Jérusalem : commémorations sous tensions
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Le 27 janvier 1945, les soldats de l’Armée rouge entraient dans le camp de concentration d’Auschwitz-Birkenau en Pologne, accueillis par 7 000 survivants. En cinq années, 1,1 million d’hommes, de femmes, d’enfants, parmi lesquels 960 000 juifs, ont été assassinés dans ce camp d’extermination et de déportation nazi, symbole du génocide des juifs d’Europe. Soixante-quinze ans après, et avec quelques jours d’avance sur la date anniversaire, une énorme délégation formée d’une quarantaine de dirigeants du monde est présente ce jeudi à Yad Vashem, le mémorial israélien construit en mémoire aux 6 millions de juifs victimes de l'Holocauste, pour rendre hommage à tous les morts et réfléchir aux moyens de lutter contre l’antisémitisme.
Il s’agit du plus grand évènement international en Israël depuis les funérailles de Yitzhak Rabin en 1995 voire depuis la création du pays en 1948. Sont notamment présents Emmanuel Macron, les présidents allemand et italien, le vice-président américain Mike Pence et Jared Kushner, gendre de Trump et conseiller de celui-ci sur le dossier proche-oriental ainsi que le président russe Vladimir Poutine. Mais le forum compte un absent de poids : le président polonais, agacé par la "concurrence" de la cérémonie avec celle d'Auschwitz lundi et engagé dans une bataille mémorielle avec la Russie.
"C'est un rassemblement historique non seulement pour Israël et le peuple juif, mais pour l'humanité entière", a déclaré hier le président israélien Reuven Rivlin qui a salué peu après lors d’un point presse avec Emmanuel Macron les efforts français pour juguler l’antisémitisme dont une résolution récente y intégrant l’antisionisme. "L’antisionisme, lorsqu’il est la négation de l’existence d’Israël comme État, est un antisémitisme. Ce qui ne veut pas dire qu’il deviendrait impossible d’avoir des désaccords, de critiquer telle ou telle action du gouvernement d’Israël, mais la négation de son existence relève bien aujourd’hui d’une forme contemporaine d’antisémitisme", a affirmé de son côté Emmanuel Macron.
Le président de la République s’est aussi engagé devant la communauté française en Israël à intensifier sa lutte contre "l’antisémitisme qui remonte". "Le relativisme et le mensonge n'ont pas quitté ce monde" et c'est "un combat qui n'est jamais gagné". "L’antisémitisme n’est pas le problème des Juifs, c’est un combat pour la République", a-t-il lancé. La France, qui compte la plus grande communauté juive d'Europe (550 000 personnes), a vu les actes antisémites commis sur son territoire augmenter de 74 % en 2018, passant de 311 à 541. Des faits qui suscitent l'inquiétude des Français de confession ou de culture juive dont un tiers (34 %) disent se sentir régulièrement menacés en raison de leur appartenance religieuse, selon une dernière étude Ifop.
Mercredi, Emmanuel Macron s’est également entretenu avec Benjamin Netanyahu. Au menu des discussions : l’Iran. Le Premier ministre israélien considère ce pays comme la principale menace de l’État hébreu et l’accuse de vouloir se doter de l’arme nucléaire. Ce que réfute Téhéran. Il entend profiter de cette audience inédite pour appeler la communauté internationale à durcir sa position envers l’Iran. "Dans le contexte actuel, la France restera attachée à ce que l'Iran n'acquière jamais l'arme nucléaire mais à ce que nous évitions aussi dans la région toute escalade militaire, quelle qu'elle soit", a expliqué le président de la République.
Autres mots et autres images qui ont marqué ce déplacement : lors d’une "déambulation improvisée" dans la Vieille ville de Jérusalem, hier, Emmanuel Macron s’est emporté contre le cordon de sécurité israélien qui tentait d’entrer dans l’église Sainte-Anne, territoire français. Comme son prédécesseur Jacques Chirac en 1996.
Invités :
• François Clemenceau, rédacteur en chef international pour Le Journal du dimanche.
• Dominique Moïsi, politologue, conseiller spécial à l’Institut Montaigne.
• Armelle Charrier, éditorialiste internationale de France 24.
• Sara Daniel, Grand reporter pour L’Obs.
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé