Retraites : une règle... et beaucoup d’exceptions
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Au vingt-quatrième jour de grève contre la réforme des retraites, le trafic demeure perturbé à la SNCF ainsi qu’à la RATP, et des manifestations sont organisées "partout en France" à l’appel de l'intersyndicale (CGT, FO, Solidaire, FSU). Les syndicats, CGT en tête, entendent maintenir la pression sur le gouvernement alors que les discussions doivent officiellement reprendre le 7 janvier prochain. L’opposition, elle, reproche à l’exécutif de vouloir laisser pourrir le conflit qui a désormais dépassé de deux jours celui de 1995 contre le plan Juppé.
De leur côté, Emmanuel Macron et Édouard Philippe ne veulent pas donner le sentiment de reculer face à une mobilisation qui s’érode lentement (le taux de grévistes chez les conducteurs de la SNCF était de 38,8 %, vendredi 27 décembre, contre 49,3 % trois jours plus tôt). Et ils maintiennent leur ligne : instaurer un système "universel" par points calculer sur l’ensemble de la carrière, le même pour tous, qui remplacerait les nombreuses situations particulières.
Pourtant dans les discussions avec certaines branches, le gouvernement n’est pas toujours si inflexible. Après avoir garanti aux policiers, aux surveillants pénitentiaires, aux contrôleurs aériens et aux militaires qu’ils continueraient de pouvoir partir à la retraite à 52 ans, il a convaincu ce mercredi quatre syndicats d’hôtesses et de stewards de lever leur préavis de grève du 3 janvier contre des engagements sur l’âge de départ mais aussi sur leur régime de retraite complémentaire.
Précédemment, le gouvernement avait trouvé un accord avec les cheminots de l’UNSA prévoyant que les 52 000 agents, nés après 1985, concernés par la réforme, devraient à peine voir la différence : la prise en compte des primes devrait bonifier leur pension et le calcul restera basé sur les six derniers mois d’activité. "Les cheminots auront une retraite équivalente voir améliorée", selon Didier Mathis de l’Unsa ferroviaire. Les routiers, eux, conserveront leur congé de fin d’activité qui leur permet de cesser de travailler à 57 ans et de toucher 75 % de leur salaire brut jusqu’à 62 ans. Pour les marins pêcheurs ayant plus de 15 ans de navigation, l’âge d’ouverture des droits est maintenu à 55 ans.
Enfin d’après le quotidien Les Échos, le gouvernement aurait proposé la fameuse "clause du grand-père" pour les danseurs de l’Opéra, ce qui veut dire que seuls ceux recrutés après 2022 seront concernés par la réforme. Pour les autres catégories de personnels d’autres aménagements sont promis.
Alors le système mis en place en place par la réforme sera-t-il vraiment universel ? Quelles sont les professions qui ont déjà obtenu des concessions ? Par ailleurs si le gouvernement assure que la retraite par points sera favorable aux femmes, de nombreuses personnalités - syndicalistes, économistes, politiques - estiment au contraire que la réforme pénalisera davantage les "personnes qui ont des carrières heurtées". Que va donc changer la réforme par points pour les femmes ?
Invités :
• Hervé Le Bras - démographe, historien et auteur de "Se sentir mal dans une France qui va bien", aux éditions de l’aube.
• Cécile Cornudet - éditorialiste politique pour Les Échos.
• Chloé Morin, politologue, directrice de projets chez Ipsos - Fondation Jean Jaurès.
• Alix Bouilhaguet, rédactrice en chef de "Vous avez la parole" sur France 2.
Présenté par : Axel de Tarlé