Coronavirus : l'épidémie à nos portes
C dans l'air- 1 h 4 min
- indisponible
- tous publics
Du même programme
- C dans l'air C dans l'air Les Jeux polémiques de Paris 2024 diffusé le 18/05 | 1 h 4 min
- C dans l'air C dans l'air Spécial Iran diffusé le 26/05 | 2 h 17 min
- C dans l'air C dans l'air Edition spéciale Etats-Unis diffusé le 13/10 | 2 h 20 min
- C dans l'air plus que 1j C dans l'air Communes : le retour de la taxe d'habitation ? diffusé le 23/10 | 1 h 5 min
La France n’a plus de malade hospitalisé sur son sol, pourtant le coronavirus n’a jamais semblé aussi inquiétant alors que l’épidémie de pneumonie virale s’est accélérée hier à travers le globe. La Chine a annoncé, ce mardi, 71 décès supplémentaires, soit le chiffre quotidien le plus bas depuis plus de semaines, mais trente pays sont désormais touchés. L’Organisation mondiale de la santé s’inquiète d’un risque de "pandémie" et juge "très préoccupante" l’augmentation du nombre de cas en Corée du Sud, en Iran et en Italie.
La péninsule italienne, avec sept morts et 283 personnes contaminées (contre six quatre jours plus tôt), principalement en Lombardie et Vénétie, est le pays le plus touché en Europe. Une situation qui a poussé les autorités italiennes à prendre plusieurs mesures d’urgence. D’autant plus que deux nouvelles régions, la Toscane et la Sicile, ont recensé des cas de contamination. Face à l’explosion du nombre de personnes contaminées depuis vendredi, un cordon sanitaire a été mis en place autour d’une dizaine de villes du nord, placées en quarantaine. Plusieurs événements, comme le carnaval de Venise, la semaine de la mode de Milan ou encore des matchs de football, ont également été reportés ou se joueront à huis clos.
Une situation jugée "très évolutive" par les autorités françaises qui se préparent au pire, au cas où le Covid-19 ferait son entrée en force sur le territoire tandis que les appels se succèdent au numéro vert mis en place par le gouvernement (0800 130 000). "Nous avons beaucoup d’alertes" a expliqué ce matin le ministre de la Santé. "C’est tout à fait normal car l’épidémie est à nos portes. Nous nous préparons, nous préparons l’ensemble des dispositifs de veille sanitaire et d’intervention, en ville comme à l’hôpital, dans l’hypothèse où l’épidémie viendrait" a expliqué Olivier Veran.
Dans les Alpes-Maritimes, département frontalier du Piémont, le dispositif sanitaire a été renforcé, notamment pour déceler au plus vite les cas suspects et augmenter les capacités d’accueil des malades dans les structures de soins. Sur le plan national, quelque 70 hôpitaux supplémentaires vont être activés. Le nombre de laboratoires équipés en tests diagnostics va être augmenté de façon à atteindre une capacité de plusieurs milliers d’analyses par jour, contre 400 aujourd’hui.
D’autre part, des recommandations ont été émises pour les personnes revenant des régions italiennes touchées, sur le modèle de celles déjà en vigueur pour la Chine (Chine continentale, Hong Kong, Macao), Singapour et la Corée du Sud. Ainsi durant les 14 jours suivant le retour (durée jugée suffisante pour couvrir la période d’incubation du virus), ces personnes doivent être prudentes. Il leur est demandé de privilégier "le télétravail" et d’éviter "les contacts proches (réunions, ascenseurs, cantine…)". Ces personnes doivent prendre leur température deux fois par jour, surveiller "l’apparition de symptômes d’infection respiratoire (toux, difficultés à respirer…)" et porter un masque chirurgical lorsqu’elles sont en face d’une autre personne et lorsqu’elles doivent sortir. Les enfants "ne doivent pas être envoyés à la crèche, à l’école, au collège ou au lycée". Enfin, en cas de symptômes, toute personne doit contacter le 15 (SAMU) et ne surtout pas se rendre chez son médecin traitant ou aux urgences, "pour éviter toute potentielle contamination".
En revanche, pas question pour l’exécutif de fermer la frontière franco-italienne ou d’y renforcer les contrôles comme le demandent la présidente du RN Marine le Pen ou le député LR Eric Ciotti. "Un virus ne s’arrête pas aux frontières" a fait savoir le ministre de la Santé ajoutant ce mardi que l'annulation des événements collectifs (Fashion Week de Paris, match de football) n'est pas à l'ordre du jour.
De son côté, l'urgentiste Patrick Pelloux s’est dit "terriblement inquiet" pour l'Ile-de-France. "Les hôpitaux ont été laminés financièrement au cours de ces dernières années, trouver du personnel et de la place ne sera pas facile", a-t-il affirmé, assurant qu'il ne saurait pas "comment faire" si on devait "multiplier par dix les arrivées" quotidiennes aux urgences. Et pour éviter tout risque, il préconise notamment d'annuler certains grands événements sportifs à venir en région parisienne, comme c'est le cas dans d'autres pays du monde, comme à Tokyo, au Japon, ou encore à Pyongyang, en Corée du Nord, où les marathons ont été annulés.
Alors nos hôpitaux sont-ils prêts à accueillir des patients qui seraient contaminés par le coronavirus ? Comment le virus se propage-t-il ? Où en est la situation en Italie et dans le monde ?
Invités :
• Daniel Lévy-Bruhl, épidémiologiste, responsable de l’unité des infections respiratoires et vaccination à Santé publique France
• Marie-Paule Kieny, directrice de recherche à l’INSERM, spécialiste en santé publique, sous-directrice générale de l’OMS de 2011 à 2017 (pendant les crises sanitaires liées aux virus Ebola, puis à celui de la grippe A)
• Caroline Tourbe, journaliste santé et sciences au Point
• François Bricaire, infectiologue, membre de l’Académie nationale de médecine
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé