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Hong Kong : Trump agite le spectre « Tiananmen »
C dans l'air- 1 h 7 min
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La contestation ne faiblit pas à Hong Kong. Depuis plus de deux mois, cette ancienne colonie britannique et région administrative spéciale de la République populaire de Chine, est agitée par d’immenses manifestations. Et ce dimanche 18 août n’a pas dérogé à la règle. Malgré une pluie torrentielle, quelque 1,7 million de personnes (sur une population totale de 7,4 millions) ont afflué dans et autour du parc Victoria, d’après les organisateurs de la manifestation pro-démocratie. Un chiffre contesté par la police qui dénombre, de son côté, 128 000 manifestants. À l’origine de la grogne populaire, un projet de loi qui faciliterait les extraditions vers la Chine. Concrètement, ce texte prévoit que quiconque, de manière directe ou indirecte, lié à une activité jugée criminelle par Pékin (ce qui peut inclure des ONG, des travailleurs sociaux, des journalistes, etc...) résidant ou étant de passage à Hong Kong, pourra être arrêté, extradé et jugé en Chine continentale. Mais désormais, les manifestants remettent également ouvertement en cause l’influence globale de Pékin à Hong Kong et dénoncent un recul de leurs libertés. Ils réclament l’instauration d’une véritable démocratie et la démission de Carrie Lam, la dirigeante de Hong Kong pro-Pékin. En face, les autorités hongkongaises ne cèdent pas et la répression est de plus en plus violente. Bien qu’interdite, la manifestation du 18 août s’est déroulée sans heurts. Ce qui contraste avec les vives tensions et affrontements de ces dernières semaines entre d’un côté des manifestants aux méthodes plus extrêmes – qui s’appellent entre eux les « frontliners », car ils sont toujours en première ligne lors des rassemblements – et de l’autre des forces de l’ordre qui n’hésitent pas à lancer des grenades lacrymogènes en tirs tendus dans des espaces clos. « Il s’agit de jeunes [manifestants] prêts à en découdre, qui ont clairement expliqué que le pacifisme, cela ne fonctionne plus. C’est une nouveauté », explique Philippe Le Corre, chercheur et spécialiste de la Chine et de Hong Kong, sur franceinfo. Et d’ajouter : « Des moyens plus radicaux sont pour eux, la seule façon de médiatiser, d’internationaliser leur mouvement ». De l’autre côté de la frontière, la Chine a d’abord fait l’autruche avant de durcir le ton ces derniers jours qualifiant les violences contre les policiers de « crimes graves » et de « premiers signes de terrorisme ». Début août, l’armée chinoise avait diffusé une vidéo montrant un exercice de ses soldats occupés à réprimer une émeute. Puis, quelques jours plus tard, plusieurs médias ont repris des images officielles de véhicules militaires chinois en entraînement à Shenzen, aux portes de Hong Kong, laissant planer le spectre d’une intervention. Des signes qui montrent que le gouvernement central prend ce conflit au sérieux. Et qu’en dit la communauté internationale ? Pour l’instant, les réactions sont timides voire inexistantes. En France, une vingtaine de députés LREM ont signé une lettre ouverte dénonçant le « silence assourdissant » des responsables politiques français avant que le ministre des Affaires étrangères appellent, mercredi 14 août, « toutes les parties à renouer le fil du dialogue », assurant que « cette situation fait l’objet d’un suivi très attentif de la part de la France ». De son côté, Donald Trump, en plein bras de fer commercial avec la Chine, a lancé un avertissement à Pékin ce dimanche, affirmant qu’une répression violente des manifestants de Hong Kong nuirait aux discussions sur un accord commercial sino-américain. « Je pense qu’il serait très difficile de conclure un accord s’ils font usage de la violence, (…) si c’est une autre place Tiananmen », a déclaré le président américain devant des journalistes. Faut-il craindre une escalade de la violence ? Pourquoi Hong Kong revêt une importance stratégique pour la Chine ? Quelles sont les conséquences économiques de ce mouvement de contestation ? Invités : • François Clémenceau - Rédacteur en chef au JDD, en charge de l'actualité internationale. • Antoine Bondaz - Chercheur à la Fondation pour la recherche stratégique, spécialiste de la Chine. • Armelle Charrier - Éditorialiste en politique internationale à France 24. • François Bougon - Journaliste au Monde, auteur de « La Chine sous contrôle, Tiananmen 1989-2019 ».
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La contestation ne faiblit pas à Hong Kong. Depuis plus de deux mois, cette ancienne colonie britannique et région administrative spéciale de la République populaire de Chine, est agitée par d’immenses manifestations. Et ce dimanche 18 août n’a pas dérogé à la règle. Malgré une pluie torrentielle, quelque 1,7 million de personnes (sur une population totale de 7,4 millions) ont afflué dans et autour du parc Victoria, d’après les organisateurs de la manifestation pro-démocratie. Un chiffre contesté par la police qui dénombre, de son côté, 128 000 manifestants.
À l’origine de la grogne populaire, un projet de loi qui faciliterait les extraditions vers la Chine. Concrètement, ce texte prévoit que quiconque, de manière directe ou indirecte, lié à une activité jugée criminelle par Pékin (ce qui peut inclure des ONG, des travailleurs sociaux, des journalistes, etc...) résidant ou étant de passage à Hong Kong, pourra être arrêté, extradé et jugé en Chine continentale. Mais désormais, les manifestants remettent également ouvertement en cause l’influence globale de Pékin à Hong Kong et dénoncent un recul de leurs libertés. Ils réclament l’instauration d’une véritable démocratie et la démission de Carrie Lam, la dirigeante de Hong Kong pro-Pékin. En face, les autorités hongkongaises ne cèdent pas et la répression est de plus en plus violente.
Bien qu’interdite, la manifestation du 18 août s’est déroulée sans heurts. Ce qui contraste avec les vives tensions et affrontements de ces dernières semaines entre d’un côté des manifestants aux méthodes plus extrêmes – qui s’appellent entre eux les « frontliners », car ils sont toujours en première ligne lors des rassemblements – et de l’autre des forces de l’ordre qui n’hésitent pas à lancer des grenades lacrymogènes en tirs tendus dans des espaces clos. « Il s’agit de jeunes [manifestants] prêts à en découdre, qui ont clairement expliqué que le pacifisme, cela ne fonctionne plus. C’est une nouveauté », explique Philippe Le Corre, chercheur et spécialiste de la Chine et de Hong Kong, sur franceinfo. Et d’ajouter : « Des moyens plus radicaux sont pour eux, la seule façon de médiatiser, d’internationaliser leur mouvement ».
De l’autre côté de la frontière, la Chine a d’abord fait l’autruche avant de durcir le ton ces derniers jours qualifiant les violences contre les policiers de « crimes graves » et de « premiers signes de terrorisme ». Début août, l’armée chinoise avait diffusé une vidéo montrant un exercice de ses soldats occupés à réprimer une émeute. Puis, quelques jours plus tard, plusieurs médias ont repris des images officielles de véhicules militaires chinois en entraînement à Shenzen, aux portes de Hong Kong, laissant planer le spectre d’une intervention. Des signes qui montrent que le gouvernement central prend ce conflit au sérieux.
Et qu’en dit la communauté internationale ? Pour l’instant, les réactions sont timides voire inexistantes. En France, une vingtaine de députés LREM ont signé une lettre ouverte dénonçant le « silence assourdissant » des responsables politiques français avant que le ministre des Affaires étrangères appellent, mercredi 14 août, « toutes les parties à renouer le fil du dialogue », assurant que « cette situation fait l’objet d’un suivi très attentif de la part de la France ». De son côté, Donald Trump, en plein bras de fer commercial avec la Chine, a lancé un avertissement à Pékin ce dimanche, affirmant qu’une répression violente des manifestants de Hong Kong nuirait aux discussions sur un accord commercial sino-américain. « Je pense qu’il serait très difficile de conclure un accord s’ils font usage de la violence, (…) si c’est une autre place Tiananmen », a déclaré le président américain devant des journalistes.
Faut-il craindre une escalade de la violence ? Pourquoi Hong Kong revêt une importance stratégique pour la Chine ? Quelles sont les conséquences économiques de ce mouvement de contestation ?
Invités :
• François Clémenceau - Rédacteur en chef au JDD, en charge de l'actualité internationale.
• Antoine Bondaz - Chercheur à la Fondation pour la recherche stratégique, spécialiste de la Chine.
• Armelle Charrier - Éditorialiste en politique internationale à France 24.
• François Bougon - Journaliste au Monde, auteur de « La Chine sous contrôle, Tiananmen 1989-2019 ».
Présenté par : Axel de Tarlé