SNCF : gare au chaos !
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Toujours pas de retour à la normale pour le trafic SNCF… Comme la veille 1 TGV sur 3 circule aujourd’hui sur l’axe Atlantique. Le service est très perturbé sur cet axe reliant Paris à la Bretagne, aux Pays-de-la-Loire et au Sud-Ouest, à la suite d’un mouvement social dans un centre de maintenance des Hauts-de-Seine.
Depuis le lundi 21 octobre, 200 cheminots en charge de la maintenance des TGV Atlantique ont cessé le travail. Leur grève, déclenchée spontanément et sans l’aval des syndicats, a ralenti depuis le trafic des TGV Atlantique de 70 %. En cause ? La volonté de la direction de mettre fin à un accord local qui leur octroie 12 jours de repos supplémentaires, et ce sans concertation préalable, selon les cheminots. La direction est revenue sur cette décision dès le lendemain, mais le mouvement se poursuit, témoignant d’un ras-le-bol général : "Nous ne pouvons plus accepter de travailler avec des salaires proches du SMIC et gelés depuis cinq ans, en sous-effectifs et avec des agents qui démissionnent de plus en plus", ont fait savoir les grévistes dans un communiqué. Avant de déclarer avoir "honte de voir comment la SNCF joue avec la sécurité ou encore le confort des voyageurs, pour des questions de flexibilité et de rentabilité".
La pression monte avant le pont de la Toussaint alors que la direction de la SNCF entend rester fermer. Guillaume Pépy l’a affirmé ce matin sur Europe 1, il n’y aura pas de paiement des jours de grève. "Aucun client, aucun Français ne comprendrait que l’on paye les jours de grève" a expliqué le directeur de la SNCF, qui quittera ses fonctions le 1er novembre prochain. Face à cette situation de blocage, la direction de l’entreprise ferroviaire adopte sur une stratégie en deux temps : d’abord mettre plus de trains en circulation d’ici la fin de la semaine en réorientant des TGV d’autres lignes vers la façade Atlantique et miser sur l’exaspération des voyageurs pour faire plier les grévistes. Mais dans d’autres centres de maintenance la colère gronde et les syndicats paraissent dépassés. La SNCF est comme "une cocotte-minute", s’inquiète le secrétaire général SUD-Rail.
Alors que se passe-t-il à la SNCF ? Quelles sont les revendications des cheminots ? A la veille du départ de Guillaume Pépy, quel bilan faire de ses onze ans à la tête de l’entreprise ferroviaire ? Pourquoi ce malaise à la SNCF ? Jusqu’où peut aller la contestation ? Faut-il s’attendre à un mouvement de grande ampleur le 5 décembre prochain ?
Invités :
• Fanny Guinochet, journaliste de L’Opinion, spécialiste des questions économiques et sociales.
• Gilles Dansart, journaliste spécialiste des transports et des relations sociales, directeur de Mobilettre, une lettre d’informations sur les questions de mobilité.
• Bernard Vivier, directeur de l'Institut supérieur du travail (IST).
• Cécile Cornudet, éditorialiste politique pour Les Échos.
Présenté par : Caroline Roux