Pékin et Washington : duel à l'OMS
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Donald Trump poursuit son combat contre l’OMS. Alors que les Etats-Unis ont franchi lundi la barre des 90 000 décès et des 1,5 million de cas recensés de Covid-19, Donald Trump a accusé l’Organisation mondiale de la santé d’être une "marionnette de la Chine" et a lancé un ultimatum : "si l’OMS ne s'engage pas à des améliorations notables dans un délai de 30 jours, je vais transformer la suspension temporaire du financement envers l'OMS en une mesure permanente et reconsidérer notre qualité de membre au sein de l'organisation", a prévenu le président des Etats-Unis dans un message publié sur son compte Twitter, accompagné d'une lettre plus complète au patron de l'OMS.
Le locataire de la Maison-Blanche critique depuis des semaines l’organisation pour sa gestion de la crise du Covid-19, lui reprochant de ne pas avoir averti à temps le monde de la pandémie ou encore d’être trop proche et indulgente avec l’empire du Milieu. Avec ce nouvel avertissement, Donald Trump entend mettre la pression sur l’agence onusienne un mois après avoir annoncé la suspension temporaire des versements américains à l'organisation, et quelques heures après la décision des pays membres de l’OMS de reporter les débats sur la participation de Taïwan comme observateur, réclamée par les États-Unis et une quinzaine d’autres pays. L’île - qui pendant un temps avait bénéficié d’un statut d’observateur - avait été exclue de l’OMS en 2016 sous pression chinoise, la présidente taïwanaise refusant de reconnaître le principe de l’unité de l’île et de la Chine continentale au sein d’un même pays.
Lundi, les Etats-Unis ont "condamné" "l'exclusion de Taïwan" de l'assemblée annuelle de l'Organisation mondiale de la santé. "Au moment où le monde continue de lutter contre la pandémie de Covid-19, nous avons besoin d'institutions multilatérales qui respectent leurs missions statutaires et servent les intérêts de tous leurs Etats membres, au lieu de faire de la politique politicienne tandis que des vies sont en jeu", a déclaré le chef de la diplomatie américaine. "Personne ne remet en question le fait que Taïwan a mis en place une des réponses les plus efficaces au monde pour endiguer la pandémie, malgré sa proximité géographique avec le berceau du virus à Wuhan, en Chine", a relevé Mike Pompeo. La petite île démocratique de 23 millions d’habitants, soutenue par Washington, n’a enregistré que 440 cas et seulement 7 morts depuis le début de l’épidémie de coronavirus.
Ces nouvelles déclarations de l'administration Trump viennent tendre encore un peu plus les relations, déjà compliquées, entre les deux superpuissances à propos du nouveau coronavirus. En réponse à l’avertissement de Donald Trump, la Chine lui a reproché de "se soustraire à ses obligations" envers l'Organisation mondiale de la santé. La semaine dernière elle avait également accusé les Etats-Unis de la "diffamer" après que Washington eut accusé Pékin de pirater la recherche américaine sur un vaccin contre le Covid-19. Un terrain sur lequel s’opposent également les deux premières puissances mondiales. L’entreprise américaine Moderna, lancée dans la course au vaccin, vient d’annoncer des résultats positifs pour la phase 1 de son essai clinique, de son côté la Chine a assuré vendredi que cinq vaccins expérimentaux étaient déjà testés sur l'Homme. Tout vaccin éventuel contre le nouveau coronavirus, mis au point par la Chine, deviendra un "bien public mondial", a promis lundi Xi Jinping. Parallèlement, des chercheurs chinois ont affirmé avoir déjà mis au point un traitement à même d’arrêter l’épidémie. Un médicament en phase de test à la prestigieuse Université de Pékin ("Beida") qui permettrait non seulement d’accélérer la guérison des malades, mais aussi d’immuniser temporairement contre le Covid-19.
Invités :
- François Clemenceau, rédacteur en chef du service étranger Le Journal du dimanche
- Alice Ekman, sinologue
- Thomas Snégaroff, historien, spécialiste des Etats-Unis
- Carine Milcent, économiste spécialiste des systèmes de santé et chercheuse au CNRS
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé