Les secrets du terroriste, les failles de l'État
C dans l'air- 1 h 4 min
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Cinq jours après l’attentat ayant coûté la vie à quatre fonctionnaires de la préfecture de police de Paris (PP), le président de la République a rendu hommage, ce mardi, aux victimes tuées par leur collègue radicalisé, un agent de la direction du renseignement habilité "secret défense". Accompagné du Premier ministre, Édouard Philippe, et des ministres de la Justice, Nicole Belloubet, et des Armées, Florence Parly, le chef de l’État a promis depuis la cour de la préfecture un "combat sans relâche" "face au terrorisme islamiste". Il a également appelé "la nation toute entière" à "se mobiliser" face à "l’hydre islamiste", évoquant la nécessité de bâtir "une société de la vigilance" et de "faire bloc" face au terrorisme. Un appel à une sorte d’union sacrée au moment où la classe politique se fissure une nouvelle fois sur la question du terrorisme islamiste.
Avant ce discours du chef de l’État, le ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner, a remis la Légion d’honneur, à titre posthume, aux quatre victimes, Damien Ernest, Anthony Lancelot, Brice Le Mescam, Aurélia Trifiro. Il avait un peu plus tôt été auditionné avec son secrétaire d’État Laurent Nunez par la délégation parlementaire au renseignement et devra cet après-midi répondre aux députés lors des questions au gouvernement, puis lors d’une audition par la commission des lois de l’Assemblée nationale à 17h30. La commission des lois du Sénat l’interrogera ce jeudi.
"Notre mission de contrôle de l’action du gouvernement vise à déterminer ce qui n’a pas fonctionné, quels sont les dysfonctionnements qui ont malheureusement permis une telle tragédie", a expliqué le sénateur Christian Cambon, président de la délégation parlementaire au renseignement. Depuis l’attaque, de nombreuses voix dénoncent l’incurie des autorités, réclament la démission du ministre de l’Intérieur, et s’interrogent : comment Mickaël Harpon a pu passer sous les radars alors qu’il avait montré des signes de radicalisation au sein même de la direction du renseignement de la préfecture de police (DRPP) où il était employé ?
Question posée aujourd’hui au premier flic de France mais aussi aux enquêteurs de la brigade criminelle et à la DGSI dont les investigations depuis jeudi lèvent chaque jour un peu plus le voile sur la radicalisation de cet agent en poste au service informatique de la direction du renseignement de la préfecture, et dont les agissements sont à la mesure de l'onde de choc provoquée par l’attaque dans les rangs policiers. Ainsi a-t-on appris que parmi les éléments découverts dans son bureau figure notamment une clé USB, contenant des fichiers informatiques avec de nombreuses vidéos de propagande de Daech. Plus inquiétant, Mickaël Harpon y avait également stocké les coordonnées et des données personnelles correspondant à plusieurs dizaines de ses collègues de la préfecture de police.
Désormais la question qui se pose est de savoir ce qu’il a pu faire de ces données sensibles. Les a-t-il communiqué à un tiers, comptait-il le faire, pourquoi étaient-elles en sa possession ? Plus largement à quelles informations classifiées a-t-il pu avoir accès ? Quel usage a-t-il pu en faire ? Comment les services de Renseignement contrôlent-ils la fiabilité de leurs agents ? Enfin comment la préfecture de police de Paris est-elle sécurisée ?
Invités :
• Alain Bauer, professeur de criminologie.
• Christophe Rouget, secrétaire Général adjoint du Syndicat des cadres de la sécurité intérieure (SCSI-CFDT).
• Nicolas Chapuis, journaliste Police-Justice pour Le Monde.
• Ivanne Trippenbach, journaliste à L’Opinion.
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé