Chloroquine : faut-il suivre le professeur Raoult ?
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La chloroquine, le remède miracle ? L’épidémie de coronavirus continue sa progression en France avec près de 20.000 cas de contamination recensés, lundi 23 mars, et 860 décès signalés.
Certains hôpitaux, notamment dans la région Grand Est, sont débordés et voient leur capacité en réanimation diminuer. Dans le même temps, un médecin chercheur fait beaucoup parler de lui. Il s’appelle Didier Raoult, il est spécialiste des maladies infectieuses à Marseille et il recommande fortement la chloroquine, un médicament anti-paludique, pour soigner les patients contaminés par le virus.
Ce dernier explique avoir testé ce traitement sur un échantillon de 24 personnes et avoir obtenu des résultats spectaculaires. "Après six jours de traitement, 75% des patients sont guéris du virus", a-t-il déclaré. Il a même convaincu le gouvernement de tester plus largement ce médicament et le ministre de la Santé, Olivier Véran, a donné son feu vert, le 17 mars, "pour qu'un essai plus vaste, par d'autres équipes, puisse être initié dans les plus brefs délais sur un plus grand nombre de patients". Mais, aujourd’hui, ce médicament fait débat : au niveau scientifique, déjà, puisqu’il n’a pas été testé et certifié dans le cas d’une utilisation pour soigner les personnes atteintes du Covid-19.
Et il n’y a pas, non plus, de recul nécessaire pour le moment, déplorent certains spécialistes. Ensuite, au niveau logistique : si ce dernier est finalement validé, la question qui se pose est de savoir si la France en aura en quantité suffisante.
Et il divise, même au sein de la classe politique. Le patron des sénateurs LR, Bruno Retailleau, a exhorté dimanche le gouvernement à ne pas "prendre de retard" et à prescrire le médicament "en milieu hospitalier". Le maire de Nice, Christian Estrosi (LR), lui-même contaminé par le coronavirus, a suivi le protocole de la chloroquine mis au point par le médecin marseillais. "J'ai fait confiance à ce médicament, et je vais bien", a-t-il confié au Point. Idem pour la député LR Valérie Boyer qui suit le même traitement.
D’autres, en revanche, pensent qu'il est beaucoup trop tôt pour parler de solution miracle. C’est le cas de Karine Lacombe, infectiologue à l’hôpital Saint-Antoine. "Ce qui se passe à Marseille est absolument scandaleux (...) C'est en dehors de toute démarche éthique", a-t-elle déclaré sur France 2. Le Haut conseil de la santé publique recommande, quant à lui, de ne pas l'utiliser "en l'absence de recommandation à l'exception de formes graves hospitalières sur décision collégiale des médecins et sous surveillance stricte".
Pendant ce temps, les Français continuent de vivre confinés. Certaines mesures ont même été durcies par le Premier ministre, ce lundi. Il a notamment annoncé la fermeture des "marchés ouverts", sauf dans les situations où le marché est le seul moyen d'avoir "accès à des produits frais". Cette décision devrait avoir des répercussions sur la manière de s’approvisionner au sein des foyers.
Qui est le professeur Didier Raoult ? Quel est ce traitement, à base de chloroquine, qu’il recommande ? Est-il aussi efficace dans la lutte contre le coronvairus qu’il le prétend ? Comment les Français vivent-ils le confinement et comment s’approvisionnent-ils au quotidien ?
Invités :
- Xavier Lescure, infectiologue à l’hôpital Bichat
- Cécile Thibert, journaliste santé au Figaro
- Hervé Chneiweiss, président du comité d’Ethique de l’INSERM
- Jean-François Bergmann, ancien vice président de la commission des autorisations de mise sur le marché des médicaments – ANSM (Agence Nationale de Sécurité du Médicament)
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé