Trump / Macron : le bras de fer
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« Notre monde est à un moment de bascule, notre vocation c’est d’être dans la proposition ». Ce samedi 24 août, jour d’ouverture du G7 à Biarritz (Pyrénées-Atlantiques), Emmanuel Macron a pris la parole pour s’adresser aux Français et expliquer les enjeux et les objectifs de ce sommet qui réunit les dirigeants des sept pays les plus riches de la planète. Économie, climat, lutte contre le terrorisme… Les sujets épineux au menu des discussions ne manqueront pas. Et le président de la République est déterminé à se poser en médiateur dans le grand chamboulement mondial. « Nous devons obtenir des accords utiles, défendre la paix », a-t-il insisté.
Mais Emmanuel Macron aura fort à faire, notamment face à un Donald Trump qui n’entend pas renoncer à son style combatif et provocateur. En quittant la Maison Blanche pour se rendre au G7, vendredi au soir, le président américain a de nouveau brandi, devant des journalistes, la menace de représailles à l’imposition d’une taxe française sur les GAFA (Google, Amazon, Facebook, Apple), les géants américains du numérique. « Je ne veux pas que la France impose des taxes sur nos entreprises. C’est très injuste. S’ils le font, nous imposerons des tarifs douaniers sur leurs vins », a déclaré Donald Trump. Et d’ajouter : « des tarifs douaniers comme ils n’en ont jamais vu ».
Mais ce n’est pas la seule sortie fracassante du président républicain. Ces derniers jours, le locataire de la Maison Blanche a également, une nouvelle fois, soufflé sur les braises de la guerre commerciale qui oppose les États-Unis et la Chine, avec une série de tweets à la tonalité particulièrement agressive. Et même si Donald Trump affiche publiquement qu’il considère le G7 comme une perte de temps, il n’hésite pas faire valoir ses positions, à les marteler, ou à s’immiscer dans plusieurs dossiers comme celui sur l’Iran, l’Amazonie ou encore le Brexit. Le président américain réclame aussi le retour de la Russie autour de la table, sans contrepartie – alors que Moscou avait été exclu en 2014 pour avoir envahi la Crimée.
Donald Trump, un trouble-fête des sommets internationaux et des initiatives communes. Lors du précédent G7, au Québec, il avait refusé de signer le communiqué commun final et s’était lâché à coups de tweets d’insultes à l'encontre du Premier ministre canadien, Justin Trudeau. En mai 2017, en Italie, les États-Unis s'étaient démarqués des six autres puissances au sujet de la lutte contre le changement climatique. À peine revenu du sommet, Donald Trump annonçait le retrait de son pays de l’accord de Paris.
Des postures et des actes justifiés par un Donald Trump qui continue de suivre la ligne de conduite ainsi que le slogan qui l’avaient mené à la victoire en 2016, « America first » (comprenez, « les États-Unis et leurs intérêts d’abord »). Car, à un an de la présidentielle de novembre 2020, le milliardaire est en campagne pour sa réélection. Une route qui pourrait être plus sinueuse que prévue. Selon des économistes, la menace d’une récession plane sur l’économie américaine.
Au G7, Donald Trump va-t-il chahuter Emmanuel Macron ? Alors que son mandat touche presque à sa fin, quel est le bilan du président américain ? Qui pour incarner une opposition à Trump à la présidentielle de 2020 ?
Invités :
• Pascal Boniface - Directeur de l'Institut de Relations Internationales et Stratégiques, auteur de « Comprendre le monde ».
• Anne Toulouse - Politologue, auteur de « Bienvenue en Trumpie ».
• Corentin Sellin - Historien, spécialiste des États-Unis.
• Jean-Marc Daniel - Economiste.
Présenté par : Axel de Tarlé