Chine : le virus qui inquiète le monde
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Un bilan qui s’alourdit, et un virus qui se propage. Apparue pour la toute première fois en décembre dans la ville chinoise de Wuhan, une mystérieuse pneumonie a fait pour l’heure plus de 440 malades, provoqué la mort de 9 personnes, et a dépassé les frontières de la Chine et de l'Asie, faisant planer le spectre d’une contagion mondiale, avec un premier cas recensé à Seattle, aux États-Unis.
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) se réunira aujourd'hui en fin d’après-midi pour déterminer s’il convient de déclarer une "urgence de santé publique de portée internationale". Et ce alors que les nouvelles venant de Chine ne sont pas bonnes : le vice-ministre de la commission nationale de la Santé a affirmé ce mercredi que ce virus qui se transmet par les voies respiratoires "pourrait muter et se propager plus facilement. Il faut être hautement vigilant". Les autorités chinoises redoutent que le virus, déjà présent dans plusieurs mégapoles comme Shanghai et Pékin, puisse se propager à la faveur des longs congés du Nouvel An chinois, qui commencent ce vendredi, et donnent lieu chaque année à des centaines de millions de voyages en car, en train ou en avion dans l'ensemble du pays. Des mesures de prévention ont été prises telles que la ventilation et la désinfection dans les aéroports, les gares et les centres commerciaux.
Les contrôles ont également été renforcé en Australie, en Russie, au Népal, à Singapour, en Malaisie, au Vietnam, au Bangladesh, en Inde et aux États-Unis. En France, le risque est "faible mais ne peut pas être exclu", a déclaré la ministre de la Santé, Agnès Buzyn. Des messages sont diffusés dans les avions en provenance de Chine indiquant qu’en cas de doute il ne faut absolument pas se rendre chez un médecin ou aux urgences pour éviter toute contamination mais appeler le 15. La personne sera alors mise à l’isolement pour procéder à différents examens.
Nommé 2019-nCoV par l’OMS, ce mystérieux virus fait partie de l’immense famille des coronavirus. Certains provoquent de simples rhumes et syndromes grippaux bénins mais d’autres peuvent être à l’origine de complications respiratoires graves comme le syndrome respiratoire aigu sévère (Sras). C’est l’ombre de ce dernier qui inquiète, car les similarités sont nombreuses entre les deux. Or, en 2003 l’épidémie de Sras avait affecté, en six mois, une trentaine de pays, infecté près de 10 000 personnes et fait 774 morts dans le monde.
Alors que sait-on réellement de ce virus et de sa gravité ? Comment les autorités sanitaires s'organisent-elles pour surveiller et gérer les épidémies ? Enfin le virus H5N8 de la grippe aviaire qui sévit déjà dans plusieurs pays d’Europe risque-t-il de faire son retour sur le territoire français ?
Invités :
• Pascal Boniface, directeur de l’Institut de Relations Internationales et Stratégiques (IRIS).
• Antoine Bondaz, chercheur à la Fondation pour la recherche stratégique, spécialiste de la Chine.
• Anne Goffard, chercheuse et médecin, CHU de Lille.
• Daniel Lévy-Brühl, épidémiologiste à Santé Publique France.
• Sophie Matheron, médecin-clinicienne, spécialiste des maladies infectieuses à l’Hôpital Bichat à Paris.
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé