Boris Johnson touché... mais pas coulé !
C dans l'air- 1 h 4 min
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Depuis trois ans, les rebondissements se succèdent au Royaume-Uni, mais ce n’est rien à côté de la guérilla parlementaire qui se déroule à Westminster, le cœur de la démocratie britannique. Hier, en plein discours du Premier ministre britannique, Philippe Lee, député conservateur et ancien ministre de la Justice, est allé s’assoir à côté des libéraux-démocrates. Au même moment, il annonçait sa démission du parti conservateur, l’accusant d’être « infecté par le populisme et le nationalisme anglais ». Il faisait ainsi perdre à Boris Johnson sa majorité d’une seule voix.
Un show à l’anglaise qui s’est poursuivi un peu plus tard avec l’adoption d’une motion trans-partisane, soutenue par un groupe de conservateurs rebelles, qui a mis en échec le Premier ministre. Cette motion autorise le Parlement à voter aujourd’hui une législation l’obligeant à aller demander un report du divorce avec l’Union européenne (UE), si aucun accord n’est conclu avant le 31 octobre, date prévue du Brexit.
Une humiliation pour Boris Johnson qui a décidé d’exclure ce mercredi du parti conservateur les membres de sa majorité qui se sont opposés à lui. 21 élus qui ont préféré rejoindre une alliance trans-partisane et renoncer à leur étiquette plutôt que de voir leur pays prendre le chemin d’un Brexit sans accord. Parmi eux figurent de nombreuses personnalités importantes, dont le petit-fils de Winston Churchill, Nicholas Soames, et le doyen de la Chambre des communes Kenneth Clarke. Ancien ministre sous Margaret Thatcher, John Major et David Cameron, celui que certains surnomment « le Premier ministre que nous n’avons jamais eu » a expliqué hier avant de faire ce choix : « la stratégie du Premier ministre est donc clairement de faire en sorte que nous sortions de l’UE sans accord. Peut-il confirmer à la Chambre que dans ce cas, nous entrerons dans un cycle de plusieurs années de négociations difficiles avec l’UE et le reste du monde ? » Boris Johnson avait alors baissé la tête et murmuré une réponse inaudible.
Désormais mis en minorité, Boris Johnson compte faire voler en éclats le Parlement actuel. Ce mercredi, il a proposé à la Chambre des communes de voter sur la tenue de nouvelles élections. Des élections législatives anticipées qui pourraient avoir lieu le 15 octobre prochain si deux tiers des députés se prononcent ce soir pour. Cependant pour l’heure, le parti travailliste (la principale force d’opposition) ne semble guère convaincu par la bonne foi du Premier ministre. « Nous ne votons pas ce mercredi pour organiser des élections. Nous ne danserons pas avec Boris Johnson car s’il affirme qu’elles se tiendront bien le 15 octobre, personne ne peut le croire », a par exemple affirmé le député du Labour Keir Starmer.
Alors se dirige-t-on vers un Brexit dur ou un nouveau vote ? Jusqu’où ira la crise au Royaume-Uni ? Quelles conséquences pour l’Europe ?
Invités :
• Jean-Dominique Giuliani, président de la Fondation Robert Schuman.
• Patrick Le Galès, politiste et sociologue spécialiste de la Grande-Bretagne au CNRS.
• Catherine Norris-Trent, reporter britannique pour France 24.
• Anne-Elisabeth Moutet, journaliste, éditorialiste du « Daily Telegraph ».
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé