Sahel : la France mobilise, Daech attaque
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La France renforce sa présence militaire au Sahel. Lundi 13 janvier, Emmanuel Macron a annoncé le déploiement de "220 militaires" supplémentaires pour renforcer l'opération Barkhane composée aujourd’hui de 4 500 soldats français. La France et les pays du G5 Sahel (Niger, Tchad, Mauritanie, Burkina Faso, Mali) ont également adopté, lors d’un sommet à Pau, une nouvelle feuille de route pour faire face à la recrudescence des attaques terroristes dans la région. La zone d'action contre les djihadistes de Daech a notamment été redéfinie. Elle a été resserrée et concerne désormais la zone frontalière de trois pays : Burkina Faso, Niger et Mali.
Ils se sont également accordés sur la mise en place d'une "coalition pour le Sahel". Elle regroupera ces six États, les partenaires déjà engagés, ainsi que "tous les pays et organisations qui voudront y contribuer". Les cinq présidents africains ont confirmé leur soutien à l'action des militaires français malgré le sentiment anti-français croissant au sein des populations au Burkina Faso ou au Mali. Mais Paris misait aussi sur une participation accrue de ses alliés. Or, l'Allemagne, sollicitée récemment, n'a pas vraiment donné suite. L'opération Tacouba, mise sur pied par la France, réunit pour l'instant seulement des commandos de l'Estonie et de la République Tchèque.
Par ailleurs, le chef d'état-major américain, le général Mark Milley, a confirmé lundi à Bruxelles que son pays comptait réduire dans les prochaines années son engagement militaire au Moyen-Orient mais aussi en Afrique, où sont déployés 7 000 soldats. Une base de drones d'observation à Agadez, dans le nord du Niger, pourrait être fermée. Emmanuel Macron a estimé qu'un retrait des Américains d'Afrique serait "une mauvaise nouvelle". Il espère pouvoir convaincre le président des États-Unis que "la lutte contre le terrorisme se joue aussi dans cette région".
Le 5 janvier dernier, le président de la République s’est déjà entretenu avec Donald Trump au sujet des tensions au Moyen-Orient. Il a rappelé à son homologue américain que la priorité "devait aller à la poursuite de l’action de la coalition internationale contre Daech, dans le plein respect de la souveraineté de l’Irak" alors que la question de la présence militaire américaine en dans le pays est remise en cause depuis l'élimination le 3 janvier par les États-Unis du général iranien Qassem Soleimani.
Ce sujet figurera aussi au menu de la réunion du comité militaire de l’OTAN, ce mardi et ce mercredi à Bruxelles. D’autant que les alliés s'inquiètent d'une résurgence du groupe État islamique (EI) en Irak et en Syrie où 15 000 djihadistes de Daech dont de nombreux Européens sont actuellement aux mains des forces kurdes. Selon la ministre de la Justice Nicole Belloubet, la France n'a désormais "pas d'autre solution" que de rapatrier les djihadistes français. La situation en Irak rendrait leur jugement dans ce pays irréalisable dans l'immédiat.
Alors quelle est la situation au Sahel et en Irak ? Les tensions au Moyen-Orient vont-elles profiter à Daech ? La France vient-elle de changer de doctrine à propos de ses ressortissants djihadistes ? Enfin, alors que l’on vient d’apprendre que le premier djihadiste français condamné à son retour de Syrie vient d’être libéré de prison, quelles sont les mesures administratives et judiciaires prévues dans cette situation inédite ?
Invités :
• Vincent Hugeux, Grand reporter pour L’Express.
• Wassim Nasr, journaliste de France 24 et auteur de "État islamique, le fait accompli" aux éditions Plon.
• Édith Bouvier, journaliste et autrice de "Parfum de djihad" aux éditions Plon.
• Isabelle Dufour, directrice des études chez Eurocrise et spécialiste de l’adaptation des armées aux conflits contemporains.
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé