"Jour historique pour l'Europe ?"
C dans l'air- 1 h 7 min
- indisponible
- tous publics
Du même programme
- C dans l'air C dans l'air Les Jeux polémiques de Paris 2024 diffusé le 18/05 | 1 h 4 min
- C dans l'air C dans l'air Spécial Iran diffusé le 26/05 | 2 h 17 min
- C dans l'air C dans l'air Edition spéciale Etats-Unis diffusé le 13/10 | 2 h 20 min
- C dans l'air plus que 1j C dans l'air Communes : le retour de la taxe d'habitation ? diffusé le 23/10 | 1 h 5 min
Au terme d’un marathon de négociations très tendues, les chefs d’Etat et de gouvernement des "Vingt-Sept" ont donné leur feu vert sur un gigantesque plan de relance économique : 750 milliards d’euros qui ont déchaîné les passions. Pendant quatre jours, presque un record, ce sommet a mis les esprits à rude épreuve par sa dramaturgie.
Le président du Conseil européen Charles Michel a multiplié les réunions avec les pays dits "frugaux" et les pays du Sud. Les noms d’oiseaux ont volé. Emmanuel Macron et Angela Merkel ont tapé du poing sur la table. Les portes ont claqué, certains ont menacé de quitter le sommet, mais finalement tout le monde est resté, et au petit matin de ce quatrième jour, ils sont parvenus à un accord.
"Nous l’avons fait ! L’Europe est forte, l’Europe est unie", a lancé, ce mardi à 6 h du matin, Charles Michel en conférence de presse. "Il s’agit d’une étape majeure. Le plan de relance fondé sur cette solidarité européenne, c’est un changement historique de notre Europe et de notre zone euro", a déclaré de son côté le président de la République lors d’une conférence de presse en visioconférence aux côtés de la chancelière allemande.
Mais que contient cet accord ? Pourquoi est-il considéré comme historique ? Si les montants mobilisés pour le plan de relance sont colossaux, l’importance de l’accord n’est pas tant dans son ampleur que dans son principe, qui instaure une forme de solidarité financière inédite entre les Etats membres. Ainsi sur les 750 milliards d’euros empruntés et remboursés par les 27, 390 milliards seront versés aux États les plus touchés par la pandémie sous forme de subventions. La répartition de ces dernières n'est pas encore précisément connue. Mais on sait déjà que l'Italie, l'Espagne et la France, les trois pays les plus touchés par le Covid-19 pourraient, pour les deux premiers, recevoir 60 milliards d'euros de subventions, et 40 milliards d'euros pour l'Hexagone.
Outre ces subventions, 360 milliards d'euros seront également disponibles pour des prêts, remboursables par le pays demandeur. Ce plan de relance est adossé au budget à long terme de l'UE (2021-2027), qui prévoit une dotation de 1.074 milliards d'euros, soit environ 154 milliards d'euros par an.
Cette émission de dette commune, une première, repose sur une proposition franco-allemande, qui suscitait une farouche opposition de la part des quatre pays dits "frugaux" (Pays-Bas, Autriche, Danemark, Suède), rejoints ensuite par la Finlande. A l'issue du sommet, le Premier ministre néerlandais Mark Rutte, chef de file de ce groupe, a affirmé que cet emprunt commun n'était pas le début d'une "Union des transferts" de richesses du nord au sud - ce dont il avait mis en garde avant les pourparlers. "Il s'agit d'une opération ponctuelle, dont la nécessité est évidente compte tenu de la situation", a-t-il déclaré aux journalistes.
Alors en quoi consiste le plan de relance européen ? Comment va fonctionner ce mécanisme inédit de transfert financier vers les pays les plus touchés par la crise sanitaire ? Après avoir refusé pendant des années l’idée de communautariser les dettes, notamment en 2008, pour sauver la Grèce, la chancelière allemande a approuvé le principe tant décrié outre-Rhin d’une dette commune européenne. Pourquoi un tel revirement ?
Invités :
- Jean-Dominique Giulani - Président de la Fondation Robert Schuman
- Clémentine Forissier - Rédactrice en chef de "Contexte", spécialiste des questions européennes
- Sophie Fay - Grand reporter à L’Obs, spécialiste des questions économiques
- Dominique Seux - Directeur délégué de la rédaction des Echos
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé