Hyper sans caissiers : pourquoi ça coince ?
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Entre la question de l’ouverture des magasins le dimanche, la multiplication des caisses automatiques, l’évolution de la consommation et le développement du commerce en ligne, la grande distribution est un secteur en profonde remise en question.
Un de ses plus grands groupes, Carrefour, va tenter de se relancer via le discount, un an après avoir fermé l’intégralité de ses magasins « low-cost » Dia. Carrefour va importer son concept de supermarché discount Supeco, que le groupe a lancé en Espagne en 2012. « Ce sera un concept adapté au marché français, avec un modèle hybride, entre le supermarché traditionnel et le cash & carry [point de vente en gros] qui associe des prix bas avec des bons produits », a affirmé un porte-parole de Carrefour au journal Le Monde. Le premier Supeco français ouvrira ses portes le 4 septembre à Valenciennes.
Si Carrefour relève un peu la tête, le groupe est toujours en crise et 3 000 départs sont prévus dans les magasins estampillés Carrefour. C’est pourquoi le groupe teste, en parallèle du lancement de Supeco, trois nouveaux modèles de magasins : Essentiel, axé sur le discount et le libre-service ; Rebond, qui concerne 39 magasins en perte d’activité ; et enfin Next, qui mise sur une simplification du parcours client et un plus grand cloisonnement entre la section alimentaire et la partie « expert », qui pourra être consacrée à l’animalerie ou la beauté.
Le groupe Casino, lui aussi en difficulté financière, a décidé d’ouvrir un de ses hypermarchés Géant Casino, celui d’Angers, le dimanche après-midi sans aucun caissier en magasin (et donc uniquement avec des caisses automatiques). Salariés et syndicats se sont indignés contre cette expérimentation, qui a même fait réagir le maire LR d’Anger, Christophe Bechu, qui a déclaré sur Twitter : « Qu’une grande surface veuille ouvrir le dimanche après-midi relève d’un non-sens économique et social. Cette décision participe à une surenchère dont personne ne sortira gagnant, car une société déshumanisée n’a pas d’avenir ».
Invitée de BFM Business, la secrétaire d’État à l’Économie Agnès Pannier-Runacher a pour sa part déclarée qu’on ne pouvait « pas ignorer les évolutions de la consommation » mais aussi qu’un équilibre devait être respecté « entre indépendants et grandes surfaces d'une part, et d'autre part entre physique et digital, parce que le digital, c'est ouvert tout le temps ».
Amazon est allé encore plus loin avec sa boutique Amazon Go, située à Seattle (ville dans laquelle la firme a son siège social). Destiné à l’origine aux salariés de l’entreprise, Amazon Go permet au client de faire ses courses sans passer en caisse grâce aux caméras et capteurs présents sur les étagères de produits. Et Amazon envisagerait d’ouvrir 3 000 magasins de ce type aux États-Unis d’ici 2021.
Ces magasins d’un genre nouveau vont-ils se généraliser ? Faut-il s’inquiéter de la disparition progressive du métier de caissier ? Peut-on lutter contre cette forme de progrès ?
Invités :
• Nicolas Bouzou, économiste – Cabinet de conseil « Asterès ».
• Flavien Neuvy, économiste, directeur de l’Observatoire Cetelem.
• Christine Kerdellant, directrice de la rédaction de « L’Usine nouvelle ».
• Éric Champarnaud, économiste de la consommation, président de « C-WAYS ».
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé