Macron/Philippe : l'épreuve
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Alors que le confinement entre dans sa dernière ligne droite avec son lot d'incertitudes, l’Exécutif a dû, cette semaine, multiplier les mises au point. Édouard Philippe, d’abord, lundi devant les sénateurs : "Le moment est critique, nous ne pouvons pas rester confinés". Puis Emmanuel Macron qui a invité tous les acteurs à aborder l’après 11 mai avec "beaucoup d’organisation, de calme et de bonne volonté", sans "relâchement" ni de "retour à la normale" même dans les zones "vertes". "On est en train de réussir ce confinement inédit" et "on a su répondre" à la crise, mais "le virus est toujours là, on ne l'a pas vaincu", a expliqué le chef de l’État hier après avoir visité une école à Poissy pour tenter de rassurer des Français de plus en plus inquiets.
Si ces déclarations sont apparues nécessaires, c’est que ces derniers jours, les critiques se sont multipliées sur la difficulté de mettre en œuvre les protocoles sanitaires, en particulier dans les transports, les écoles. Et alors qu’il y a peu, le déconfinement était attendu, réclamé même par les Français, à mesure que la date se rapproche, l’inquiétude grandit. Selon un dernier sondage Elabe publié ce mercredi, deux Français sur trois (67 %) sont inquiets face la perspective du déconfinement qui devrait être mis en place progressivement à partir de lundi prochain. Dans une autre enquête Odoxa-CGI, six Français sur dix disent ne pas faire confiance au gouvernement pour gérer la crise du coronavirus.
C’est dans ce climat de défiance, plus élevé que chez nos voisins européens, qu’Emmanuel Macron a présenté ce mercredi un plan pour la culture et que demain Édouard Philippe dévoilera aux Français le plan du gouvernement pour l’après 11 mai. Port du masque, multiplication des tests de dépistages, mesures sanitaires strictes dans les transports, retour à l'école sur la base du volontariat ou maintien du télétravail...
Les modalités seront précisées et la carte des départements classés rouges ou verts selon leur situation sanitaire sera dévoilée ainsi que les mesures adaptées. Mais peu différenciées, a souligné le chef de l'État. D’autre part, Jean Castex, le "Monsieur déconfinement" du gouvernement, a prévenu lors d’une audition au Sénat que si la pandémie de coronavirus repartait à la hausse, un plan de reconfinement était prévu.
Adopté à l’Assemblée, le plan de déconfinement de l’Exécutif a été rejeté lundi au Sénat à majorité LR. Le chef de file des sénateurs de droite Bruno Retailleau a reproché au gouvernement un "pari à quitte ou double" : "personne ne peut dire si vous aurez la semaine prochaine suffisamment de masques pour protéger tous les Français", a-t-il mis en garde, évoquant "un mensonge de l’État sur la question des masques. J’ai failli perdre mon calme en séance quand Olivier Véran a dit qu’il n’y avait pas eu de problèmes concernant les masques. De qui se moque-t-on ? C’est ce comportement qui a entraîné cette défiance des Français. La France est quatrième en termes de mortalité au niveau mondial et 52ème pour ce qui est du dépistage. Peut-on s’en satisfaire ?"
Un point de vue partagé par la présidente du Rassemblement National. "Pour que le déconfineent fonctionne il faut des masques et des tests", a ainsi martelé Marine le Pen. "Rien n’est moins sûr que chaque Français puisse avoir accès à ces masques dès le 11 mai", a-t-elle insisté. Le chef de file de la France Insoumise Jean-Luc Mélenchon a lui dénoncé "une sortie hasardeuse" après "une gestion calamiteuse" de l’épidémie, pronostiquant une "deuxième vague inéluctable".
De leur côté, les écologistes réclament "une grande négociation avec toutes les forces sociales". A l'image de ce qui s'est fait en France après la Seconde Guerre mondiale, il faut une reconstruction qui sauve tout à la fois "l'économie, l'emploi et l'humanité", a déclaré Yannick Jadot. Parallèlement, l’ancien ministre de la Transition écologique Nicolas Hulot a appelé ce mercredi à créer une conférence écologique et sociale pour réfléchir à l’après-crise du Covid-19 et avance 15 propositions à court terme. "Cette crise sanitaire (…) n’est que l’avatar d’une crise beaucoup plus profonde, qui met en relief nos failles, nos excès, nos vulnérabilités", dit Nicolas Hulot qui a repris la tête de sa fondation.
Invités :
- Bruno Jeudy, rédacteur en chef du service politique Paris-Match
- Cécile Cornudet, éditorialiste politique aux Échos
- Anne Rosencher, directrice déléguée de la rédaction de L’Express
- Jérôme Fourquet, politologue - Directeur du pôle opinion et stratégies de l’IFOP
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé