Trump / Iran : la guerre est-elle déclarée ?
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Une déclaration de guerre ? Telle est désormais la crainte des grandes puissances mondiales après la mort du général iranien Qassem Soleimani dans un raid américain mené dans la nuit de jeudi à vendredi 3 janvier en Irak. Car pour beaucoup en ordonnant l’élimination du très puissant et charismatique chef de l’unité d’élite des Gardiens de la Révolution islamique, Donald Trump a franchi le Rubicon dans sa confrontation avec Téhéran.
Décrit par de nombreux experts comme le deuxième personnage le plus puissant d'Iran, après le Guide suprême Khamenei, le général Soleimani était une figure mythique de la révolution iranienne. Actif dès 1979, il était devenu au fil des décennies le cerveau des opérations iraniennes au Moyen-Orient, œuvrant au Liban pour soutenir le Hezbollah et le Hamas Palestinien, en Syrie pour aider Bachar-el-Assad, ou encore en Irak, où il est mort. À la manœuvre à Bagdad, il présidait notamment les négociations pour la formation d’un futur gouvernement irakien tout en préservant les intérêts iraniens. Sa mort bouscule donc la donne et place l’Irak ainsi que la région au bord du précipice.
Alors que les grandes puissances ont appelé au calme et à la retenue, le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, s’est ainsi engagé ce vendredi à "venger" la mort du général Soleimani avant de décréter un deuil national de trois jours dans le pays. "Il n'y a aucun doute sur le fait que la grande nation d'Iran et les autres nations libres de la région prendront leur revanche sur l'Amérique criminelle pour cet horrible meurtre", a déclaré de son côté le président iranien Hassan Rohani. Le "martyr" du général Soleimani "a endeuillé le cœur de la nation iranienne et de toutes les nations de la région", a-t-il ajouté. Le chef du mouvement chiite libanais Hezbollah, grand allié de l’Iran, a lui aussi promis ce vendredi "le juste châtiment ‘aux’ assassins criminels" responsables de la mort du général iranien. Quand en Irak, le Premier ministre démissionnaire Adel Abdel Mahdi a estimé que le raid américain "va déclencher une guerre dévastatrice" dans le pays. Dénonçant une "agression" de Washington contre l’Irak, il a également laissé entendre que Bagdad pourrait remettre en cause la présence des 5 200 soldats américains stationnés sur son territoire.
Aux États-Unis, le Pentagone a confirmé dès jeudi soir avoir tué le général Soleimani sur "ordre du président". Donald Trump n'a pas immédiatement fait de commentaire mais il a tweeté un drapeau américain. Mardi, après l'attaque de l'ambassade des États-Unis, il s'en était pris à Téhéran dans un tweet. "L'Iran sera tenu pleinement responsable des vies perdues ou des dégâts occasionnés dans nos installations. Ils paieront LE PRIX FORT !", avait-il prévenu.
Décidée par la Maison-Blanche, cette opération a néanmoins été diversement accueillie à Washington : si elle a été saluée par des élus républicains, des démocrates, à l'image du sénateur Chris Murphy, se sont émus que le Congrès n'ait pas été informé du raid en amont. "La question est celle-ci : est-ce que l'Amérique a assassiné, sans autorisation du Congrès, la deuxième personnalité d'Iran, provoquant consciemment une guerre régionale massive ?", a-t-il interrogé dans un tweet. La présidente de la Chambre des représentants Nancy Pelosi a, elle, estimé que "l'Amérique – et le monde" ne pouvaient "se permettre une escalade" qui atteindrait "un point de non-retour". Côté républicain, l'influent sénateur Lindsey Graham, proche allié de Donald Trump, a pour sa part menacé l'Iran : "si vous en voulez plus, vous en aurez plus".
Alors pourquoi cette escalade ? Qui était le général Soleimani ? Que va-t-il se passer maintenant ?
Invités :
• François Clemenceau, rédacteur en chef pour Le Journal du dimanche, en charge de l'actualité internationale.
• Pascal Boniface, directeur de l’Institut de Relations Internationales et Stratégiques (IRIS).
• Armelle Charrier, éditorialiste en politique internationale de France 24.
• Sara Daniel, Grand reporter pour L’Obs.
Présenté par : Axel de Tarlé, Caroline Roux