Le virus circule, la France passe en phase 2

C dans l'air

Alors qu’un nouveau foyer infectieux a été identifié en Bretagne, dans le Morbihan, ce lundi 2 mars, l’inquiétude continue de grandir. Selon un sondage Ifop, publié le 28 février et relayé par Le Parisien ce lundi, 61% des personnes interrogées se disent inquiètes pour elles et leur famille, un record comparé à d’autres crises sanitaires comme la grippe A/H1N1. Le gouvernement a décidé de prendre des mesures drastiques qui perturbent le quotidien des Français. Et ces derniers ne comprennent pas toujours la cohérence de telles mesures. Dans les deux principaux foyers, l’Oise (Hauts-de-France) et La Balme (Haute-Savoie), "tous les rassemblements seront interdits jusqu'à nouvel ordre", a indiqué le ministre de la Santé Olivier Véran samedi 29 février. Toujours dans l’Oise, les établissements scolaires de l’agglomération de Creil sont fermés. C’est aussi le cas dans le Morbihan où 13 cas ont été signalés dans trois communes ce dimanche. A Paris, le Louvre n’a toujours pas réouvert après que les agents du musée ont invoqué leur droit de retrait, permettant à un salarié de cesser le travail pour cause de danger "grave et imminent pour sa vie ou sa santé". Les employés réclament notamment des mesures plus claires. Le ministre de la Santé a également annoncé l’annulation de tous les "rassemblements de plus de 5 000 personnes" en milieu fermé. Le Salon de l’agriculture a donc dû fermer ses portes un jour plus tôt, ce weekend. En Suisse, comme dans d’autres pays européens, des mesures ont également été prises depuis vendredi. Face à la propagation de l’épidémie, le gouvernement suisse a décidé d'interdire les manifestations de plus de 1 000 personnes sur son territoire, jusqu'au 15 mars au moins. A titre d’exemple, le Salon de l'automobile de Genève a été annulé, à peine quelques jours avant son ouverture prévue le 3 mars.  Et ces mesures drastiques réveillent chez certains de mauvais souvenirs. Pendant l’hiver 1954-1955, c’est l’épidémie de la variole qui avait terrassé la ville de Vannes. Au total, 74 cas recensés et 16 décès. Dès l’annonce des premiers contaminés, la ville avait été mise en quarantaine et des centaines de vaccins administrés en urgence. Puis l’épidémie s’est arrêtée aussi vite qu’elle est arrivée. C’est d’ailleurs la dernière enregistrée sur le sol français. Comment les Français font-ils au quotidien face à l’épidémie de ce nouveau coronavirus ? Les mesures prises sont-elles adaptées ? A quoi peut-on s’attendre pour la suite ?   Invités :   • Jean-Paul Hamon, médecin généraliste, président de la Fédération des Médecins de France.    • Agnès Ricard-Hibon, présidente de la Société française de médecine d’urgence.   • Soazig Quéméner, rédactrice en chef du service politique de Marianne.   • Daniel Rosenweg, journaliste santé Le Parisien.