La nostalgie des années Chirac
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Parmi les gestes forts des présidences de Jacques Chirac figure le discours vibrant qu'il avait prononcé pour rendre hommage à François Mitterrand, tout juste décédé. Le 8 janvier 1996, s’est souvenu jeudi Emmanuel Macron il avait su trouver des "mots lumineux" pour saluer la mémoire de l’homme d’État avec qui il avait cohabité pendant deux ans. C’est dire la montagne qui se dressait face au président de la République, hier soir, au moment de s’adresser aux Français. Alors d’emblée, Emmanuel Macron a choisi d’adopter le ton de son prédécesseur, allant jusqu’à le paraphraser. “C’est avec beaucoup de tristesse et d’émotion que je m’adresse à vous ce soir. Nous, Français, nous perdons un homme d’État que nous aimions autant qu’il nous aimait”, a commencé Emmanuel Macron. Une référence à la célèbre phrase de Jacques Chirac, prononcée lors de sa dernière allocution en tant que président de la République : “Cette France que j’aime autant que je vous aime”.
Au-delà de cette allusion, Emmanuel Macron a placé son discours dans un champ lexical chiraquien, insistant sur l’empathie de celui “qui attirait la sympathie de l’agriculteur et du capitaine d’industrie”. Cet "amoureux de notre terre" qui "aimait profondément les gens". "Cet homme qui nous ressemblait et nous rassemblait". Ce “visage familier” qui "incarna une certaine idée de la France", présidant aux destinées de ce pays "dont il a constamment veillé à l’unité, à la cohésion, et qu’il a protégé courageusement contre les extrêmes et la haine". Le président Chirac incarnait également "une certaine idée du monde", par son engagement en faveur de l’environnement, qui l’a hissé "à la hauteur de l’histoire" : "Notre maison brûle, et nous regardons ailleurs", avait-il déclaré, en 2002. Mais aussi par son opposition, à la guerre menée par les États-Unis en Irak, en 2003, représentant alors une "France indépendante et fière", a loué Emmanuel Macron.
"Nous nous souvenons avec émotion et affection de sa liberté et de sa personnalité, de ce talent qu’il eut de réconcilier simplicité et grandeur, proximité et dignité, amour de la patrie et ouverture à l’universel", a continué le chef de l’État, invitant les Français à demeurer "conscients de notre dette à son égard et forts de ce qu’il nous a légué".
Des Français qui en nombre depuis l’annonce du décès de l’ancien chef de l’État font part de leur émotion et de leurs souvenirs, alors que les hommages s’organisent. Les portes de l’Élysée ouvertes depuis jeudi le resteront jusqu’à dimanche pour permettre à celles et ceux qui le souhaitent de signer les livres d’or installés devant une grande photo du cinquième président de la Ve République. Sa famille a annoncé une cérémonie populaire ce dimanche après-midi aux Invalides à Paris et son inhumation au cimetière du Montparnasse lundi. Cette journée sera une journée de deuil national, les drapeaux seront mis en berne partout en France et une minute de silence sera respectée à travers le pays. En Corrèze, sur les terres de l’ancien président, des livres d'or ont été ouverts dans le village de Sarran, une photo géante a été déployée sur la façade de l'Hôtel du département à Tulle où une messe est également prévue lundi.
Des hommages qui abondent aux quatre coins du pays, mais aussi au-delà de nos frontières pour ce président qui dès son arrivée au pouvoir en 1995 a marqué la scène internationale : de la guerre en Bosnie-Herzégovine à la reprise des essais nucléaires français, en passant par son refus d'entrer en guerre contre l'Irak en 2003, l’un des aspects les plus salués à l’étranger.
Invités :
• Catherine Nay, éditorialiste politique à Europe 1.
• Michèle Cotta, journaliste politique.
• Béatrice Gurrey, Grand reporter au Monde, auteure de « Les Chirac, les secrets du clan ».
• Pascal Perrineau, politologue.
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé