Virus : la Chine dit-elle toute la vérité ?
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Il était l’un des premiers médecins chinois à avoir sonné l’alarme à Wuhan en décembre, ce qui lui avait valu d’être accusé par les autorités de propager des "rumeurs".
Arrêté par la police, puis réhabilité, le docteur Li Wenliang est mort hier soir. Il a succombé à la maladie et son décès a déclenché un torrent de réactions de tristesse sur les réseaux sociaux, mais aussi des critiques d’une rare violence contre le régime. Pendant quelques heures, le hashtag "liberté d’expression" a fleuri sur Weibo, défiant les tabous de la censure, avant d’être bloqué.
De nombreux internautes ont également fait circuler la chanson des Misérables "Do you hear the people sing ?", hymne des manifestants pro-démocratie à Hongkong.
Considéré comme un héros national par l’opinion publique, la mort du jeune médecin de 34 ans a pris une dimension politique. Le régime a annoncé l’envoie d’une équipe d’experts à Wuhan pour enquêter sur les circonstances de sa mort "telles qu'elles ont été rapportées par les masses".
Des officiels locaux avaient été sanctionnés il y a quelques jours, mais aujourd’hui les autorités font face à un flot de colère alors que l’épidémie de pneumonie de coronavirus continue de se propager dans le pays et que le bilan s’alourdit. Il est désormais de 636 morts et plus de 31 000 personnes contaminées sur le territoire chinois.
Consciente que le monde entier a les yeux tournés vers elle, la Chine tente de rassurer sur sa capacité à faire face à la crise sanitaire en adoptant des mesures de plus en plus draconiennes. Mais alors que l’Empire et sa province du Hubei, foyer de l’épidémie, semblent de plus en plus isolés, l’inquiétude et les interrogations grandissent chez les citoyens, gouvernements et entreprises du monde entier.
Par crainte d'une propagation du coronavirus, de nombreuses entreprises sont contraintes depuis le 23 janvier de laisser leurs sites de production fermés, en attendant un feu vert des autorités chinoises.
Toyota a annoncé ce vendredi un nouveau report de la reprise de la production dans ses usines en Chine, au moins jusqu’au 17 février. Apple a fermé toutes ses boutiques chinoises, Starbucks, la moitié de ses 4 000 cafés, quand Nike et Adidas ont décidé la fermeture de nombreux magasins. Près de Pékin, la ligne d'assemblage de l'A320 d'Airbus est maintenant à l'arrêt.
L’épidémie du coronavirus, qui bloque l’Empire du Milieu depuis plusieurs semaines, affaiblit déjà l’économie chinoise. Les économistes s’attendent désormais ce que la croissance du PIB de la Chine au premier trimestre baisse de 1 % à 2 % par rapport au taux de croissance annuel de 6 % qui prévalait avant l'apparition du virus. Une baisse de l’activité chinoise, premier pays importateur et exportateur mondial, qui fait trembler l'économie mondiale.
Alors quelles seront les conséquences pour la Chine et le monde ? L’épidémie peut-elle provoquer une crise économique mondiale ?
Invités :
• Valérie Niquet, maître de recherche à la Fondation pour la recherche stratégique et auteur de "La puissance chinoise en 100 questions" publié chez Tallandier.
• François BOUGON, journaliste à Mediapart spécialiste de la Chine et auteur de "La Chine sous contrôle" édité au Seuil.
• Mary-Françoise Renard, professeur d’économie à l’université Clermont-Auvergne et auteure de "Economie de la Chine".
• Sébastien Jean, directeur du Centre d'études prospectives et d'informations internationales (CEPII).
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé