Islam : Macron cible les "influences étrangères"
C dans l'air- 1 h 5 min
- indisponible
- tous publics
Du même programme
- C dans l'air C dans l'air Les Jeux polémiques de Paris 2024 diffusé le 18/05 | 1 h 4 min
- C dans l'air C dans l'air Spécial Iran diffusé le 26/05 | 2 h 17 min
- C dans l'air C dans l'air Edition spéciale Etats-Unis diffusé le 13/10 | 2 h 20 min
- C dans l'air plus que 1j C dans l'air Communes : le retour de la taxe d'habitation ? diffusé le 23/10 | 1 h 5 min
Lors d’un déplacement à Mulhouse hier, Emmanuel Macron a présenté les premières mesures de sa stratégie de lutte contre le "séparatisme islamiste". Pas question, a-t-il insisté, de faire un plan contre l'islam, ce qui serait "une faute profonde", "notre ennemi est le séparatisme" qui résulte d’une "manipulation du fait religieux" et conduit à "ne pas respecter les règles de la République".
Concentrant ses annonces sur la lutte contre les "influences étrangères", le chef de l'Etat est longuement revenu sur les enseignements en langues et culture d'origine étrangère, des cours dispensés par des enseignants envoyés par d'autres pays. Ces Elco concernent neuf pays (Algérie, Croatie, Espagne, Italie, Maroc, Portugal, Serbie, Tunisie et Turquie) et "80.000 élèves" par an, a indiqué Emmanuel Macron. "Le problème que nous avons aujourd'hui avec ce dispositif, c'est que nous avons de plus en plus d'enseignants qui ne parlent pas du tout le français. Nous n’avons pas, non plus, le contrôle sur les programmes qu’ils enseignent. C’est un problème". Par conséquence, ce dispositif sera supprimé à la rentrée scolaire prochaine et remplacé, pour les pays avec lesquels le gouvernement trouve un accord – "tous sauf la Turquie à ce stade" – par des Enseignements internationaux en langue étrangère (EILE).
Le président de la République a également annoncé que la France allait progressivement cesser d’accueillir des "imams détachés" envoyés par d'autres pays, comme la Turquie, le Maroc et l'Algérie. Au nombre de 300 aujourd’hui, ils constituent la moitié des imams rémunérées dans le pays. Outre cette mesure, le chef de l'Etat a également indiqué que sera mis fin à l'accueil des "psalmodieurs" reçus chaque année en renfort durant la période du ramadan. Parallèlement, Emmanuel Macron a donné sa feuille de route au Conseil français du culte musulman. D’ici fin mars, le CFCM va devoir élaborer des propositions concrètes pour former et/ou certifier des imams "respectueux des lois de la République". Par ailleurs, une loi sera votée concernant le financement des lieux de culte, afin de mieux contrôler les financements venant de l’étranger. "Nous avons besoin de transparence sur les origines et les finalités. (…) On a besoin de savoir d’où vient l’argent, qui le touche, pourquoi faire", a déclaré le chef de l’État.
Avec ces mesures de "reconquête républicaine", le chef de l’Etat entend illustrer la priorité régalienne censée caractériser, avec l’écologie, l’acte II du quinquennat. D’autres déplacements sur ce thème devraient être faits par l’exécutif la semaine prochaine et après les élections municipales. Mais d’ores et déjà que faut-il retenir des annonces d’Emmanuel Macron ? Comment sont formés actuellement les imams ? Qui finance la construction des mosquées ? L'alimentation halal, qu'est-ce que c'est ? L’islam de France est-il sous influence étrangère ?
Invités :
• Hakim El Karoui, essayiste, président de l’Association musulmane pour l’Islam de France (Amif) et auteur de L’Islam, une religion française aux éditions Gallimard
• Christophe Barbier, éditorialiste politique à L’Express
• Agnès Levallois, maitre de recherches à la Fondation pour la Recherche Stratégique et vice-présidente de l’IREMMO, l’Institut de Recherches et d’Etudes Méditerranée Moyen Orient
• Sophie Gherardi, directrice du Centre d'étude du fait religieux contemporain
Présenté par : Caroline Roux