Retraites, régimes spéciaux : la grande reculade ?
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Le gouvernement serait-il en train de changer ses plans dans le dossier des retraites ? Selon un document confidentiel qui vient d’être transmis aux partenaires sociaux et qu’a dévoilé hier le journal des Échos, le gouvernement pourrait revoir le calendrier de la mise en œuvre du nouveau système de retraites. Ces quelques pages ouvrent en effet la porte à un étalement de la réforme sur une durée encore plus longue que prévu jusqu’à maintenant.
En juillet dernier, le haut-commissaire aux retraites Jean-Paul Delevoye avait écrit que la réforme s’appliquerait, à partir de 2025, aux seuls Français nés après 1962. Tous ceux qui ont aujourd’hui 57 ans et plus n’étaient donc pas concernés par le système de retraite universel par points souhaité par Emmanuel Macron. L’application était plus tardive pour les assurés bénéficiant d’un départ anticipé à 57 ans, tels les policiers, qui ne basculeraient qu’à partir de la génération 1968, et ceux pouvant partir à 52 ans, comme les conducteurs de trains, à partir de la génération 1973.
Mais désormais, deux nouvelles possibilités seraient soumises à la concertation : repousser la bascule aux "générations postérieures", "voire appliquer la réforme aux nouveaux entrants sur le marché du travail". En clair, la génération née en 1963 pourrait ne pas être la première à basculer dans le nouveau système.
Bref, "rien n’est tranché sur la durée de la période de transition" a expliqué Matignon. D'ailleurs, hier, le Premier ministre a passé une grande partie son échange sur les retraites avec des parents d'élèves de Lons-le-Saunier, dans le Jura, à rassurer sur le fait que toutes les portes restent ouvertes. "Nous avons le temps de discuter, il ne s'agit par de faire vite mais de faire au mieux pour préserver le pouvoir d'achat des futurs pensionnés et limiter la pression sur les futurs cotisants".
Ces déclarations surviennent alors qu’un front commun du refus du futur régime universel est en train de s'organiser. Mercredi la CGT, FO, FSU, Solidaires et plusieurs organisations regroupant lycéens et étudiants (Fidl, MNL, UNL, Unef) ont lancé un appel à une "première journée de grève interprofessionnelle", jeudi 5 décembre. Une date qui avait déjà été choisie par les syndicats de la RATP comme point de départ d'une grève illimitée, après une première mobilisation très suivie le 13 septembre dernier. Des syndicats de la SNCF et des transports routiers avaient déjà rejoint cet appel.
Pour l’heure, il est prévu que la concertation, ainsi qu’une "consultation citoyenne" lancée en parallèle, se poursuivent jusqu’à la fin de l’année, en vue d’un vote du futur projet de loi en première lecture à l’Assemblée au plus tard fin juillet 2020. Mais la tâche s’annonce ardue tant l'inquiétude face au manque de visibilité sur les effets du futur système des retraites se fait également sentir dans l’opinion.
Alors quel est le plan d’Emmanuel Macron dans le dossier des retraites ? Qu'est-ce que la clause de grand-père ? Le gouvernement est-il prêt à reculer ?
Invités :
• Roland Cayrol, politologue, directeur du Centre d’études et d’analyses (Cetan).
• Fanny Guinochet, journaliste pour L’Opinion, spécialiste des questions économiques et sociales.
• Stéphanie Matteudi, directrice d’Art du dialogue social (ADDS).
• Gilles Dansart, journaliste spécialiste des questions sociales, directeur de Mobilettre.
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé