Notre-Dame : une reconstruction... et un scandale ?
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Cinq mois après l’incendie de Notre-Dame, le New York Times publie une enquête fouillée sur la contamination par le plomb des environs de la cathédrale. On y découvre que les niveaux de poussière de plomb près de l’édifice "sont jusqu’à 1 300 fois supérieurs aux normes de sécurité françaises". Au total, ce sont "plus de 6 000 enfants de moins de 6 ans [qui] vivent dans un rayon de 800 mètres autour de la cathédrale", écrit le quotidien américain qui s’est basé sur des documents confidentiels pour mener ses investigations. Le prestigieux titre de presse américain indique également que "les personnes exposées aux plus hauts niveaux de plomb sont les travailleurs de la cathédrale. Les travaux n’auraient été interrompus qu’après sept lettres alarmantes et une série de réunions animées entre les inspecteurs du travail et ceux qui tentaient de reconstruire Notre-Dame selon le calendrier ambitieux du président Emmanuel Macron". Pour le New York Times, il ne fait aucun doute que les autorités françaises ont tardé à informer le public et ont "minimisé les risques".
De son côté, le quotidien Le Monde révèle aujourd’hui que des prélèvements réalisés le 6 septembre dernier dans un appartement du VIIe arrondissement font apparaître une concentration "jamais vue" de 100 000 µg/m2 de poussière de plomb. Soit un niveau 20 fois supérieur aux normes. Les prélèvements et leurs analyses, réalisés à l’initiative des habitants du logement, ont été confiés à un laboratoire indépendant.
Alors quel est le niveau de contamination au plomb autour de la cathédrale ? L’État a-t-il sous-estimé cette pollution après l’incendie de la cathédrale qui était recouverte de 460 tonnes de plomb ? Où en est-on des travaux de sécurisation ?
"Nous sommes encore dans une phase d’urgence impérieuse", a expliqué la semaine dernière Philippe Villeneuve, l’architecte en chef des monuments historiques en charge de la sauvegarde de l’édifice, dans une interview au Parisien. "Le monument reste en danger sur deux plans", estime-t-il, "celui des voûtes, qui peuvent toujours tomber, et celui de l’échafaudage, qui, lui, peut s’écrouler". Pour lui, la sécurité de l’édifice ne sera pas assurée "avant la mi-2020".
Cinq mois après l’incendie, maçons, sculpteurs, cordistes et spécialistes des échafaudages sont en plein travail. Les travaux de sécurisation du site doivent encore durer plusieurs mois avant le diagnostic puis le chiffrage du devis de restauration d’un chantier qui s’annonce titanesque et qui va demander la mobilisation de nombreux corps de métiers. Or si les artisans ont su conserver le savoir-faire des bâtisseurs de cathédrales, ils risquent de rencontrer une pénurie de main-d'œuvre, faute de vocation auprès des jeunes. Une situation qui pourrait selon nombre d'experts retarder la restauration de Notre-Dame, tout comme le débat sur les modalités de sa reconstruction.
Dans ce contexte, une réouverture en 2024 est-elle toujours prévue ? Si la restauration Notre-Dame de Paris est un défi majeur, la Fondation du Patrimoine rappelle que 3500 monuments seraient aujourd’hui en péril en France. Près de 2000 bâtiments historiques seraient même en péril absolu et un quart du patrimoine mériterait des travaux. Mais comment les sauvegarder ? Enfin doit-on protéger notre patrimoine industriel ?
Invités :
• Maryvonne de Saint-Pulgent, ancienne directrice du patrimoine au ministère de la Culture.
• Jérôme Fourquet, directeur du département Opinion de l’institut de sondages IFOP.
• Jean-Sébastien Petitdemange, chroniqueur patrimoine sur RTL et France 5.
• Marie-Amélie Tek, architecte du patrimoine.
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé