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Coronavirus : les leçons d'une crise inédite
C dans l'air- 2 h 35 min
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Le 15 mars, alors que le coronavirus prend de plus en plus d’ampleur dans le monde, les Français profitent des beaux jours et s’apprêtent à voter pour le premier tour des municipales. Pourtant, la veille, le Premier ministre Édouard Philippe a annoncé la fermeture des bars, cafés, restaurants et des écoles. À ce moment-là, personne n’imagine un scénario catastrophe. Le 17 mars, après trois allocutions de l’exécutif en quelques jours, la France se confine. Pendant huit semaines. Pendant cette crise sanitaire sans précédent, plusieurs dysfonctionnements sont pointés du doigt. Dans le milieu hospitalier, d’abord. Manque de personnel soignant, manque de moyens (lits, respirateurs)… Et l’imbroglio des masques. Aucun masque FFP2 et seulement 117 millions de masques chirurgicaux disponibles contre 40 millions hebdomadaires nécessaires. Une pénurie évidente qui crispe le pays dans sa totalité, obligeant les collectivités locales à agir seules : s’approvisionner en masques à l’étranger ou les produire en transformant son appareil de production. L’État jacobin montre ses limites et ses failles. Le gouvernement a été critiqué pour n’avoir pas su gérer comme il le fallait cette crise sanitaire : pouvoir trop centralisé, gestion bureaucratique, manque de transparence, faiblesse du modèle social… Autre point de tension : l’Europe, avec l’absence évidente d’une stratégie commune. L’Italie en a d’ailleurs payé le prix fort. Le pays, le premier touché en Europe, s’est retrouvé seul face au virus et la solidarité européenne a tardé à venir. Mais quelles leçons tirons-nous de cet épisode douloureux ? Plusieurs pistes d’améliorations ont été évoquées : une réforme de l’État actuel, en allant vers plus de décentralisation et de délégation aux communes et aux élus locaux. Une réforme du milieu hospitalier aussi : revaloriser les métiers avec une meilleure prise en compte de leurs conditions de travail. Enfin, une solidarité européenne plus marquée : gagner davantage en indépendance vis-à-vis des pays comme la Chine ou les États-Unis et accroître sa souveraineté sur le plan alimentaire, industriel et sanitaire. Des leçons importantes à prendre en compte puisque une seconde vague envahit peu à peu le globe. Mi-juin, Pékin a du reconfiner plusieurs quartiers après un regain du nombre de contaminations. Idem pour l’Allemagne, le Portugal ou encore l’Iran. En France, plus d’une centaine de clusters ont été identifiés et le taux de reproduction du virus est passé au dessus du seuil de vigilance. En Ile-de-France, une campagne de tests à grande échelle a débuté dans 32 communes dans l’espoir d’identifier des "clusters dormants". Chez nous, les chiffres sont bons mais le contexte international doit nous alerter. Le directeur général de l’OMS a averti sur le fait que la pandémie était même en train de "s'accélérer". "Nous voulons tous que tout cela se termine. Nous voulons tous reprendre nos vies. Mais la dure réalité est que c'est loin d'être fini", a mis en garde Tedros Adhanom Ghebreyesus ce lundi 29 juin. À Gütersloh, en Allemagne, un foyer de Covid-19 a été découvert dans le plus grand abattoir d’Europe, dans le Land de Rhénanie-du-Nord-Westphalie. 1 300 cas de contamination ont été recensés. Le canton allemand a donc décidé de reconfiner sa population, soit 360 000 personnes. La Suède, qui avait choisi de privilégier l’immunité collective, a reconnu qu’il s’agissait d’un échec. Sans confinement imposé à sa population, le pays comptabilise 16 fois plus de morts que ses voisins norvégiens ou danois. Le gouvernement suédois mise sur une meilleure immunité face au virus si une deuxième vague se présente. L’État Français a-t-il failli dans sa gestion de la crise ? Est-ce que nous disposons de suffisamment de masques, lits en réanimation et respirateurs en cas de seconde vague ? Les personnels soignants pourront-ils fournir à nouveau les mêmes efforts ? Des campagnes de dépistage massif vont-elles se multiplier dans les prochaines semaines ? Les Français sont-ils prêts à revivre confinés ? Invités : - Bruno Lina, professeur de virologie au CHU de Lyon, membre du Conseil scientifique - Anne Rosencher, directrice déléguée de la rédaction de L’Express - Marie-Paule Kieny, directrice de recherche à l’INSERM, ancienne directrice adjointe à l'OMS - Martin Blachier, épidémiologiste, spécialiste en santé publique, directeur de Public Health Expertise - Charles Pellegin, correspondant pour France 24 à Pékin
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Le 15 mars, alors que le coronavirus prend de plus en plus d’ampleur dans le monde, les Français profitent des beaux jours et s’apprêtent à voter pour le premier tour des municipales. Pourtant, la veille, le Premier ministre Édouard Philippe a annoncé la fermeture des bars, cafés, restaurants et des écoles. À ce moment-là, personne n’imagine un scénario catastrophe. Le 17 mars, après trois allocutions de l’exécutif en quelques jours, la France se confine. Pendant huit semaines.
Pendant cette crise sanitaire sans précédent, plusieurs dysfonctionnements sont pointés du doigt. Dans le milieu hospitalier, d’abord. Manque de personnel soignant, manque de moyens (lits, respirateurs)… Et l’imbroglio des masques. Aucun masque FFP2 et seulement 117 millions de masques chirurgicaux disponibles contre 40 millions hebdomadaires nécessaires. Une pénurie évidente qui crispe le pays dans sa totalité, obligeant les collectivités locales à agir seules : s’approvisionner en masques à l’étranger ou les produire en transformant son appareil de production. L’État jacobin montre ses limites et ses failles. Le gouvernement a été critiqué pour n’avoir pas su gérer comme il le fallait cette crise sanitaire : pouvoir trop centralisé, gestion bureaucratique, manque de transparence, faiblesse du modèle social… Autre point de tension : l’Europe, avec l’absence évidente d’une stratégie commune. L’Italie en a d’ailleurs payé le prix fort. Le pays, le premier touché en Europe, s’est retrouvé seul face au virus et la solidarité européenne a tardé à venir.
Mais quelles leçons tirons-nous de cet épisode douloureux ? Plusieurs pistes d’améliorations ont été évoquées : une réforme de l’État actuel, en allant vers plus de décentralisation et de délégation aux communes et aux élus locaux. Une réforme du milieu hospitalier aussi : revaloriser les métiers avec une meilleure prise en compte de leurs conditions de travail. Enfin, une solidarité européenne plus marquée : gagner davantage en indépendance vis-à-vis des pays comme la Chine ou les États-Unis et accroître sa souveraineté sur le plan alimentaire, industriel et sanitaire.
Des leçons importantes à prendre en compte puisque une seconde vague envahit peu à peu le globe. Mi-juin, Pékin a du reconfiner plusieurs quartiers après un regain du nombre de contaminations. Idem pour l’Allemagne, le Portugal ou encore l’Iran. En France, plus d’une centaine de clusters ont été identifiés et le taux de reproduction du virus est passé au dessus du seuil de vigilance. En Ile-de-France, une campagne de tests à grande échelle a débuté dans 32 communes dans l’espoir d’identifier des "clusters dormants". Chez nous, les chiffres sont bons mais le contexte international doit nous alerter. Le directeur général de l’OMS a averti sur le fait que la pandémie était même en train de "s'accélérer". "Nous voulons tous que tout cela se termine. Nous voulons tous reprendre nos vies. Mais la dure réalité est que c'est loin d'être fini", a mis en garde Tedros Adhanom Ghebreyesus ce lundi 29 juin.
À Gütersloh, en Allemagne, un foyer de Covid-19 a été découvert dans le plus grand abattoir d’Europe, dans le Land de Rhénanie-du-Nord-Westphalie. 1 300 cas de contamination ont été recensés. Le canton allemand a donc décidé de reconfiner sa population, soit 360 000 personnes.
La Suède, qui avait choisi de privilégier l’immunité collective, a reconnu qu’il s’agissait d’un échec. Sans confinement imposé à sa population, le pays comptabilise 16 fois plus de morts que ses voisins norvégiens ou danois. Le gouvernement suédois mise sur une meilleure immunité face au virus si une deuxième vague se présente.
L’État Français a-t-il failli dans sa gestion de la crise ? Est-ce que nous disposons de suffisamment de masques, lits en réanimation et respirateurs en cas de seconde vague ? Les personnels soignants pourront-ils fournir à nouveau les mêmes efforts ? Des campagnes de dépistage massif vont-elles se multiplier dans les prochaines semaines ? Les Français sont-ils prêts à revivre confinés ?
Invités :
- Bruno Lina, professeur de virologie au CHU de Lyon, membre du Conseil scientifique
- Anne Rosencher, directrice déléguée de la rédaction de L’Express
- Marie-Paule Kieny, directrice de recherche à l’INSERM, ancienne directrice adjointe à l'OMS
- Martin Blachier, épidémiologiste, spécialiste en santé publique, directeur de Public Health Expertise
- Charles Pellegin, correspondant pour France 24 à Pékin
Présenté par : Caroline Roux