Immigration, laïcité, voile : les "valeurs" de Macron
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Depuis son élection à la présidentielle de 2017, les Français attendaient les réflexions d’Emmanuel Macron sur la laïcité, le droit d’asile, l’immigration, l’islam et le communautarisme. Vendredi 25 octobre, dans le vol qui le ramenait de son déplacement à La Réunion, c’est à Valeurs actuelles que le chef de l’État a accordé un entretien exclusif sur ces thèmes.
Une très longue interview de 12 pages, publiée ce jeudi, dans laquelle Emmanuel Macron déroule sa vision : une maman qui porte le voile en sortie scolaire ? "Ce n'est pas un problème", répète-il, "celle-là n'est pas perdue : elle a mis son enfant à l'école de la République". L'humilier, lui dire "vous n'êtes pas la bienvenue", serait "une énorme erreur". De même, il condamne la "sécession" communautariste, mais appelle à ne "pas tomber dans le piège communautarisme = islam" et juge "contre-productif" le vote par le Sénat d’une loi interdisant les signes religieux aux parents accompagnant les sorties scolaires.
Sur l'immigration, le président réaffirme son crédo "d'accueillir moins pour accueillir mieux", insistant sur la nécessité de mieux lutter contre l'immigration illégale et de réduire les "abus" de l'aide médicale d'État. La question "des gens qui viennent avec un visa touristique, qui restent trois mois et ensuite se mettent à l'AME", il veut la régler "vite" : "Personne ne défendra ces cas. Ils sont indéfendables". Pas d'objectif chiffré pour les reconduites à la frontière, mais cette intention : "Sortir tous les gens qui n'ont rien à faire là". En même temps, le chef de l’État se dit prêt à des "quotas" économique, pour occuper des emplois non-pourvus : "Je préfère avoir des gens qui viennent de Guinée ou de Côte-d’Ivoire légaux, qui sont là et qui font ce travail, que des filières bulgares ou ukrainiennes clandestines".
Mais plus que le contenu, ce qui interpelle aujourd’hui, c’est le choix de s’exprimer dans les colonnes de Valeurs actuelles, une première pour un président de la République. Tollé à gauche qui juge cet hebdomadaire d’extrême droite et voit là un nouveau palier dans la banalisation du pire, embarras dans la majorité et opération déminage à l'Élysée qui martèle "que le président parle à tous les Français, sans ostracisme".
Arrivé à mi-mandat, Emmanuel Macron semble mettre le cap sur la présidentielle 2022 en poursuivant son duel avec Marine Le Pen, alors qu’un dernier sondage les donne désormais au coude à coude, et en ne laissant pas à la droite et à l'extrême droite l'apanage des thématiques régaliennes, sécurité et immigration en tête. Désireux d’occuper le terrain, il multiplie ces derniers jours les interviews et les déplacements, tout en tentant de déminer plusieurs dossiers sociaux explosifs (retraites, hôpitaux…).
Mais cette stratégie sera-t-elle payante ? Parviendra-t-il à contenir les contestations sociales qui émergent dans le pays ? Enfin, quel cap pour la politique migratoire en France ?
Invités :
• Roland Cayrol, politologue, directeur du Centre d’études et d’analyses (Cetan).
• Anne Rosencher, directrice déléguée de la rédaction de L’Express.
• Bernard Sananès, politologue et président d’ELABE.
• Soazig Quéméner, rédactrice en chef du service politique de Marianne.
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé