Chine : l'empire vacille

C dans l'air

Un A340 de l’armée de l’air va s’envoler ce mercredi pour la Chine. Ce premier avion français est destiné au rapatriement des Français bloqués dans la région de Wuhan, épicentre de l'épidémie de pneumonie virale qui a déjà fait dans le pays plus de malades que le Sras en 2002-2003. Ces personnes seront soumises à une quarantaine de 14 jours à leur retour, a indiqué la ministre de la Santé Agnès Buzyn. Un deuxième avion français devrait décoller « plus tard dans la semaine ». Au total, les deux appareils pourraient permettre de rapatrier au moins 350 Européens, dont 250 Français.   Mais combien sont-ils ailleurs ? Quelle est la situation en Chine ? Alors que la ville de Wuhan et la quasi-totalité de la province du Hubei sont coupées du monde depuis le 23 janvier par les autorités chinoise dans l'espoir d'endiguer l'épidémie, le virus continue de se propager. Le nombre de victimes a bondi à plus de 130 morts et celui des cas confirmés dépasse 6000 dans toute la Chine. En France, un quatrième cas a été détecté. Il s'agit d'un touriste chinois originaire de la province de Hubei. Hospitalisé en réanimation à Paris, « il est dans un état sévère ». Quatre personnes ont également été infectées en Allemagne. Ils avaient été en contact avec une collègue chinoise atteinte du virus, qui était passée dans les bureaux pendant quelques jours avant de rentrer en Chine. Un pays où la population est désormais confinée et en proie à la psychose.   À l’image de la capitale Pékin où les rues, les restaurants et les centres commerciaux sont désertés, la Chine vit au ralenti et dans l’inquiétude. Le président chinois Xi Jinping a promis hier « la transparence » face au « démon » de l’épidémie de pneumonie virale. De son côté, l'Organisation mondiale de la Santé a décidé l'envoi "dès que possible" en Chine d'experts internationaux afin de mettre en commun les connaissances sur le nouveau coronavirus pour apporter une "réponse mondiale". L’OMS a également estimé que la menace à l'internationale est maintenant "élevée" et non plus "modérée".   Alors que sait-on de ce virus ? Quelles sont les mesures mises en œuvre en Chine ? La santé devient-elle un enjeu géopolitique ? Comment cette épidémie affecte-telle l’image de Pékin ? Enfin depuis le début de la pneumonie virale, les marchés financiers sont frappés de plein fouet. Quelles peuvent être les répercussions économiques, sur un pays déjà fragilisé par une guerre économique avec les États-Unis ? Quelles conséquences sur l'économie mondiale ?     Invités :   • Philippe Dessertine, directeur de l’Institut de haute finance et auteur de "Le Talent et les assassins" publié aux éditions Anne Carrière   • Antoine Bondaz, chercheur à la Fondation pour la recherche stratégique, spécialiste de la Chine   • Marie-Paule Kieny, directrice de recherches à l’INSERM et ancienne sous-directrice générale de l’OMS   • Mary-Françoise Renard, professeur d’économie à l’université Clermont-Auvergne, responsable du département Chine au Centre d’études et de recherches en développement international