Rouen réclame la vérité
C dans l'air- 1 h 4 min
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Cinq jours après l'incendie de l'usine Lubrizol, à Rouen, l'inquiétude des habitants ne retombe pas et les interrogations toujours nombreuses se font entendre malgré les déclarations rassurantes des ministres qui se sont succédé dans la municipalité et la publication par les autorités des analyses de l'air. Ainsi, alors qu’une odeur nauséabonde persiste dans l’agglomération et que les cours, suspendus depuis jeudi dernier, étaient autorisés lundi par l’académie, des enseignants de trois collèges de la ville ont fait usage de leur droit de retrait en raison d’un danger estimé "grave et imminent". "Des vertiges, des nausées et des maux de têtes" avaient été signalés dans ces établissements scolaires. Un peu plus tard, plusieurs centaines de personnes se sont rassemblés devant la salle du conseil métropolitain de Rouen où le préfet de la Seine-Maritime, était auditionné par les élus pour exposer la situation. Munis de pancartes réclamant "la vérité et la transparence", ils voulaient "mettre la pression" et réclamaient des réponses, alors que dans les rues, certains habitants, masques sur le visage, préfèrent toujours se protéger.
"La qualité de l'air n'est pas en cause", a rappelé le Premier ministre qui s'est rendu, dans la soirée sur le site de l'usine Lubrizol. Les "odeurs" sont certes "gênantes" mais "pas nocives". "Nous avons la volonté très ferme de dire ce que nous savons dès que nous le savons et d'accompagner nos concitoyens", a assuré Édouard Philippe pour tenter de calmer les inquiétudes des habitants. "Nous vivons dans un climat de suspicion généralisée" a déclaré pour sa part le préfet de Seine-Maritime Pierre-André Durand. "Les propos des pouvoirs publics sont souvent mis en doute, parfois même ne sont pas crus. Nous nous attachons à produire des analyses, à les mettre en ligne pour permettre à chacun de s'y intéresser. Nous allons continuer à le faire, d'autres analyses sont attendues. Nous faisons intervenir aussi d'autres interlocuteurs, comme les gestionnaires de réseaux d'eau, pour avoir d'autres voix", a-t-il expliqué. Mais ces déclarations n’ont pas suffi à rassurer élus et habitants qui remettent toujours en cause les propos rassurants des autorités sur les conséquences sanitaires et environnementales de l’incendie.
Des conséquences qui angoissent également éleveurs et agriculteurs. Élevages confinés, productions végétales non récoltées, lait collecté inutilisable… Depuis cinq jours, les exploitations agricoles de Seine-Maritime sont paralysées dans l’attente des premiers résultats d’analyse. En cause, la pluie noire issue de la fumée, qui est tombée après l’incendie. Lundi soir, le ministre de l’Agriculture a promis une indemnisation totale des agriculteurs concernés par les retombées de suie. "Il faudra appliquer le principe du pollueur-payeur, il faudra que les entreprises responsables de cela payent", a-t-il ajouté.
De son côté, la société Lubrizol a déposé une plainte pour "destruction involontaire par explosion ou incendie". Dans un communiqué, elle a fait savoir que "la vidéosurveillance et des témoins oculaires indiquent que le feu a tout d’abord été observé et signalé à l’extérieur du site".
Alors où en est l’enquête ? Que sait-on de l’incendie de l’usine Lubrizol ? Quels sont les risques et quelles sont les précautions à prendre ?
Invités :
• Arnaud Gossement, avocat spécialiste en droit de l’environnement.
• Frédéric Denhez, journaliste, spécialiste des questions d’environnement.
• Laura Verdier, ingénieure environnement, sécurité et développement durable.
• Arnaud Gonzague, chef du service société de L’Obs.
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé