Pourquoi Macron choisit Poutine
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"Il faut repenser notre lien avec la Russie" et "dépasser les malentendus". Fin août, Emmanuel Macron avait donné le ton. Le président de la République a tout d’abord accueilli Vladimir Poutine au Fort de Brégançon (Var), avant de multiplier les déclarations, notamment en marge du G7, affichant sa volonté de rapprochement avec Moscou. "Nous et la Russie sommes l’Europe. Il nous faut construire un agenda de confiance avec la Russie, bâtir une stratégie spatiale, sur le cyber, avec elle. Depuis cinq ans, ce grand pays a pris une place inédite dans certains conflits. Il a maximalisé ses positions en Libye, en Syrie et en Afrique", avait insisté le chef de l’État.
Désormais, la France va tenter de concrétiser ce regain de chaleur. Ce lundi 9 septembre, Jean-Yves Le Drian et Florence Parly, respectivement ministre français des Affaires étrangères et ministre de la Défense, se rendent à Moscou pour rencontrer leurs homologues russes dans le cadre d’une réunion du Conseil de coopération. Une première depuis cinq ans et l’invasion du Donbass ukrainien ainsi que l’annexion de la Crimée par la Russie, qui a replongé le monde dans un parfum de Guerre froide. La France veut tourner la page des sanctions. "Depuis 2014, il n’y a pas eu d’avancées. On est sur un statu quo stérile", a estimé Jean-Yves Le Drian. Au cœur des discussions, plusieurs dossiers épineux : Syrie, Iran, Centrafrique et surtout l’Ukraine.
Mais ce Conseil de coopération franco-russe doit prendre en compte une nouvelle donne : L’échange de prisonniers, qualifié de "massif", entre Moscou et Kiev qui a eu lieu samedi et qui pourrait être le prélude à une relance des négociations dans ce dossier complètement gelé depuis les accords de Minsk en 2015. Ce rendez-vous sera aussi scruté de près par Washington. "Les Russes doivent changer de comportement. Nous ne pouvons pas ignorer les dernières années au cours desquelles la Russie a envahi la Géorgie, a annexé la Crimée, occupé des morceaux d’Ukraine, menacé les pays baltes et mené des patrouilles agressives le long des côtes américaines ou de pays alliés comme la Corée du Sud et le Japon", a lancé devant la presse Mark Esper, le secrétaire américain à la Défense, qui était reçu samedi à Paris par Florence Parly.
Par ailleurs, la réouverture d’un canal de dialogue entre la France et la Russie est, sans doute, également une bonne nouvelle pour Vladimir Poutine. Car avec la perspective de la levée des sanctions européennes, le président russe pourrait sortir de son isolement diplomatique. Lui qui doit également faire face à des contestations au niveau national.
Après un été de manifestations pro-démocratie durement réprimées, les Russes se sont rendus aux urnes ce dimanche pour élire leurs représentants locaux et régionaux. Selon les résultats provisoires donnés par les agences de presse russes, après le dépouillement de la quasi-totalité des bulletins, les candidats soutenus par les autorités ont perdu dans au moins 20 des 45 districts de Moscou. Ils contrôlaient jusqu’à présent 38 sièges au Parlement. Un véritable revers donc pour le parti de Vladimir Poutine. Ces élections marquent aussi la victoire de la stratégie du principal opposant au Kremlin, Alexeï Navalny, qui avait appelé à "voter intelligent", c’est-à-dire à soutenir les candidats les mieux placés pour battre ceux affiliés au pouvoir.
Pourquoi Emmanuel Macron a-t-il souhaité la reprise du dialogue avec Vladimir Poutine ? Ailleurs en Europe, comment le rapprochement franco-russe est-il perçu ? Quelles conséquences après ce revers électoral majeur pour le Kremlin ?
Invités :
• Pierre Servent, expert en stratégie militaire et spécialiste des questions de Défense.
• Thomas Gomart, historien, directeur de l'Institut français des relations internationales.
• Jean-Dominique Merchet, éditorialiste pour L’Opinion, spécialiste des questions Défense et Diplomatie.
• Sylvie Kauffmann, éditorialiste pour le quotidien Le Monde.
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé