Destitution : Trump en furie !
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Attaqué de toute part, Donald Trump tweete, s’agace, accuse, prend des décisions internationales aux conséquences lourdes et choisit l’affrontement maximal avec les Démocrates. Jeudi, pour la première fois depuis le lancement de la procédure de mise en accusation (impeachment) par la Chambre des représentants, le locataire de la Maison Blanche a retrouvé ses partisans dans le Minnesota. Face à une foule de casquettes rouges et de tee-shirts frappés du slogan "Les policiers avec Trump", le président américain, déchaîné, a laissé libre cours à son animosité, comme pour desserrer l’étreinte de l’enquête qui le vise dans l’affaire ukrainienne.
Le milliardaire a ainsi multiplié les attaques personnelles et les insultes contre ses adversaires, à commencer par l'ancien vice-président Joe Biden, bien placé pour être le candidat démocrate lors de la présidentielle de novembre 2020, et qu’il a qualifié de "mauvais sénateur" et de "lèche-cul" de Barack Obama. Il s’en est aussi pris aux élus qui mènent l'enquête "partisane et anticonstitutionnelle", selon les termes de la Maison Blanche, qui refuse toujours de mettre à disposition du Congrès témoins ou documents, au risque d’ouvrir une crise institutionnelle.
Dans une ambiance électrique, Donald Trump a également ciblé avec une virulence inégalée la presse, pourtant régulièrement prise à partie lors de ses réunions publiques, mais aussi les sondeurs, qualifiés de "tordus". Conscient que le devenir d'une procédure de destitution se joue sur la perception qu'en a l'opinion publique plus que dans des batailles procédurales, le président a sans doute été piqué au vif par le dernier sondage Fox New, la chaîne conservatrice considérée comme "le pare-feu de Trump". Selon cette enquête rendue public mercredi soir, 51 % des Américains seraient favorables à sa destitution, soit un bond de neuf points par rapport à juillet.
Cela sera-t-il suffisant pour que les sénateurs républicains lâchent Donald Trump en pleine campagne ? Si la Chambre des représentants, aux mains de l’opposition, vote la mise en accusation (impeachment) du président des États-Unis, il reviendra ensuite au Sénat, à majorité républicaine, de le juger. Pour l’heure, dans l’ensemble, les élus républicains font bloc derrière Donald Trump, mais plusieurs voix font désormais part de leur désapprobation. Et ce alors que chaque jour qui passe, la presse américaine se fait l’écho de nouvelles révélations encombrantes, renforçant les soupçons d’une utilisation de la puissance de la diplomatie américaine à des fins politiques personnelles. On vient ainsi d’apprendre que deux hommes d’affaires proches de l’avocat personnel du président américain, Rudy Giuliani, ont été arrêtés mercredi soir à l’aéroport international de Washington. Lev Parnas et Igor Fruman, des citoyens américains d’origine ukrainienne et biélorusse, avaient en poche un aller simple pour une destination à l’étranger. Soupçonnés d’avoir servi d’émissaires à Rudy Giuliani dans ses efforts pour convaincre l’Ukraine de livrer des informations compromettantes sur Joe Biden, ils ont été arrêtés dans une procédure distincte.
L’affrontement entre les Démocrates et Donald Trump ne fait que commencer. Qui en sortira gagnant ? Les Républicains peuvent-ils lâcher Trump ? Les États-Unis sont-ils au bord d’une crise institutionnelle ?
Invités :
• Corentin Sellin, historien, spécialiste des États-Unis.
• Anne Toulouse, journaliste franco-américaine et auteure de "Dans la tête de Donald Trump".
• Laurence Nardon, chercheuse, responsable du programme "Amérique du Nord" de l'IFRI, l’Institut français des relations internationales.
• Éric Chol, directeur de la rédaction de L’Express.
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé