Brexit : Macron peut-il céder ?
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Un déjeuner à l’Élysée avec en guise de menu des discussions autour du Brexit. Ce jeudi 22 août, Emmanuel Macron et Boris Johnson se rencontrent pour la première fois depuis que ce dernier a été élu Premier ministre de la Grande-Bretagne. Une rencontre qui s’inscrit dans le cadre de la tournée internationale du nouvel occupant du 10 Downing Street. Car hier, c’est à Berlin que se trouvait « BoJo » pour rencontrer Angela Merkel. À l’issue de cette entrevue, la chancelière allemande a considéré qu’il était encore possible de trouver un accord avec Londres dans les « trente prochains jours ». L’objectif étant d’éviter un divorce non négocié entre le Royaume-Uni et l’Union européenne le 31 octobre prochain.
Le Premier ministre britannique, lui, a insisté sur le fait qu’en l’état son pays ne pourrait pas accepter les termes du Brexit, réclamant notamment la suppression du controversé « filet de sécurité » entre l’Irlande du Nord et la République d’Irlande qui rend le Royaume-Uni « prisonnier » du cadre juridique de l’UE.
Fin de non-recevoir pour Emmanuel Macron qui, pour l'instant, adopte un ton nettement plus ferme qu’Angela Merkel. La veille de son déjeuner avec Boris Johnson, le président français a réaffirmé sa ligne, qui est similaire avec celle de l’UE : l’accord ne sera pas renégocié. « J’attends des clarifications » de la part de Boris Johnson, a indiqué le chef de l’Etat, précisant qu’il souhaitait que les discussions avec Londres soient « les plus amicales et confraternelles » possibles. Pour Emmanuel Macron, un « Brexit dur », c’est-à-dire sans accord, incomberait essentiellement à la « responsabilité du gouvernement britannique ».
Car un « Brexit dur », c’est justement la menace que brandit Boris Johnson depuis plusieurs semaines alors que l’horloge tourne et que l’échéance du 31 octobre arrive à grands pas. Sa stratégie est aux antipodes de celle de Theresa May. Il veut montrer qu'il ne lâchera rien pour tenter de faire reculer l'UE. Et pour l’aider dans sa tâche, Boris Johnson pourra compter sur son nouveau conseiller : Dominic Cummings. Ce dernier s’est fait connaître pour ses méthodes controversées alors qu’il dirigeait la campagne « Vote Leave » lors du référendum de juin 2016.
L’eurosceptique convaincu avait fait appel à Cambridge Analytica, société d’analyse de données, également utilisée par Donald Trump lors de la campagne présidentielle de 2016, pour sa publicité politique ciblée. C’est aussi Dominic Cummings qui est derrière la fake news la plus emblématique de cette campagne, à savoir que le Royaume-Uni économiserait 350 millions de livres par semaine en quittant l’UE et, pourrait ainsi affecter cette somme à la Sécurité sociale. Un chiffre faux, mais médiatisé par Boris Johnson, entre autres, et imprimé en gros caractère sur un autocar rouge qui a sillonné le pays. C’est ce qui a peut-être fait basculer le scrutin.
Le marathon diplomatique du chef du gouvernement britannique se terminera à Biarritz, en France, par la première participation du dirigeant conservateur à un sommet du G7, marquée en particulier par un entretien avec le président américain, Donald Trump, fervent partisan d’un Brexit sans concession. Côté Européens, la priorité tient, d’une part, au fait de préserver « l’intégrité du marché » intérieur, d’autre part, de maintenir la stabilité de l’Irlande.
Quelle est la stratégie de Boris Johnson ? Quelles seront les conséquences d’un « Brexit dur » ? Pourquoi le sujet du « backstop » (ou « filet de sécurité ») irlandais électrise-t-il tant les débats ?
Invités :
•Philippe Dessertine, directeur de l’Institut de Haute Finance.
•Marion Van Renterghem, grand Reporter, auteure de « Mon Europe : je t’aime, moi non plus ».
•Patrick Martin-Genier, enseignant en droit public, spécialiste des affaires européennes.
• Christian Roudaut, journaliste, ancien correspondant pour Radio France à Londres.
Présenté par : Axel de Tarlé