Hôpitaux, retraites... où trouver les milliards ?
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"La situation est encore plus grave que celle que nous avions analysée", avait reconnu Emmanuel Macron jeudi dernier, lors d'un déplacement à Épernay. Le président de la République avait alors promis l’annonce de "mesures fortes" pour l’hôpital public.
Ce mercredi, le Premier ministre et la ministre de la Santé ont dévoilé le "plan d'urgence" souhaité par le chef de l’Etat. Il comprend des "logiques de réorganisation”, des primes pour les personnels, une rallonge budgétaire de 1,5 milliard d'euros et une reprise partielle de la dette des établissements à hauteur de dix milliards d'euros, le tout sur trois ans.
En l'espace de huit mois, c'est le troisième plan annoncé par le gouvernement pour tenter de calmer la colère des personnels hospitaliers engagés dans un mouvement social d’une ampleur inédite. Mais cette fois, Édouard Philippe l’assure, le gouvernement a bien compris le message des personnels soignants : "Nous avons entendu leur colère, nous avons entendu leur épuisement, nous avons entendu leur désarroi. L’idée de ce plan, c’est de redonner de l’oxygène à cette communauté des soignants", a expliqué le chef du gouvernement.
Une bouffée d’oxygène qui va notamment passer par des primes, dont 800 euros net pour 40 000 infirmiers et aides-soignants vivant à Paris ou dans sa proche banlieue, et gagnant moins de 1 900 euros mensuels. Un gain d’environ 66 euros par mois. Une prime de 100 euros net sera versée dès 2020 aux aides-soignants exerçant auprès des personnes âgées, et ayant acquis une compétence en gériatrie.
Avec ce plan, l’exécutif espère aussi déminer tout ce qui peut l'être avant le début, le 5 décembre prochain, de la grève illimitée contre la réforme des retraites, car il craint la coagulation des colères. Et ce alors que selon Conseil d'orientation des retraites, les perspectives sont loin d'être au beau fixe.
D’après le dernier rapport du COR, qui sera remis demain au Premier ministre, les caisses de retraite auront besoin de 7,9 à 17,2 milliards d’euros si le gouvernement veut les remettre à flot en 2025. Partant de ce constat, le COR formule ensuite, à la demande d’Edouard Philippe, "plusieurs options possibles d’ajustement des paramètres pour atteindre l’équilibre fin 2025" : hausse du taux de cotisation et baisse du niveau des pensions, recul de l’âge légal, allongement de la durée de cotisation. Des options passées en revue "à titre purement illustratif", insiste le COR, car sa vocation n’est pas d’"exprimer des recommandations". En outre, les membres du COR préviennent que "le fait que le système de retraites présente un déficit en 2025 n’implique pas nécessairement […] que celui-ci doive être résorbé à cette échéance par des mesures d’économies". Dans les précédents rapports, en fonction des perspectives de croissance, un retour à l’équilibre était annoncé pour la fin des années 2050.
Alors comment interpréter ce déficit annoncé par le COR en 2025 ? Quelles sont les options évoquées dans le rapport du Conseil d’orientation des retraites ? Quelles sont les mesures du plan d’urgence pour l’hôpital ? Les personnels hospitaliers vont-ils rejoindre la grève le 5 décembre ?
Invités :
• Philippe Dessertine, directeur de l’Institut de Haute Finance.
• Mathieu Plane, économiste à l’OFCE (L’Observatoire Français des Conjonctures Économiques).
• Fanny Guinochet, journaliste au service économie de L’Express.
• Sophie Fay, journaliste, chef du service Economie à L’Obs.
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé