Retraites, pouvoir d'achat : Macron sur tous les fronts
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Six mois après la dernière session du grand débat national, Emmanuel Macron a repris, jeudi à Rodez, son tour de France des territoires. Non plus cette fois pour juguler la crise des Gilets jaunes, mais pour convaincre les Français du bien-fondé de sa réforme des retraites, qui s’annonce comme le dossier le plus explosif de la seconde moitié de son quinquennat. Un exercice à visée pédagogique pendant lequel le chef de l’État s'est voulu rassurant, en premier lieu auprès des séniors. "La réforme ne concernera ni les retraités ni les plus de 56 ans". "Tous les droits qui sont acquis ne changent pas. Vous ne pouvez pas partir avant 62 ans. Dans la nouvelle réforme, l'âge légal ne bougera pas".
Durant la concertation qui s’ouvre, le chef de l’État a néanmoins évoqué la nécessité de "définir" un "âge pivot" à partir duquel seulement on pourra bénéficier d'une retraite pleine, sans décote. Surtout, selon lui, la question qui se pose aujourd’hui est : "Est-ce que l'on va devoir cotiser plus dans les toutes prochaines années pour que le système soit équilibré en 2025 ?" Sur ce point, la réponse sera apportée fin novembre par le Conseil d'orientation des retraites saisi par le gouvernement pour savoir si la réforme sera à l'équilibre quand elle entrera en vigueur en 2025. "Si le COR nous dit : 'Il manque 8 ou 10 milliards', on devra dire 'il faut travailler un peu plus longtemps', ça c'est tout à fait vrai. S'il nous dit 'c'est à l'équilibre en 2025', on n'aura pas besoin de faire des efforts", a-t-il précisé au public, composé de 500 lecteurs des trois quotidiens du groupe La Dépêche.
Décidé à "lever les malentendus" et les craintes, Emmanuel Macron a aussi promis de mettre dans les règles d'or de protéger le pouvoir d'achat. Un point jugé prioritaire par les Français dans les différents sondages, et qui est au cœur du projet de loi de Finances 2020 selon l'exécutif.
Il y a quelques jours, Édouard Philippe, Bruno Le Maire et Gérald Darmanin ont ainsi annoncé une diminution de la pression fiscale pour les ménages et les entreprises pour répondre à "l’immense exaspération fiscale des Français". Globalement, entre la baisse de l’impôt sur le revenu, la poursuite de la suppression de la taxe d’habitation, de l’exonération et de la défiscalisation des heures supplémentaires, ce sont plus de 9 milliards d’euros qui seront rendus aux Français.
Mais si ces annonces visent à soutenir la consommation au moment où le rythme de la croissance est en train de fléchir, et surtout à désamorcer la crise sociale, les Français restent pour l’instant sceptiques. Ils ne seraient que 15 % à croire à une baisse d’impôts l’année prochaine, selon un récent sondage Opinion Way pour Les Échos. Dans le même temps, les foyers de contestation se multiplient en cette rentrée : les policiers ont défilé cette semaine pour dénoncer leurs conditions de travail et exprimer leur désarroi. Plus tôt, les professions libérales, les fonctionnaires et les cheminots de la SNCF ont également battu le pavé face à la réforme controversée des retraites.
Alors cette politique fiscale mise en œuvre par le gouvernement va-t-elle calmer les colères sociales ? Quels sont les perdants et les gagnants du budget 2020 ? Quid des cadres ? Enfin quels sont les contours de la réforme de la taxe foncière, effective à partir de 2026 ?
Invités :
• Cécile Cornudet, éditorialiste politique pour Les Échos.
• Fanny Guinochet, journaliste de L’Opinion, spécialiste des questions économiques et sociales.
• Béatrice Mathieu, rédactrice en chef de L’Express, chef du service économie.
• Mathieu Plane, économiste à l'OFCE, et directeur adjoint au Département Analyse et Prévision.
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé