Violences sexuelles : la face cachée du sport ?
C dans l'air- 1 h 4 min
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Séisme dans le monde du sport. Après le tennis et la natation, le patinage artistique est secoué par les révélations sur des affaires de violences sexuelles à la suite du témoignage poignant de Sarah Abitbol. Ancienne vedette dans la discipline, dix fois championne de France, multimédaillée européenne et troisième aux Championnats du monde en couples en 2000, elle vient de publier un livre ("Un si long silence") dans lequel elle révèle qu’elle a été violée par son ancien entraîneur, Gilles Beyer, entre 1990 et 1992, alors qu'elle avait 15 à 17 ans.
Depuis plusieurs anciennes patineuses françaises de haut niveau ont accusé dans la presse leurs entraîneurs d'agressions sexuelles, et la ministre des Sports, Roxana Maracineanu, a demandé la démission du président de la Fédération française des sports de glace, Didier Gailhaguet en poste depuis vingt ans. Eclaboussé par ces affaires de viols et de pédophilie, le patron du patinage artistique français s'est défendu bec et ongles mercredi lors d’une conférence de presse, refusant de démissionner, niant toute responsabilité, accusant la ministre d’être "moralisatrice" et de céder à la pression médiatique. Une attitude qui a fait réagir Sarah Abitbol qui a accusé le patron de la fédération de ne pas avoir "protéger ses athlètes".
Et maintenant, que va-t-il se passer ? Alors que le bras de fer est engagé entre la ministre et le président de la Fédération française des sports de glace, dans le monde du sport les langues se délient et des affaires éclatent dans plusieurs disciplines. Mais est-ce vraiment la fin de l'omerta sur les violences sexuelles dans le sport ?
Dans une tribune publiée dans le Parisien mercredi, plus d’une cinquantaine d’athlètes de haut niveau, dont Teddy Riner, la joueuse de tennis Tatiana Golovin et la danseuse sur glace Nathalie Péchalat ont décidé de donner de la voix pour dire stop aux violences sexuelles dans le sport : "Combien de victimes demeurent encore blotties dans la honte et la peur ? Combien auraient pu être évitées ? Ne laissons pas le mur du silence se reconstruire", écrivent les athlètes qui appellent à la création d’une cellule d’écoute indépendante. Ils demandent également l’adoption de mesures législatives “permettant la révocation de tout individu, quel que soit son statut, impliqué dans une affaire de violences sexuelles”, mais aussi “l’interdiction à vie d’exercer tout métier au contact de la jeunesse, quel que soit le domaine, pour tous les agresseurs et les prédateurs sexuels avérés”. Enfin, ils veulent la “mise en place d’actions de formation, de sensibilisation et de prévention pour éduquer les enfants, adolescents, entraîneurs et managers dans toutes les structures sportives”.
Alors quelles sont les issues possibles au bras de fer entre la ministre des Sports et Didier Gailhaguet ? Faut-il revoir l’organisation des fédérations sportives ? Comment lutter contre les violences sexuelles ? Quelles mesures doivent prendre les pouvoirs publics ?
Invités :
• Yves Threard, directeur adjoint de la rédaction du Figaro
• Emmanuelle Anizon, grand reporter à L’Obs
• Corinne Boulloud, rédactrice en chef adjointe du service des sports d’Europe 1
• Béatrice Barbusse, maître de conférences en sociologie à l’Université de Créteil et ancienne handballeuse professionnelle
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé