Chômage, croissance : les raisons d'y croire
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Malgré le ralentissement de l’économie, et un mouvement social qui entre dans son 23e jour de grève, la France résiste mieux sur le front économique que ses voisins européens. L’année 2019 devrait ainsi s’achever, selon les prévisions de l’Insee et de la Banque de France, sur un taux de croissance du produit intérieur brut (PIB) de 1,3 %. Certes, rappelle l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), il s’agit de son rythme le plus faible depuis fin 2012, mais il est néanmoins supérieur à celui de l’ensemble de la zone euro.
Les incertitudes sur le Brexit, l'escalade des sanctions commerciales entre les Etats-Unis et la Chine mais aussi les changements de normes dans le secteur automobile ont entrainé cette année un retournement conjoncturel particulièrement violent, notamment en Allemagne et en Italie. La France n'échappe pas à cette dégradation, néanmoins elle dispose de plusieurs atouts dans son jeu.
"L’Hexagone bénéficie d’une croissance molle, mais d’une croissance positive – les ressorts internes fonctionnent : la confiance des ménages est au plus haut, le pouvoir d’achat se redresse et les entreprises investissent" analyse Mathieu Plane, économiste à l’OFCE. D’autre part, si "les grèves compliquent la vie des gens, elles n’ont pas réellement d’effet macroéconomique".
La France devrait donc être le premier pays contributeur à la croissance de la zone euro cette année. Une performance qui s’explique notamment par la bonne résistance de la demande intérieure. Les mesures prises par le gouvernement pour répondre à la crise des Gilets jaunes (12 milliards d'euros) et le dynamisme de la masse salariale tiré par les créations d'emplois devraient permettre au pouvoir d'achat des ménages d'augmenter de 2,4 % en 2019, sa plus forte hausse depuis 2007 d’après l’OFCE.
Autre ressort de la croissance, l’investissement des entreprises, qui a profité du crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE). La transformation, au 1er janvier, en baisse de cotisations sociales du dispositif lancé par François Hollande a permis aux entreprises de cumuler les allégements en 2019 pour se moderniser. Et elles ont aussi embauché : plus de 260 000 postes ont été créés cette année, soit un peu plus qu’en 2018 (+ 230 000).
Les zones d’ombre viennent plutôt du côté des échanges internationaux, du commerce mondial. Dans un contexte de détérioration de la conjoncture internationale, l’économie française devrait nettement marquer le pas en 2020 à 1,1 % selon la Banque de France. S’agit-il d’un trou d’air dans l’activité ou d’une tendance sur plusieurs années ? Quels sont les ressorts de la croissance française ? Quelles sont les perspectives en matière de création d’emplois ? Enfin peut-on s’attendre à un sursaut du côté du commerce international, après une année marquée par la guerre commerciale entre la Chine et les États-Unis ?
Une chose est sûre : la France, avec une industrie tournée vers la pharmacie, le luxe et l’aéronautique, semble aujourd’hui mieux orientée d’un point de vue sectoriel que d’autres pays de l’Union européenne comme l’Allemagne, spécialisée sur l’automobile, la chimie et les biens industriels, des secteurs aujourd’hui en récession. Si bien que la capacité de production de l’Allemagne a diminué de 5 % en 2019, alors qu’elle a augmenté de 3 % dans l’Hexagone.
D’autre part, un nouveau palier a été franchi par le secteur bancaire allemand, fragilisé par la politique des taux faibles de la BCE. Jusqu'à présent, certaines banques outre-Rhin facturaient les dépôts des épargnants les plus fortunés. Mais une des banques locales du réseau Volksbank Raiffeisenbank vient de décider d’appliquer un taux négatif à tous ses comptes d'épargne.
Invités :
• Élie Cohen, économiste – CNRS
• Stéphanie Villers, économiste, spécialiste de la zone Euro
• Anne-Laure Delatte, directrice adjointe du CEPII
• Philippe Crevel, économiste, spécialiste de l’épargne
Présenté par : Axel de Tarlé