Économie : premières turbulences
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Six points de produit intérieur brut en moins et une chute de 27 % de l’activité économique : le gouverneur de la Banque de France a dévoilé ce mardi l'impact vertigineux du confinement sur l'économie française. "Ces deux mois nous ont coûté sur la croissance annuelle près de 6 % de perte, déjà. La perte sur l’ensemble de l’année sera plus élevée que cela, puisque pendant le redémarrage, l’activité reste partielle", a déclaré François Villeroy de Galhau ce matin au micro de France Inter.
Au cours de cette crise sans précédent, 486 000 entreprises ont demandé un prêt garanti par l’État a aussi révélé le gouverneur de la Banque de France avec un taux de refus autour de 2 % . "On a aidé la trésorerie de toutes les entreprises" a-t-il expliqué. "Dans le temps deux, du redémarrage", Villeroy de Galhau a appelé à "une action patiente, sélective pour aider cette fois-ci les fonds propres de certaines entreprises qui vont se trouver en difficulté" et avec "trop de dettes". L’objectif étant d’éviter des faillites en cascade alors que le chômage connait déjà une hausse historique et que plusieurs grandes entreprises ont annoncé ces derniers jours des plans de suppressions d’emplois ou ont commencé à préparer les esprits.
Ainsi la compagnie aérienne Air France-KLM, bien que l’État français lui ait accordé 7 milliards d'euros de prêt pour garder la tête hors de l’eau, a annoncé en interne des suppressions de postes "significatives" à venir, après une perte de 1,8 milliard d'euros. Chez Airbus, Guillaume Faury a lui expliqué à ses équipes : "Que la survie du groupe est en jeu, si on n'agit pas tout de suite." A la SNCF où la crise du coronavirus devrait représenter 2 milliards d'euros de manque à gagner, son PDG Jean-Pierre Farandou envisage un plan d'aide de l’État et des suppressions de postes. Quand 55 % des patrons de PME redouteraient la faillite de leur entreprise, d’après une enquête de la CPME publiée le 17 avril dernier.
Alors faut-il craindre une vague de licenciements dans les prochains mois ? Si en France, comme dans d’autres pays européens, le recours aux dispositifs de chômage partiel permet jusqu’à présent d’amortir le choc, la ministre du Travail, Muriel Pénicaud a confirmé lundi que le dispositif allait être progressivement réduit. "Il y a 12,2 millions de salariés qui sont couverts par le chômage partiel [soit] six emplois sur dix du secteur privé", a-t-elle indiqué, assurant que ce dispositif avait permis d’éviter une vague de licenciements massifs. "Aujourd’hui, les conditions de la reprise sont là. Donc il n’y a pas tellement de raison que ce soit l’État qui continue à payer l’intégralité des salaires de 12 millions de salariés en France", a-t-elle ajouté.
Lundi 11 mai a marqué une nouvelle phase progressive de reprise d'activité. Nombre de commerçants ont pu ainsi rouvrir leurs portes, mais pour certaines entreprises la reprise n’est pas encore pour tout de suite. A Sandouville, l'usine Renault est restée fermée pour une semaine au minimum. Suite à une procédure en référé déposée par la CGT, le tribunal judiciaire du Havre a ordonné jeudi dernier au constructeur la fermeture provisoire du site d'assemblage de véhicules utilitaires. Les autres syndicats du groupe ont vivement critiqué l'initiative.
Autre secteur frappé de plein fouet par la crise du Covid-19 : le tourisme. Après le "zéro chiffre d’affaires" des vacances de Pâques, les professionnels du tourisme sont toujours dans l’expectative pour les mois à venir et la saison estivale. Essentiel pour l’économie française, le secteur va bénéficier "d'un grand plan Marshall" de 1,3 milliard d'euros dont le gouvernement finalise les contours cette semaine.
Invités :
- Sylvie Matelly, économiste et directrice adjointe de l’IRIS
- Sophie Fay, grand reporter à L'Obs
- Bernard Vivier, directeur de l’Institut supérieur du travail
- Elie Cohen, économiste et directeur de recherche au CNRS
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé