Trump : quand l'ancien conseiller balance !
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Avant même sa sortie, il est déjà en tête des ventes sur Amazon. Alors que l’administration Trump tente en urgence de bloquer sa parution – prévue le 23 juin –au motif qu’il "divulguerait des documents classés et mettrait en péril" le pays, les bonnes feuilles du livre de l’ex-conseiller à la Sécurité nationale, John Bolton, ont été publiées mercredi dans le New York Times, le Washington Post et le Wall Street Journal. Et elles font grand bruit.
Dans The Room Where It Happened, A White House Memoir (La pièce où ça s’est passé), celui qui en janvier avait refusé de témoigner devant le Congrès dans le cadre du procès en destitution du président américain, raconte ce qu’il a vu et entendu dans le Bureau ovale pendant ses dix-sept mois passés à la Maison-Blanche. John Bolton dépeint un Donald Trump obsédé par ses intérêts personnels. En marge du sommet du G20 à Osaka, l’année dernière, le président américain aurait demandé à son homologue chinois Xi Ximping d’acheter plus de soja et de blé aux agriculteurs américains, afin – affirme Bolton – de faciliter sa réélection en novembre prochain. Toujours lors de ce sommet, l’ancien conseiller, limogé en septembre dernier, affirme que Donald Trump aurait, lors d’un aparté avec Xi Ximping, aussi approuvé l’internement dans des camps d’un million de musulmans chinois.
John Bolton décrit aussi un président erratique et mal informé qui aurait demandé à Theresa May si le Royaume-Uni était une puissance nucléaire, et à son chef de cabinet, John Kelly, si la Finlande faisait partie de la Russie. Selon lui, briefer le président américain sur la géopolitique ne servirait à rien car Donald Trump "passe la majeure partie de son temps à parler au lieu d’écouter", et les responsables de l’administration oscilleraient entre profonde inquiétude et moqueries.
Face aux accusations, la réaction de Donald Trump ne s’est pas faite attendre. Sur twitter le président des États-Unis a dénoncé de la "pure fiction". Il a qualifié de "menteur" et de "malade" son ancien conseiller volontiers va-t-en-guerre qu'il a "viré" comme il le méritait. Le secrétaire d'Etat Mike Pompeo, épinglé dans le livre pour avoir dit en privé que Donald Trump ne racontait "que des conneries" alors qu'il affiche une loyauté à toute épreuve en public, a de son côté accusé John Bolton d'être un "traître qui abîme l'Amérique" avec ses "mensonges".
Mais à moins de cinq mois de l’élection présidentielle, l’ouvrage de Bolton semble faire souffler un vent de panique à la Maison-Blanche. Le ministère de la Justice a demandé à un juge de suspendre la sortie de l’ouvrage. Il a même insisté mercredi en engageant une nouvelle action en urgence…"Il a enfreint la loi", en diffusant des informations "très confidentielles", a affirmé de son côté le président américain à la chaîne Fox News.
Alors que contient l’ouvrage de John Bolton ? En quoi est-il différent des autres brûlots contre Trump ? Quel impact peut-il avoir sur l’élection présidentielle ? Si la route est encore longue jusqu'au scrutin, les affirmations de John Bolton ouvrent un nouveau front dans la campagne déjà très polarisée, au moment où les nuages s’accumulent pour le milliardaire républicain. Après une brève hausse en mars, la courbe de popularité de Donald Trump a replongé et il serait désormais largement distancé par le candidat démocrate. Un dernier sondage Reuters / Ipsos donne ainsi Joe Biden en tête de treize points sur Donald Trump. L’ancien vice-président de Barack Obama serait crédité désormais de 48 % d’intentions de votes, contre 35 % pour l’actuel locataire de la Maison-Blanche.
Mais Donald Trump espère relancer samedi sa campagne en organisant un premier grand meeting électoral à Tulsa, dans l'Oklahoma, tandis que du côté des démocrates les spéculations sur les potentielles colistières de Joe Biden s’intensifient. Car si en pleines manifestations antiracistes, l’ex-candidate Kamala Harris semble tenir la corde face à Stacey Abrams ou Elizabeth Warren, d’autres visages sont en train d’émerger. Quels sont-ils ? Quelles sont les six favorites pour être la (potentielle) VP de Joe Biden ? Enfin les démocrates pourraient-ils citer John Bolton à comparaître suite à ses révélations ?
Nancy Pelosi, la présidente de la Chambre des représentants, a indiqué jeudi qu’elles consultaient des ténors de son parti sur l’opportunité de citer l’ancien conseiller de Donald Trump qui dans son livre écrit : "s’ils avaient pris le temps d’enquêter de manière plus systématique sur le comportement de Trump dans tout ce qui touchait aux Affaires étrangères, l’issue de l’impeachment aurait pu être tout à fait différente."
Invités :
François Clémenceau, rédacteur en chef au Journal du Dimanche, en charge de l’actualité internationale
Anne-Lorraine Bujon, rédactrice en chef de la revue Esprit et chercheure, spécialiste des États-Unis à l'IFRI
Nicole Bacharan, historienne et politologue, spécialiste des États-Unis
Célia Belin, politologue et chercheure à la Brookings insti
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Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé