Nucléaire : l'Iran défie Trump
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Après l'accalmie observée au sommet du G7 à Biarritz, l’escalade reprend entre les États-Unis et l’Iran. Mercredi, quelques heures après le rejet américain du plan français de médiation, le président de la République islamique a annoncé à la télévision d’État avoir "donné l’ordre" à l’Organisation de l’énergie atomique iranienne "de prendre toutes les mesures nécessaires en matière de recherche et de développement, et d’abandonner tous les engagements en place dans ce domaine", de façon à doter son pays de tout ce dont il a "besoin pour l’enrichissement" de l’uranium.
Hassan Rohani a précisé enclencher la "troisième phase" du plan de réduction des engagements en matière nucléaire, car "nous ne sommes pas parvenus au résultat que nous désirions", dans le cadre de la récente tentative diplomatique emmenée par la France afin d’éviter que l’accord international sur le nucléaire, conclu en 2015 à Vienne, ne vole en éclats. Peu avant, à Washington, Brian Hook, "Monsieur Iran" au sein de l’administration Trump, avait exclu toute "dérogation" aux sanctions des États-Unis contre l’Iran pour faciliter l’octroi d’une ligne de crédit à Téhéran, dans le cadre de cette médiation française.
L’accord de Vienne est menacé depuis que les États-Unis présidé par Donald Trump en sont sortis unilatéralement en 2018, avant de rétablir des sanctions économiques drastiques contre l’Iran, avec pour objectif de le forcer à renégocier un accord plus contraignant.
Asphyxié par la politique américaine de "pression maximale", l’Iran a, à son tour, depuis mai fait monter la pression, en revenant sur certaines restrictions imposées à leur programme nucléaire (augmentation des stocks d’uranium enrichi au-delà de la limite fixée par l’accord de Vienne, enrichissement de ce minerai à un niveau prohibé par ce texte, soit plus de 3,67 %).
Mais cette fois, l’Iran, dont l’économie est entrée dans une violente récession, durcit le ton. Avec cette troisième phase dont les détails seront précisés demain, le pays pourrait se placer clairement et délibérément en infraction de l’accord international. Un projet auquel l'Union européenne l'a sommé jeudi de renoncer. Pour Paris aussi, "l'Iran doit s'abstenir de toute action concrète non conforme à ses engagements, susceptible de nuire aux efforts de désescalade". "La France a engagé des efforts en vue d'une désescalade des tensions" et "des portes se sont entrouvertes", a précisé la porte-parole des du ministère des Affaires étrangères.
Les diplomates français ne désespèrent pas de sauver leur médiation, mais cette affaire illustre bien la difficulté de négocier dans ce dossier hautement sensible. Aux États-Unis et en Israël, les opposants à tout relâchement dans la "pression maximale" exercée contre l’Iran sont très actifs. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a réclamé jeudi plus de "pression" sur Téhéran. "Ce n'est pas le moment de tenir des pourparlers avec l'Iran, c'est le moment d'accroître la pression" sur la République islamique, a-t-il souligné.
Alors jusqu’où ira l’escalade entre les États-Unis et l’Iran ? Quel rôle joue la France dans tout ça ? Enfin quelle est la capacité nucléaire de l'Iran aujourd'hui ?
Invités :
• François Clemenceau, rédacteur en chef international pour le « Journal du dimanche ».
• Pierre Servent, expert en stratégie militaire, auteur de « Cinquante nuances de guerre ».
• Thierry Coville, chercheur à l’IRIS, spécialiste de l’Iran.
• Mariam Pirzadeh, journaliste pour « France 24 », ancienne correspondante à Téhéran.
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé