Biarritz : un G7 à hauts risques ?
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Pression maximale. À Biarritz (Pyrénées-Atlantiques), des mesures de sécurité drastiques ont été mises en place alors que la station balnéaire de la côte basque s’apprête à accueillir les dirigeants des sept pays les plus riches de la planète, leurs délégations ainsi que la presse internationale dans le cadre du sommet du G7 (24 au 26 août).
Face à cet afflux et aux menaces potentielles, près de 10 000 membres des forces de l’ordre seront mobilisés pour assurer la sécurité de l’événement. Des unités spécialisées et l’armée ne manqueront pas de compléter les rangs des policiers et gendarmes. Des patrouilles seront effectuées dans un centre-ville totalement sanctuarisé. Car, à Biarritz, deux zones de circulation ont été définies et ne seront accessibles, à partir du 23 août, que par des points d’entrées contrôlés par la police, sur présentation d’un badge nominatif et d’une pièce d’identité. Dans la zone dite « rouge » (ou « de protection renforcée »), qui borde les sites où auront lieu les rencontres officielles, la circulation ne sera ouverte qu’aux piétons.
Quant à la zone « bleue », moins restrictive, les véhicules équipés d’un macaron seront autorisés à circuler et à stationner. Par ailleurs, l’aéroport de Biarritz sera exclusivement réservé aux délégations officielles, tandis que les gares de Biarritz, Bayonne, Guéthary et Hendaye Les Deux-Jumeaux fermeront leurs portes dès vendredi.
Cette multiplication des mesures de sécurité a fait monter les inquiétudes chez de nombreux habitants et commerçants de la ville. Ces derniers estiment notamment que le bouclage de certains quartiers risque de pénaliser l’économie locale et que cela va directement se répercuter sur le chiffre d’affaires. Michel Veunac, maire MoDem de Biarritz, a lui réfuté l’emploi des termes « état de siège », « camp retranché » et « bunker », parfois utilisés ces derniers jours pour qualifier la ville. Sur Europe 1, l’édile reconnait tout de même que Biarritz « sera très protégée pour que le sommet se déroule dans les meilleures conditions ». Et d’insister : « Il est naturel que des événements de cette importance puissent être tout à fait sécurisés ».
À noter que le dispositif sécuritaire ne se limitera pas à Biarritz. Il prendra position tout le long de la côte basque, jusqu’à la frontière espagnole, où se tiendront des contre-sommets, avec au programme débats et ateliers sur les thèmes des migrations et de la justice climatique, entre autres. Au premier jour du G7, par exemple, une grande manifestation est annoncée à Hendaye, où 12 000 personnes sont attendues. Cet accent sécuritaire est annoncé par le gouvernement depuis plusieurs mois. « C’est tout le Pays basque qui doit être sécurisé, et même toute la France », avait ainsi déclaré le ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner, lors de repérages en juillet. Deux mois plus tôt, Emmanuel Macron avait souligné que la sécurité serait « un enjeu majeur pour la réussite » du G7.
Dernier événement en date : Selon BFMTV, ce mardi 20 août, quatre hommes et une femme ont été interpellés dans différentes régions de France. Repérés sur les réseaux sociaux, ils projetaient de « cramer l’hôtel » où logent des forces de l’ordre durant le G7. Tous sont connus des services de renseignement pour appartenir à la mouvance anarcho-autonome.
Malgré ce dispositif renforcé, des débordements sont-ils à craindre ? Quels sont les enjeux de ce sommet ? Bien qu’absent du G7, Vladimir Poutine peut-il peser sur les discussions ?
Invités :
• Bruno Jeudy, rédacteur en chef du service politique de Paris Match.
• Jean-Dominique Merchet, éditorialiste pour L’opinion, spécialiste des questions Défense et Diplomatie.
• Bruno Tertrais, directeur adjoint de la Fondation pour la recherche stratégique.
• Sara Daniel, cheffe du service étranger de L’Obs.
Présenté par : Axel de Tarlé