Tuerie de la préfecture : un acte terroriste
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Le bilan est lourd à la préfecture de police de Paris... Jeudi 3 octobre, aux alentours de midi, un agent administratif -armé d’un couteau de cuisine- a agressé violemment ses collègues. Trois policiers et une employée ont été tués. Une autre employée a été blessée. L’assaillant, un homme de 45 ans, travaillait depuis 2003 au sein de la préfecture de police. Il était employé comme informaticien au sein du service technique de la DRPP et souffrait d'un handicap de surdité. L’enquête, d’abord confiée au parquet de Paris, a été reprise hier par le parquet national antiterroriste sous les qualifications "d'assassinat et tentative d'assassinat sur personne dépositaire de l'autorité publique en relation avec une entreprise terroriste", ainsi que pour "association de malfaiteurs terroriste criminelle".
Plusieurs éléments laissent à penser qu’il pourrait en effet s’agir d’une attaque terroriste. Son épouse a expliqué en garde à vue le "comportement inhabituel et agité" de son mari la veille de son passage à l'acte. Il lui aurait confié qu’Allah lui avait parlé et demandé d’agir. Le matin même de l’agression, il achète un couteau et prévient sa femme par SMS. Cette dernière lui répond : "Seul Dieu te jugera". De plus, plusieurs contacts de proches de salafistes ont été retrouvés dans son portable.
Ces dernières années, les policiers et militaires sont la cible privilégiée des terroristes. En 2012, Mohammed Merah déclenche une série d’attentats à Toulouse et Montauban, et assassine -entre autres- trois soldats. En janvier 2015, une jeune policière municipale martiniquaise, Clarissa Jean-Philippe, est abattue d'une balle dans le dos par Amedy Coulibaly, à Montrouge, après les attentats de Charlie Hebdo. En 2016, à Magnanville, c’est un couple de policiers qui est tué sauvagement, à son domicile, par Larossi Abballa, un islamiste radical. Plus récemment, en avril 2017, sur les Champs-Élysées, un homme armé d'une kalachnikov tire sur un fourgon de police, tuant le conducteur et blessant deux autres policiers avant d'être abattu.
Mais que pèse véritablement l’État Islamique (EI) aujourd’hui ? En mars 2019, les forces démocratiques syriennes (FDS), fer de lance de la lutte antidjihadistes, s’emparaient du dernier territoire tenu par les terroristes du groupe EI à Bahgouz, en Syrie. À son apogée en 2014, l'EI contrôlait un territoire aussi vaste que la Grande-Bretagne en Irak et en Syrie. Mais il semble que la fin territoriale de Daesh n’ait pas vraiment entraîné sa mort : en août dernier, le Pentagone indiquait que l’organisation était en train de resurgir en Syrie et de se renforcer en Irak. Il y aurait entre 14 000 et 18 000 combattants toujours actifs selon cette même source.
Quelles sont les motivations de l’auteur de la tuerie de la préfecture ? Était-il radicalisé ? Comment un agent "habilité secret-défense" a-t-il pu basculer au sein même de la préfecture de police ?
Invités :
• Éric Pelletier, grand reporter pour Le Parisien.
• Mathieu Delahousse, grand reporter pour L’Obs.
• Driss Aït Youssef, docteur en droit public, spécialiste des questions de sécurité.
• Béatrice Brugère, secrétaire générale du syndicat FO des magistrats, ancienne juge anti-terroriste.
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé