Retraites : pourquoi Macron chamboule tout ?
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Quelques semaines après la remise de la copie du haut-commissaire à la réforme des retraites, Emmanuel Macron a décidé de prendre la main sur ce dossier sensible et de rectifier le tir. Plus question d’un âge pivot fixe, à 64 ans, pour être indemnisé à taux plein à partir de 2025 comme le préconise Jean-Paul Delevoye, le président de la République « préfère qu'on trouve un accord sur la durée de cotisation ». « Cela me semble plus juste » a-t-il expliqué hier soir sur France 2.
Voilà qui rebat les cartes de la réforme la plus attendue du moment et relance le débat. Actuellement, la durée de cotisation pour partir avec une retraite complète est de 41,5 ans. Elle doit atteindre progressivement 43 ans pour les travailleurs nés après 1973. En privilégiant la durée de cotisation dans la prochaine réforme des retraites, le chef de l’Etat choisit de prolonger le système actuel : un âge variable de départ à taux plein en fonction des carrières de chacun. Un mode de calcul qui a les faveurs de la CFDT. « Il a dit que l'âge pivot n'était pas une bonne chose. Tant mieux, on l'a dit aussi », se félicite son secrétaire général Laurent Berger qui affirme néanmoins attendre « les concertations avec le Premier ministre la semaine prochaine pour voir comment ça va bouger ».
Les 5 et 6 septembre prochains, les partenaires sociaux seront reçus à Matignon, tandis qu'un processus de « concertation citoyenne » doit être lancé à l'automne. Les syndicats ont rejeté l'hypothèse d'un âge de « taux plein » à 64 ans pour tous, y compris la CFDT qui y a vu un « point rouge », et plusieurs journées de mobilisation se préparent, notamment le 21 septembre à l’appel de FO et le 24 pour la CGT.
De son côté, le président du Medef estime que l'allongement de la durée de cotisation ne suffira pas. « On a une impasse financière en 2025 et il faudra augmenter le nombre d'annuités et passer à 43 ans, mais on ne fera pas l'économie de l'âge et c'est mentir par omission aux Français que de dire le contraire », a déclaré ce matin sur France Inter Geoffroy Roux de Bézieux. « Je ne vais pas accuser le président de la République de mensonge par omission, je veux simplement dire que la vérité c'est qu'on est dans un système » où ce sont « les actifs qui payent pour les retraités », a-t-il déclaré.
Alors la retraite, c’est pour quand ? Pourquoi Emmanuel Macron privilégie-t-il désormais la durée de cotisation ? Que signifie ce virage ? A-t-il convaincu les syndicats ?
Invités :
• Dominique Seux - Directeur délégué de la rédaction des Échos.
• Raymond Soubie - Président des sociétés de conseil Alixio et Taddeo.
• Soazig Quéméner - Rédactrice en chef du service politique de Marianne.
• Sophie Fay - Grand reporter pour L’Obs.
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé