Régimes spéciaux : le gouvernement durcit le ton
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Alors que la grève se poursuit ce vendredi notamment dans les transports, le gouvernement appelle au dialogue et tente de rassurer les Français qui étaient nombreux à manifester hier un peu partout en France contre la réforme du système des retraites.
Pour jouer l’apaisement, le Premier ministre Édouard Philippe a pris la parole dès jeudi en fin d'après-midi. Puis, Gérald Darmanin, le ministre des Comptes publics, a répété, le soir sur France 2, que cette réforme ne sera pas précipitée. L’allongement du temps de travail envisagé très rapidement pour remettre le système à l’équilibre n’est plus la priorité. "Il ne faut pas être bêtement budgétaire, pas tout de suite" a-t-il dit. Les objectifs d'économies sont donc retardés. En revanche, "les Français dans leur majorité vont devoir travailler plus longtemps", a expliqué le patron de Bercy, "certains moins, d’autres plus, nous discutons de cet âge pivot que nous allons mettre en place". La porte-parole du gouvernement Sibeth Ndiaye a de son côté assuré qu’il y a encore "des marges de négociation avec les organisations syndicales" sur les modalités de la réforme. "La porte du gouvernement est ouverte", a-t-elle ajouté, précisant que le projet de loi serait présenté en Conseil des ministres début 2020. Le calendrier, d’ailleurs, se précise et s’accélère : Jean-Paul Delevoye, qui a conclu cette semaine ses concertations avec les partenaires sociaux, présentera ses préconisations lundi, voire mardi prochain. Quant à Édouard Philippe, il annoncera ses arbitrages et présentera les grandes lignes de la future réforme dans la foulée, mercredi ou jeudi.
D'ici là, les syndicats entendent maintenir la pression. Ragaillardie par la mobilisation massive de ce jeudi, qui a vu au moins 800 000 personnes défilées dans les rues du pays (1,5 million selon la CGT), l’intersyndicale interprofessionnelle (CGT, FO, Solidaires, FSU et organisations étudiantes et lycéennes, UNL, MNL et UNEF), s’est réunie ce vendredi matin au siège de FO et a appelé à une nouvelle journée de grève et de manifestations mardi 10 décembre.
Dans les transports, la grève a été dès hier reconduite jusqu’à lundi à la RATP dans des assemblées générales survoltées. Côté trafic, pas moins de 10 lignes de métro restent complètement fermées ce vendredi à Paris, alors que seulement 1 RER A sur 2 et 1 RER B sur 3 circulent aux heures de pointe. À la SNCF où la grève est reconduite jusqu’à ce soir, même son de cloche que la veille, 90 % des TGV et 70 % des TER sont annulés. Et dans les airs, la direction générale de l’aviation civile a demandé comme hier aux compagnies aériennes de réduire de 20 % leur programme de vols.
Mais que va-t-il se passer ces prochains jours ? Quels sont les pistes de sortie de crise de l'exécutif ? Que proposent les partis d’opposition ? Enfin alors que le débat s’est largement focalisé ces dernières semaines sur celui des pensionnés des régimes spéciaux, notamment ceux de la SNCF et de la RATP, quelle est la réalité de ces systèmes spécifiques ?
Invités :
• Roland Cayrol, politologue, directeur du Centre d’études et d’analyses (Cetan).
• Bruno Jeudy, rédacteur en chef du service politique de Paris Match.
• Solveig Godeluck, journaliste spécialiste des questions de protection sociale pour Les Échos.
• Stéphanie Matteudi, directrice d’Art du dialogue social (ADDS).
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé