Estelle Mouzin : l’ombre de Fourniret...
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C’est peut-être la fin d’un mystère de près de dix-sept ans. Le tueur en série Michel Fourniret a été mis en examen hier soir pour "enlèvement et séquestration suivis de mort" dans l’enquête sur la disparition d’Estelle Mouzin. Ce rebondissement survient une semaine après les déclarations de son ex-épouse devant la juge d’instruction parisienne qui a repris cet été ce dossier dans lequel le nom du tueur en série a été évoqué par le passé à plusieurs reprises.
Déjà condamné deux fois à la perpétuité pour les meurtres de huit jeunes femmes ou adolescentes, précédés de viols ou tentatives de viol, entre 1987 et 2001, Michel Fourniret a jusqu’à présent toujours nié son implication dans la disparition de la fillette, survenue en 2003 à Guermantes en Seine-et-Marne. Il affirmait se trouver ce jour-là à son domicile de Sart-Custinne, en Belgique, à 250 kilomètres de là. En guise d’alibi, "l’ogre des Ardennes" invoquait un appel téléphonique passé à son fils le soir des faits pour son anniversaire. Son fils n’avait alors pas décroché, mais l’appel a été attesté par des relevés téléphoniques.
Or, jeudi dernier son ex-épouse a mis à mal cette version, en racontant à la juge avoir elle-même passé ce coup de téléphone à la demande de son mari, absent ce jour-là. Incarcérée depuis quinze ans, Monique Olivier n'a pas apporté plus de précisions face à la magistrate. "Les éléments d'enquête permettront de dire si oui ou non il était dans un autre département et si oui ou non il est la personne qui a enlevé Estelle Mouzin. Mais on a déjà le point de départ de la piste Fourniret", avait expliqué son avocat.
Âgée de 9 ans, Estelle Mouzin a disparu alors qu’elle rentrait de l’école le soir du 9 janvier 2003. Son corps n’a jamais été retrouvé et les nombreuses pistes envisagées par les enquêteurs n’ont jusqu’à présent rien donné. En 2006, la police s’était intéressée une première fois à Michel Fourniret. Une photo d’Estelle Mouzin avait, en effet, été retrouvée sur son ordinateur et une camionnette blanche semblable à celle du tueur avait, à l’époque, été repérée en Seine-et-Marne. En 2018, les spéculations sur sa possible implication avaient été relancées après une audition portant sur les meurtres de Marie-Angèle Domece et Joanna Parrish, tuées en 1988 et 1990 dans l’Yonne. Face à la juge Sabine Khéris, désormais également chargée de cette affaire, Michel Fourniret avait déclaré selon une source proche du dossier que la disparition d’Estelle Mouzin était "un sujet à creuser", estimant avoir le "cul merdeux" dans cette affaire.
Des déclarations considérées comme des "aveux en creux" par les avocats du père d’Estelle Mouzin, engagé depuis dix-sept ans dans un combat sans relâche pour connaître la vérité sur la disparition de sa fille. Ces derniers déplorent aujourd’hui une mise en examen tardive. "Notre sentiment c’est évidemment un grand gâchis dans la mesure où il a fallu pour la famille Mouzin attendre dix-sept ans pour retomber sur une piste initiale, qui a été reprise, rediscutée pendant des années pour arriver à cette mise en examen aujourd'hui" a regretté Me Corine Herrmann.
Alors quels sont ces éléments qui font de "l’ogre des Ardennes" le suspect numéro un ? Y a-t-il eu un déficit d’enquête sur les Fourniret dans ce dossier ?
Invités :
• Alain Bauer, professeur de criminologie au CNAM, Conservatoire National des Arts et Métiers.
• Michèle Fines, journaliste d’investigation et réalisatrice de "Fourniret, la fin du mystère Estelle Mouzin".
• Patricia Tourancheau, journaliste et auteure de "Le magot. Fourniret et le gang des Postiches : mortelle rencontre", coédition Le Seuil/Les Jours.
• Damien Delseny, directeur adjoint de la rédaction du quotidien Le Parisien, spécialiste police-justice.
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé