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Taux négatifs : aubaine ou catastrophe ?
C dans l'air- 1 h 4 min
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Marche arrière. Après avoir envisagé l’année dernière une potentielle remontée des taux, la Banque centrale européenne (BCE) a annoncé, jeudi 25 juillet, qu’elle préparait une série de mesures monétaires anti-crise. Elle ouvre désormais la porte à une nouvelle baisse des taux d’intérêt dans la zone euro, déjà à des points bas historiques, ainsi qu’au lancement d’un nouveau programme de rachats d’actifs. Des mesures accommodantes qui pourraient être mises en place dès septembre dans un environnement économique qui se dégrade. « Les perspectives dans l’industrie ne font que s’aggraver », a réagi Mario Draghi lors d’une conférence de presse jeudi. « Nous n’aimons pas ce que nous voyons sur le front de l’inflation », a martelé le président de la BCE avant de préciser : « Nous continuons de considérer que le risque d’une récession est bien faible ». Pour l’Italien, qui sera remplacé fin octobre par Christine Lagarde, ces difficultés s’expliquent par les « incertitudes générales » de ces derniers mois, à savoir la guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine, la perspective d’un « hard Brexit » et le ralentissement de l’économie chinoise. Ce contexte géopolitique tendu ne rassure pas les investisseurs sur la rentabilité des entreprises et les pousse à se diriger vers les dettes souveraines des pays développés, jugées plus sûres. Dans le sillage de ces annonces, le taux d’emprunt à dix ans de l’Allemagne, qui fait référence en Europe, a plongé en mars et ne cesse depuis de s’enfoncer. Depuis la mi-juin, c’est au tour du taux d’emprunt d’État à dix ans de la France de toucher un plancher historique. Sur son site, Le Parisien explique que concrètement avec un taux négatif à -0,002%, comme ce fut le cas pour la France le 18 juin dernier, un investisseur qui prêterait 10 000 euros au pays ne récupérerait dix ans plus tard que… 9 999,80 euros.Mais ce taux négatif peut-être une bonne nouvelle pour les personnes qui souhaitent emprunter. Car le taux auquel l’État s’endette sert de référence pour les taux de crédits aux particuliers. Pour les grandes entreprises, taux d’intérêt bas riment avec rachats et ils favorisent également les investissements des sociétés. Et pour le budget de l’État aussi, la baisse continue des taux d’intérêt constitue une bouffée d’oxygène. Selon la Cour des comptes, l’année prochaine, la France devrait économiser quatre milliards d’euros sur la charge de la dette par rapport à ses prévisions initiales. « Les taux d’intérêt négatifs ne doivent pas devenir une espèce de drogue qui nous empêche de voir certaines réalités économiques », insistant sur les « inconvénients » causés par ces faibles taux tels l’envol des prix de l’immobilier, avec le risque de former une bulle, ou encore l’impact sur la santé des banques, dont la rentabilité baisse.Les banques font donc grise mine et autre motif d’inquiétude pour elles : les cryptomonnaies. Outre le Bitcoin, Facebook a également décidé de lancer sa monnaie virtuelle en s’appuyant sur le poids de sa communauté d’utilisateurs. Baptisée « Libra », son lancement est prévu en 2020. Mais la future monnaie numérique de Facebook semble déjà faire l’unanimité contre elle de la part de régulateurs, de banquiers centraux et de gouvernements. S’endetter pour investir, est-ce le bon moment ? La baisse continue des taux d’intérêt annonce-t-elle une catastrophe économique ? Les cryptomonnaies vont-elles se développer dans les années à venir ? Invités : • Jean-Marc Daniel - Economiste, professeur associé à l'Ecole supérieure de Commerce de Paris • Mathieu Plane - Economiste à l’OFCE • Jézabel Couppey-Soubeyran - Maîtresse de Conférences en économie à Paris I • Solenn Poullennec - Journaliste aux Echos
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Marche arrière. Après avoir envisagé l’année dernière une potentielle remontée des taux, la Banque centrale européenne (BCE) a annoncé, jeudi 25 juillet, qu’elle préparait une série de mesures monétaires anti-crise. Elle ouvre désormais la porte à une nouvelle baisse des taux d’intérêt dans la zone euro, déjà à des points bas historiques, ainsi qu’au lancement d’un nouveau programme de rachats d’actifs. Des mesures accommodantes qui pourraient être mises en place dès septembre dans un environnement économique qui se dégrade. « Les perspectives dans l’industrie ne font que s’aggraver », a réagi Mario Draghi lors d’une conférence de presse jeudi. « Nous n’aimons pas ce que nous voyons sur le front de l’inflation », a martelé le président de la BCE avant de préciser : « Nous continuons de considérer que le risque d’une récession est bien faible ». Pour l’Italien, qui sera remplacé fin octobre par Christine Lagarde, ces difficultés s’expliquent par les « incertitudes générales » de ces derniers mois, à savoir la guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine, la perspective d’un « hard Brexit » et le ralentissement de l’économie chinoise. Ce contexte géopolitique tendu ne rassure pas les investisseurs sur la rentabilité des entreprises et les pousse à se diriger vers les dettes souveraines des pays développés, jugées plus sûres.
Dans le sillage de ces annonces, le taux d’emprunt à dix ans de l’Allemagne, qui fait référence en Europe, a plongé en mars et ne cesse depuis de s’enfoncer. Depuis la mi-juin, c’est au tour du taux d’emprunt d’État à dix ans de la France de toucher un plancher historique. Sur son site, Le Parisien explique que concrètement avec un taux négatif à -0,002%, comme ce fut le cas pour la France le 18 juin dernier, un investisseur qui prêterait 10 000 euros au pays ne récupérerait dix ans plus tard que… 9 999,80 euros.
Mais ce taux négatif peut-être une bonne nouvelle pour les personnes qui souhaitent emprunter. Car le taux auquel l’État s’endette sert de référence pour les taux de crédits aux particuliers. Pour les grandes entreprises, taux d’intérêt bas riment avec rachats et ils favorisent également les investissements des sociétés. Et pour le budget de l’État aussi, la baisse continue des taux d’intérêt constitue une bouffée d’oxygène. Selon la Cour des comptes, l’année prochaine, la France devrait économiser quatre milliards d’euros sur la charge de la dette par rapport à ses prévisions initiales. « Les taux d’intérêt négatifs ne doivent pas devenir une espèce de drogue qui nous empêche de voir certaines réalités économiques », insistant sur les « inconvénients » causés par ces faibles taux tels l’envol des prix de l’immobilier, avec le risque de former une bulle, ou encore l’impact sur la santé des banques, dont la rentabilité baisse.
Les banques font donc grise mine et autre motif d’inquiétude pour elles : les cryptomonnaies. Outre le Bitcoin, Facebook a également décidé de lancer sa monnaie virtuelle en s’appuyant sur le poids de sa communauté d’utilisateurs. Baptisée « Libra », son lancement est prévu en 2020. Mais la future monnaie numérique de Facebook semble déjà faire l’unanimité contre elle de la part de régulateurs, de banquiers centraux et de gouvernements.
S’endetter pour investir, est-ce le bon moment ? La baisse continue des taux d’intérêt annonce-t-elle une catastrophe économique ? Les cryptomonnaies vont-elles se développer dans les années à venir ?
Invités :
• Jean-Marc Daniel - Economiste, professeur associé à l'Ecole supérieure de Commerce de Paris
• Mathieu Plane - Economiste à l’OFCE
• Jézabel Couppey-Soubeyran - Maîtresse de Conférences en économie à Paris I
• Solenn Poullennec - Journaliste aux Echos
Présenté par : Axel de Tarlé