Chirac : l'homme et le président
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Il avait présidé aux destinées des Français de 1995 à 2007. Jacques Chirac est mort. Très affaibli ces dernières années, le cinquième président de la Ve République, est décédé ce jeudi, a annoncé sa famille. "Il s'est éteint au milieu de ses siens. Paisiblement", a déclaré son gendre Frédéric Salat-Baroux. Avec sa disparition, c'est une page d'un demi-siècle d'histoire politique française qui se tourne. Une page ouverte en 1965 au conseil municipal de Sainte-Féréole, le berceau familial corrézien, premier mandat d'une irrésistible ascension pour cet animal politique au parcours hors norme.
Député, président du Conseil général de Corrèze, puis ministre sans interruption de 1967 à 1974, Jacques Chirac entre à 42 ans à Matignon après avoir créé la surprise en s’engageant dans la présidentielle auprès de Valéry Giscard d’Estaing. Deux ans plus tard, sur fonds de désaccords politiques, il finira par claquer la porte. Il y reviendra en 1986 pour une cohabitation historique avec le président François Mitterrand. Entre-temps, Jacques Chirac a fondé et pris la tête du RPR, et a été élu en 1977 à la mairie de Paris. Un mandat qu'il ne quittera que pour enfin accéder à l'Élysée, en 1995, après deux échecs et une campagne axée sur le thème de la "fracture sociale".
Ce sera alors deux mandats élyséens qui resteront marqués par son "non" à la deuxième guerre d’Irak, le passage au quinquennat, la fin de la conscription militaire, la reconnaissance de la responsabilité de la France dans la déportation des juifs pendant l’occupation, le cri d’alarme ("notre maison brûle, nous regardons ailleurs") contre le réchauffement climatique, une première victoire importante contre la mortalité routière ou encore la création du musée du quai Branly, écrin des "arts premiers" dont il était féru. Mais ses douze ans à l’Élysée ont aussi été marquées par de profondes crises - les grandes grèves de 1995 ou encore les émeutes en banlieue en 2005 - une polémique sur la reprise puis l’arrêt des essais nucléaires, une dissolution calamiteuse de l’Assemblée nationale qui entrainera pendant 5 ans une cohabitation, un "non" retentissant au référendum constitutionnel européen de 2005, des accusations d’immobilisme (Nicolas Sarkozy allant jusqu’à parler de "roi fainéant"), des déficits creusés, le chômage invaincu.
Pendant quatre décennies, cet amateur de lutte, à la personnalité beaucoup plus complexe que l’image rustique qu’il affichait, a dominé la droite française, bataillé inlassablement contre la gauche et souvent contre son propre camp. Il a conquis le pouvoir, l’a perdu, l’a retrouvé. Il a connu l’impopularité et la moquerie médiatique ("super menteur") mais depuis son départ de l’Élysée en 2007, il était remonté au zénith de la sympathie populaire devenant le président préféré des Français.
L’annonce de sa disparition ce jeudi a provoqué une vague d’émotion, de réactions et d’hommages en France et dans le monde. Le président de la République, Emmanuel Macron, qui a annulé son déplacement à Rodez, s’exprimera ce soir, à 20h, à la télévision.
Invités :
• Roland Cayrol, politologue et directeur du Centre d’études et d’analyses (Cetan).
• Bruno Jeudy, rédacteur en chef du service politique de Paris Match.
• Raphaëlle Bacqué, Grand reporter au journal Le Monde.
• Christine Clerc, journaliste politique.
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé