Trump : du scandale à la destitution ?
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Est-ce l’affaire de trop ? Depuis 2016, Donald Trump a survécu à plusieurs accusations d’abus sexuels, à une défense des suprématistes blancs de Charlottesville ou à des accusations de collusion avec la Russie et d’obstruction à la justice. Pourtant cette fois, l’affaire ukrainienne a fait bouger les lignes, du côté démocrate. Hier soir, Nancy Pelosi, la présidente des démocrates à la Chambre des représentants, a annoncé dans une déclaration historique l'ouverture d'une enquête en vue d'une destitution de Donald Trump, qui a "trahi son serment de président, (leur) sécurité nationale et l'intégrité de (leurs) élections"."Le président doit être tenu pour responsable de ses actes. Personne n'est au-dessus de la loi".
C'est un incroyable revirement pour Nancy Pelosi, qui avait résisté depuis des mois à cette décision, malgré les demandes répétées de son aile gauche. L'opinion publique, disait-elle, y est hostile, après les mauvais souvenirs du cirque autour de la procédure visant Bill Clinton avec l'affaire Monica Lewinsky. Tout comme les républicains qui contrôlent le Sénat en charge de juger de la culpabilité ou non de l’accusé. Lancer ce type de procédure rare et explosive, qui a peu de chances d'aboutir, à un an de l’élection présidentielle peut donc se révéler une arme à double tranchant et se retourner contre les démocrates. Néanmoins les nouvelles révélations, ces derniers jours, l'ont fait apparemment changer d'avis.
Mais de quoi Donald Trump est-il accusé ? D’avoir fait pression sur le président ukrainien pour tenter de nuire à un rival dans la course à la Maison Blanche – l’ancien vice-président Joe Biden favori de la primaire démocrate - en mettant dans la balance une aide militaire américaine. Ces pressions auraient notamment été exercées lors d’une conversation téléphonique entre les deux chefs d’État le 25 juillet dernier. Au cours de cette conversation, Donald Trump aurait incité son homologue ukrainien à enquêter sur Hunter Biden, le fils de Joe Biden, membre pendant plusieurs années du conseil d'administration d'un groupe ukrainien gazier. Son père, alors vice-président, avait poussé au limogeage d'un procureur ukrainien considéré comme un ripou notoire par la communauté internationale. Trump y voit la preuve d’un conflit d’intérêt flagrant. Mais aucun fait, jusque-là, n’est venu étayer ces accusations.
L’appel téléphonique du 25 juillet ainsi que de "multiples actions" non identifiées du président Trump ont convaincu un membre des services du renseignement américain de saisir cet été son inspection générale sur une possible atteinte à la sûreté de l’État. Ce lanceur d'alerte s’est dit prêt à témoigner devant une commission du Congrès si les conditions de sécurité sont réunies.
De son côté, Donald Trump a jugé hier le scandale "ridicule" et a dénoncé une "chasse aux sorcières de caniveau". Le président des États-Unis qui a reconnu avoir évoqué avec son homologue ukrainien une possible enquête sur le clan Biden, dit n’avoir "mis aucune pression" sur Kiev. Il a fait savoir hier soir qu’il autorisait la publication de sa conversation avec le président ukrainien.
Un peu plus tôt alors que cette affaire prenait de l’ampleur à Washington, le président des États-Unis a prononcé un long discours à l’ONU. Profitant de cette tribune, il a célébré son bilan à la tête des États-Unis "la nation la plus puissante du monde", évoqué le bras de fer en cours avec la Chine, et plusieurs points chauds de la planète. Dont surtout l’Iran "la plus grande menace aujourd’hui", "le sponsor numéro 1 du terrorisme", qu’il a menacé de nouvelles sanctions.
Alors faut-il craindre une nouvelle escalade des tensions entre les États-Unis et l’Iran ? Comment se déroule "l’impeachment", procédure lancée contre Donald Trump ? Pourquoi est-elle lancée maintenant ? Quelles peuvent en être les conséquences ?
Invités :
• Thomas Snégaroff, historien spécialiste des États-Unis et auteur de "L'Amérique et son président, une histoire intime".
• Nicole Bacharan, politologue spécialiste des États-Unis et auteure de "Le Monde selon Trump".
• Laure Mandeville, Grand reporter pour Le Figaro et auteure de "Qui est vraiment Donald Trump ?".
• Douglas Herbert, chroniqueur, éditorialiste de France 24.
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé