Les leçons d'une année de violences
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« À un moment, il y a eu beaucoup de violences parce qu’il y a eu des incompréhensions. Le calme doit revenir dans le pays », a déclaré Emmanuel Macron faisant notamment référence à la contestation sociale des derniers mois et aux images violentes qui ont en découlé. Certaines ont marqué les esprits : les dégradations de l’Arc de Triomphe à Paris, le 1er décembre, lors d’affrontements entre Gilets jaunes et forces de l’ordre, l’ancien champion de boxe Christophe Dettinger se déchaînant à mains nues sur un gendarme en janvier ou encore, en mars, l’attaque du célèbre restaurant parisien Le Fouquet’s lors de l’acte 18.
État, commerçants, collectivités locales, de nombreux acteurs ont fait les frais des débordements. Selon un rapport parlementaire, rien qu’au plan matériel, les actes de vandalisme entourant les manifestations des Gilets jaunes représentent 217 millions d’euros d’indemnisations versées par les assurances. « Si les dégradations matérielles sont considérables, ce sont les pertes d’activité qui constituent le préjudice le plus grave et le plus important et ces dernières ne sont que rarement prises en charge par les assurances », soulignent les auteurs du rapport.
Les commerçants ont pris l’habitude de barricader leurs enseignes à l’approche du samedi, jour de manifestation. Et les forces de l’ordre, elles, mettent en place un dispositif renforcé à chaque événement dit à risque. Ce fut le cas hier par exemple, sur l’avenue des Champs-Elysées, pour la finale de la CAN opposant le Sénégal à l’Algérie. Car en France, un sentiment persiste : celui qu’à chaque rassemblement, des violences et des débordements sont possibles. Après des mois d’affrontements avec les Gilets jaunes, les forces de l’ordre sont éreintées. Et c’est la doctrine même du maintien de l’ordre à la française qui semble éprouvée. D’une part, il lui est reproché de ne pas réussir à prévenir les violences et à contenir les troubles à l’ordre public. D’autre part, le maintien de l’ordre est accusé d’être mis en œuvre de façon trop brutale et d’incarner une répression trop sévère.
Comme l’a révélé Mediapart, à cela s’ajoute la polémique suscitée par la décoration, par Christophe Castaner, de fonctionnaires de police soupçonnés de faits de violences dans le cadre de diverses missions. On trouve notamment Grégoire Chassaing, commissaire divisionnaire à Nantes, chargé des opérations de sécurité le 21 juin, lors de la Fête de la musique. Des opérations controversées durant lesquelles Steve Maia Caniço a disparu. Jeudi, la maire de Nantes, Johanna Rolland (PS) a interpellé le ministre de l’Intérieur demandant que « des explications précises et publiques » soient apportées. Le lendemain, Christophe Castaner a rappelé qu’il y avait « une double-enquête sur la disparition et les modalités d’intervention de la police » et que « les recherches se poursuivent ». Un rassemblement est prévu ce samedi à Nantes, un mois après la disparition du jeune homme, pour demander des réponses dans cette affaire où subsistent de nombreuses zones d’ombre.
Faut-il repenser le système du maintien de l’ordre ? Quel bilan pour Christophe Caster à la tête du ministère de l’Intérieur ? Quelle est l’image de la France à l’étranger après la crise des Gilets Jaunes ?
Invités :
• Damien Delseny - Rédacteur en chef adjoint au Parisien
•Christophe Soullez - Directeur de l’observatoire national de la délinquance
•Mathieu Zagrodzki - Politologue, spécialiste des questions de sécurité
•Ivanne Trippenbach - Journaliste politique à L’Opinion
Présenté par : Caroline Roux