La vidéo n'est pas disponible
On parle de ce qui vous intéresse ?
Juste pour vous proposer des recommandations… qui vous intéressent ;)
Steve : une affaire d'État ?
C dans l'air- 1 h 6 min
- indisponible
- tous publics
« Il ne peut être établi de lien entre l’intervention de police et la disparition » de Steve Maia Caniço. Ce mardi 30 juillet, plus d’un mois après la disparition du jeune homme lors de la Fête de la musique, le Premier ministre Edouard Philippe a rendu publiques les conclusions du rapport de l’IGPN. Selon cette dernière, l’intervention de police à Nantes, dans la nuit du 21 au 22 juin, était « justifiée » et pas « disproportionnée ». Ce soir-là, des échauffourées ont éclaté vers 4h30 entre des participants à un concert techno et des agents des forces de l’ordre venus exiger l’arrêt de la musique sur le quai Wilson, un endroit sans parapet sur la Loire. Plus d’une dizaine de personnes tombent alors dans le fleuve. Tous en sortiront, sauf un : Steve, qui d’après ses proches ne sait pas nager. L’animateur périscolaire de 24 ans était porté disparu jusqu’au 29 juillet, lorsque son corps a été retrouvé dans la Loire. La police affirme n’avoir mené « aucune charge » lors de cette soirée. De leur côté, des participants au concert ont raconté avoir été aveuglés par un nuage de gaz lacrymogène : 89 d’entre eux ont porté plainte contre X pour « mise en danger de la vie d’autrui et violences volontaires par personnes dépositaires de l’autorité publique ». Le rapport de l’IGPN, lui, indique à plusieurs reprise que les policiers ont assuré avoir utilisé des gaz lacrymogènes « en riposte » à des jets de projectiles. Lors de son allocution sur le perron de Matignon, Edouard Philippe, flanqué de son ministre de l’Intérieur Christophe Castaner, a annoncé avoir saisi l’Inspection générale de l’administration face aux nombreuses zones d’ombre qui subsistent autour de cette affaire. « Ses conclusions sont attendues sous un mois et seront mises à disposition de l’autorité judiciaire », a-t-il précisé.Dans le quotidien régional Ouest-France, Cécile de Oliveira, avocate des parents de Steve Maia Caniço, a critiqué la prise de parole du Premier ministre qui « écarte publiquement l’hypothèse d’une faille de la police ! En s’exprimant à la place du ministre de l’Intérieur, il a fait de cette affaire sensible une affaire d’État ». Pour l’avocate, la chute de Steve est manifestement concomitante avec l’intervention de la police. Dans une autre interview, elle déclare : « Clairement, cette prise en main par l’exécutif d’une affaire qui est confiée à un juge d’instruction me paraît être révélateur d’un moment politique très compliqué sur les interventions policières ». Et dans cette affaire, s’il y a un homme qui est sous le feu des critiques c’est Christophe Castaner. Depuis un mois, la gauche, France insoumise en tête, demande des comptes au ministre de l’Intérieur, critiquant, au mieux, son silence et son manque de compassion, au pire, sa volonté de dissimuler la vérité sur ce qui s’est passé le soir de la Fête de la musique. Les conclusions de l’IGPN et le point presse d’Edouard Philippe n’ont pas arrangé les choses. La maire de Nantes, Johanna Rolland (PS), a estimé mardi soir « troublant et inquiétant » que la police des polices ne soit pas « en mesure de dire ce qui s’est passé » dans la soirée du 21 juin au cours de laquelle Steve Maia Canaçio a disparu. Sandra Regol, porte-parole d’Europe Ecologie-Les Verts, a dénoncé le « mépris » du gouvernement dans sa réaction à la mort du jeune homme et plus largement son « acharnement » contre la jeunesse. Quant au député LFI Ugo Bernalicis, il a répété hier sur RMC ce qu’il réclame depuis des semaines : la démission de Christophe Castaner. Le ministre de l’Intérieur est sorti du silence ce mercredi. Dans un entretien à Ouest-France, il a notamment insisté sur le fait que le gouvernement devait « à la famille de Steve Maia Caniço toute la transparence » sur les événements du 21 juin. Il a aussi voulu exprimer sa « solidarité et sa compassion » pour la famille du jeune homme. En première ligne depuis sa prise de fonctions il y a neuf mois, Christophe Castaner n’a pas connu de moment de répit. Le ministre de l’Intérieur est notamment mis en cause pour sa gestion de la crise des Gilets jaunes et pour avoir décoré, le 16 juin dernier, des policiers soupçonnés de violences. Pourquoi Matignon a repris la main sur l’affaire Steve ? Quelle seront les suites de l’enquête ? En France, comment la doctrine du maintien de l’ordre a-t-elle évolué ? Invités : • Nicolas Chapuis - Reporter police/justice au Monde • Christophe Rouget - Secrétaire général adjoint du syndicat des cadres de la sécurité intérieure (SCSI - CFDT) • Ivanne Trippenbach - Journaliste politique à L'Opinion • Damien Delseny - Rédacteur en chef adjoint au Parisien, en charge du service police/justice
En savoir plusDu même programme
- C dans l'air C dans l'air Les Jeux polémiques de Paris 2024 diffusé le 18/05 | 1 h 4 min
- C dans l'air C dans l'air Spécial Iran diffusé le 26/05 | 2 h 17 min
- C dans l'air C dans l'air Edition spéciale Etats-Unis diffusé le 13/10 | 2 h 20 min
- C dans l'air plus que 1j C dans l'air Communes : le retour de la taxe d'habitation ? diffusé le 23/10 | 1 h 5 min
« Il ne peut être établi de lien entre l’intervention de police et la disparition » de Steve Maia Caniço. Ce mardi 30 juillet, plus d’un mois après la disparition du jeune homme lors de la Fête de la musique, le Premier ministre Edouard Philippe a rendu publiques les conclusions du rapport de l’IGPN. Selon cette dernière, l’intervention de police à Nantes, dans la nuit du 21 au 22 juin, était « justifiée » et pas « disproportionnée ».
Ce soir-là, des échauffourées ont éclaté vers 4h30 entre des participants à un concert techno et des agents des forces de l’ordre venus exiger l’arrêt de la musique sur le quai Wilson, un endroit sans parapet sur la Loire. Plus d’une dizaine de personnes tombent alors dans le fleuve. Tous en sortiront, sauf un : Steve, qui d’après ses proches ne sait pas nager. L’animateur périscolaire de 24 ans était porté disparu jusqu’au 29 juillet, lorsque son corps a été retrouvé dans la Loire.
La police affirme n’avoir mené « aucune charge » lors de cette soirée. De leur côté, des participants au concert ont raconté avoir été aveuglés par un nuage de gaz lacrymogène : 89 d’entre eux ont porté plainte contre X pour « mise en danger de la vie d’autrui et violences volontaires par personnes dépositaires de l’autorité publique ». Le rapport de l’IGPN, lui, indique à plusieurs reprise que les policiers ont assuré avoir utilisé des gaz lacrymogènes « en riposte » à des jets de projectiles.
Lors de son allocution sur le perron de Matignon, Edouard Philippe, flanqué de son ministre de l’Intérieur Christophe Castaner, a annoncé avoir saisi l’Inspection générale de l’administration face aux nombreuses zones d’ombre qui subsistent autour de cette affaire. « Ses conclusions sont attendues sous un mois et seront mises à disposition de l’autorité judiciaire », a-t-il précisé.
Dans le quotidien régional Ouest-France, Cécile de Oliveira, avocate des parents de Steve Maia Caniço, a critiqué la prise de parole du Premier ministre qui « écarte publiquement l’hypothèse d’une faille de la police ! En s’exprimant à la place du ministre de l’Intérieur, il a fait de cette affaire sensible une affaire d’État ». Pour l’avocate, la chute de Steve est manifestement concomitante avec l’intervention de la police. Dans une autre interview, elle déclare : « Clairement, cette prise en main par l’exécutif d’une affaire qui est confiée à un juge d’instruction me paraît être révélateur d’un moment politique très compliqué sur les interventions policières ».
Dans le quotidien régional Ouest-France, Cécile de Oliveira, avocate des parents de Steve Maia Caniço, a critiqué la prise de parole du Premier ministre qui « écarte publiquement l’hypothèse d’une faille de la police ! En s’exprimant à la place du ministre de l’Intérieur, il a fait de cette affaire sensible une affaire d’État ». Pour l’avocate, la chute de Steve est manifestement concomitante avec l’intervention de la police. Dans une autre interview, elle déclare : « Clairement, cette prise en main par l’exécutif d’une affaire qui est confiée à un juge d’instruction me paraît être révélateur d’un moment politique très compliqué sur les interventions policières ».
Et dans cette affaire, s’il y a un homme qui est sous le feu des critiques c’est Christophe Castaner. Depuis un mois, la gauche, France insoumise en tête, demande des comptes au ministre de l’Intérieur, critiquant, au mieux, son silence et son manque de compassion, au pire, sa volonté de dissimuler la vérité sur ce qui s’est passé le soir de la Fête de la musique. Les conclusions de l’IGPN et le point presse d’Edouard Philippe n’ont pas arrangé les choses. La maire de Nantes, Johanna Rolland (PS), a estimé mardi soir « troublant et inquiétant » que la police des polices ne soit pas « en mesure de dire ce qui s’est passé » dans la soirée du 21 juin au cours de laquelle Steve Maia Canaçio a disparu. Sandra Regol, porte-parole d’Europe Ecologie-Les Verts, a dénoncé le « mépris » du gouvernement dans sa réaction à la mort du jeune homme et plus largement son « acharnement » contre la jeunesse. Quant au député LFI Ugo Bernalicis, il a répété hier sur RMC ce qu’il réclame depuis des semaines : la démission de Christophe Castaner.
Le ministre de l’Intérieur est sorti du silence ce mercredi. Dans un entretien à Ouest-France, il a notamment insisté sur le fait que le gouvernement devait « à la famille de Steve Maia Caniço toute la transparence » sur les événements du 21 juin. Il a aussi voulu exprimer sa « solidarité et sa compassion » pour la famille du jeune homme. En première ligne depuis sa prise de fonctions il y a neuf mois, Christophe Castaner n’a pas connu de moment de répit. Le ministre de l’Intérieur est notamment mis en cause pour sa gestion de la crise des Gilets jaunes et pour avoir décoré, le 16 juin dernier, des policiers soupçonnés de violences.
Pourquoi Matignon a repris la main sur l’affaire Steve ? Quelle seront les suites de l’enquête ? En France, comment la doctrine du maintien de l’ordre a-t-elle évolué ?
Invités :
•Nicolas Chapuis - Reporter police/justice au Monde
•Christophe Rouget - Secrétaire général adjoint du syndicat des cadres de la sécurité intérieure (SCSI - CFDT)
•Ivanne Trippenbach - Journaliste politique à L'Opinion
•Damien Delseny - Rédacteur en chef adjoint au Parisien, en charge du service police/justice
Présenté par : Axel de Tarlé