22 jours de grève : qui va craquer ?
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Au lendemain de Noël, le mouvement social contre la réforme des retraites débuté le 5 décembre entre dans son 22e jour de grève. Vingt-deux jours, c’est la durée du mouvement de grève contre la réforme Juppé qui avait paralysé la France en 1995 : record battu. Combien de temps les grévistes vont-ils encore tenir ? Une partie d’entre eux se sont retrouvés autour de "banquets de Noël". Et la principale caisse de grève, gérée par le syndicat InfoCom CGT, a dépassé 1,2 million d'euros ce jeudi. Malgré une légère amélioration depuis le début de la semaine, le trafic ferroviaire reste très ralenti. Une nouvelle journée d’action est prévue samedi dans toute la France.
Il y a 24 ans, le gouvernement avait décidé de retirer son projet de réforme, ce qui avait mis fin à la paralysie. Aujourd’hui, il ne semble pas prêt à céder. Le nouveau secrétaire d’État en charge des Retraites interviewé en début de semaine, Laurent Pietraszewski, est resté ferme : "nous ne reviendrons pas sur la suppression des régimes spéciaux". Si l’enlisement guette avec la SNCF et la RATP, plusieurs syndicats représentant stewards et hôtesses de l’air ont en revanche retiré leur préavis de grève. Les contrôleurs aériens devraient également conserver certains avantages propres à leur métier, comme un âge pivot autour de 56 ans. L’exécutif a beau défendre l’idée d’une universalité dans sa réforme, concessions et tractations sont menées en coulisses. Une scène insolite a été allègrement partagée la veille de Noël : l’Orchestre symphonique et les danseuses de l’Opéra de Paris ont exécuté le Lac des cygnes sur le parvis de Garnier, des banderoles contre la réforme faisant office de décor. Compte tenu de la pénibilité du métier, les danseuses peuvent tirer leur révérence à 42 ans. Ce régime spécial, l’un des plus anciens de France, est lui aussi menacé.
D’autres secteurs se joignent à la protestation : deux raffineries sur les huit que compte le pays sont touchées par la grève, l’une à Grandpuits en Seine-et-Marne et l’autre à Lavéra, dans les Bouches-du-Rhône. Des stations-services sont en rupture de stock, principalement en région Paca, mais pas de risque de pénurie pour autant, selon le gouvernement, qui cherche à éviter la ruée vers les pompes à essence.
Comment sortir de l’impasse ? Peut-être au travers la notion de pénibilité et de ses critères, que le gouvernement refuse de réintroduire, au grand dam de la CFDT. La réforme affecte notamment les départs anticipés à la retraite des aides-soignants et des infirmiers du secteur public, des professions pourtant qui se sentent déconsidérées.
La contestation s’essouffle-t-elle ou prend-elle, au contraire, un nouveau souffle en s’étendant aux raffineries ? La posture du gouvernement est-elle tenable ?
Invités :
• Roland Cayrol, politologue – Cetan.
• Aurore Gorius, journaliste pour le site d’information Lesjours.fr.
• Astrid de Villaines, journaliste politique pour le Huffington Post.
• Erwan Benezet, journaliste spécialiste des questions de mobilité et d’énergie pour Le Parisien.
Présenté par : Axel de Tarlé