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Retraites : alors, on change tout ?
C dans l'air- 1 h 6 min
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Après 18 mois de concertation avec les partenaires sociaux, le flou est levé. Ce jeudi 18 juillet, Jean-Paul Delevoye, le haut-commissaire à la réforme des retraites, a dévoilé ses préconisations pour le futur « système universel » promis par Emmanuel Macron. Elles doivent servir de base au projet de loi attendu à l’automne, dont l’un des objectifs est de mettre fin aux 42 régimes différents de retraite qui existent actuellement en les remplaçant par un régime spécial à points.Dans son rapport, qui vante un « système plus juste », Jean-Paul Delevoye propose notamment que le système universel comprenne un « âge d’équilibre » (ou « âge pivot ») à 64 ans, assorti d’un système de décote/surcote, pour tous les Français nés après 1963. Cela signifie que si l’âge de départ légal à la retraite est maintenu à 62 ans, l’âge de départ à taux plein, lui, est fixé à 64 ans en 2025. Concrètement, ceux qui partiront avant cet âge pivot verront leur rendement diminuer de 5% par année d’écart quand ceux qui prolongeront leur activité au-delà bénéficieront d’un rendement majoré de 5% par an.La principale préconisation du rapport Delevoye a été saluée par le patronat. « C’est une récompense du travail qui est faite », s’est réjoui Geoffroy de Roux de Bézieux, président du Medef, qui a indiqué que son organisation « soutiendra les grands principes de cette réforme ». En revanche, ce point est jugé particulièrement explosif pour certains syndicats qui y voient une manière de repousser l’âge de départ à la retraite à 64 ans. « Nous sommes en total désaccord avec l’âge d’équilibre [à 64 ans] et le système de décote/surcote. Très clairement on est dans une logique où l’équilibre financier sera assuré par le recul, au fur et à mesure des contraintes budgétaires et économiques, de l’âge effectif de départ », a déploré le secrétaire général de FO Yves Veyrier. Même son de cloche du côté de la CGT : « Ce système, c’est d’abord beaucoup d’enfumage avec des titres pompeux qui ne règle en rien un certain nombre de problèmes qui sont liés au manque d’emploi, à la précarité », a asséné Philippe Martinez, secrétaire général de la formation syndicale.Si les préconisations de Jean-Paul Delevoye incitent « au prolongement de l’activité » et la garantie de « l’équilibre du système » en place dès 2025, elles constituent un défi pour les seniors. Car à 60 ans, seuls 42,2% des Français sont encore au travail, comme le révèle une enquête Emploi de l’Insee, réalisée sur la période 2015-2017. Sur son site, L'Express explique que les choses se dégradent encore plus à 62 ans : à cet âge, il n'y a plus que 20% des Français qui travaillent encore, sans compter les 5% qui cumulent retraite et emploi. Et 3% sont au chômage. Par ailleurs, de 2008 à 2018, le nombre de seniors demandeurs d'emploi a augmenté de... 179% - contre 21% pour les 15-54. Et ces travailleurs âgés alimentent les rangs de chômeurs de longue durée : 60% des plus de 55 ans sont sans emploi depuis plus d'un an, quand ce taux est à 41% pour les plus jeunes. Peu d'entreprises sont prêtes à embaucher quinquas et sexagénaires. Quoi qu’il en soit, en début d’après-midi, après la remise du rapport, Matignon a annoncé que la semaine prochaine une première phase d’écoute des organisations syndicales et patronales sera engagée. Alors que la CGT et FO prévoient déjà de se mobiliser en septembre contre une réforme qui pénalisera, selon eux, les plus précaires.Ce rapport de Jean-Paul Delevoye annonce-t-il une réforme a minima ou une véritable révolution ? Le gouvernement doit-il craindre un automne social ? Au niveau des retraites, comment se place la France par rapport à ses voisins européens ? Invités : • Dominique Seux - Directeur délégué de la rédaction des Echo• Bernard Vivier - Directeur de l'Institut supérieur du travail• François Ecalle - Président de Fipeco et ancien de la Cour des Comptes • Sophie Fay - Grand reporter à L’Obs
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Après 18 mois de concertation avec les partenaires sociaux, le flou est levé. Ce jeudi 18 juillet, Jean-Paul Delevoye, le haut-commissaire à la réforme des retraites, a dévoilé ses préconisations pour le futur « système universel » promis par Emmanuel Macron. Elles doivent servir de base au projet de loi attendu à l’automne, dont l’un des objectifs est de mettre fin aux 42 régimes différents de retraite qui existent actuellement en les remplaçant par un régime spécial à points.
Dans son rapport, qui vante un « système plus juste », Jean-Paul Delevoye propose notamment que le système universel comprenne un « âge d’équilibre » (ou « âge pivot ») à 64 ans, assorti d’un système de décote/surcote, pour tous les Français nés après 1963. Cela signifie que si l’âge de départ légal à la retraite est maintenu à 62 ans, l’âge de départ à taux plein, lui, est fixé à 64 ans en 2025. Concrètement, ceux qui partiront avant cet âge pivot verront leur rendement diminuer de 5% par année d’écart quand ceux qui prolongeront leur activité au-delà bénéficieront d’un rendement majoré de 5% par an.
La principale préconisation du rapport Delevoye a été saluée par le patronat. « C’est une récompense du travail qui est faite », s’est réjoui Geoffroy de Roux de Bézieux, président du Medef, qui a indiqué que son organisation « soutiendra les grands principes de cette réforme ». En revanche, ce point est jugé particulièrement explosif pour certains syndicats qui y voient une manière de repousser l’âge de départ à la retraite à 64 ans. « Nous sommes en total désaccord avec l’âge d’équilibre [à 64 ans] et le système de décote/surcote. Très clairement on est dans une logique où l’équilibre financier sera assuré par le recul, au fur et à mesure des contraintes budgétaires et économiques, de l’âge effectif de départ », a déploré le secrétaire général de FO Yves Veyrier. Même son de cloche du côté de la CGT : « Ce système, c’est d’abord beaucoup d’enfumage avec des titres pompeux qui ne règle en rien un certain nombre de problèmes qui sont liés au manque d’emploi, à la précarité », a asséné Philippe Martinez, secrétaire général de la formation syndicale.
Si les préconisations de Jean-Paul Delevoye incitent « au prolongement de l’activité » et la garantie de « l’équilibre du système » en place dès 2025, elles constituent un défi pour les seniors. Car à 60 ans, seuls 42,2% des Français sont encore au travail, comme le révèle une enquête Emploi de l’Insee, réalisée sur la période 2015-2017. Sur son site, L'Express explique que les choses se dégradent encore plus à 62 ans : à cet âge, il n'y a plus que 20% des Français qui travaillent encore, sans compter les 5% qui cumulent retraite et emploi. Et 3% sont au chômage. Par ailleurs, de 2008 à 2018, le nombre de seniors demandeurs d'emploi a augmenté de... 179% - contre 21% pour les 15-54. Et ces travailleurs âgés alimentent les rangs de chômeurs de longue durée : 60% des plus de 55 ans sont sans emploi depuis plus d'un an, quand ce taux est à 41% pour les plus jeunes. Peu d'entreprises sont prêtes à embaucher quinquas et sexagénaires.
Quoi qu’il en soit, en début d’après-midi, après la remise du rapport, Matignon a annoncé que la semaine prochaine une première phase d’écoute des organisations syndicales et patronales sera engagée. Alors que la CGT et FO prévoient déjà de se mobiliser en septembre contre une réforme qui pénalisera, selon eux, les plus précaires.
Ce rapport de Jean-Paul Delevoye annonce-t-il une réforme a minima ou une véritable révolution ? Le gouvernement doit-il craindre un automne social ? Au niveau des retraites, comment se place la France par rapport à ses voisins européens ?
Dans son rapport, qui vante un « système plus juste », Jean-Paul Delevoye propose notamment que le système universel comprenne un « âge d’équilibre » (ou « âge pivot ») à 64 ans, assorti d’un système de décote/surcote, pour tous les Français nés après 1963. Cela signifie que si l’âge de départ légal à la retraite est maintenu à 62 ans, l’âge de départ à taux plein, lui, est fixé à 64 ans en 2025. Concrètement, ceux qui partiront avant cet âge pivot verront leur rendement diminuer de 5% par année d’écart quand ceux qui prolongeront leur activité au-delà bénéficieront d’un rendement majoré de 5% par an.
La principale préconisation du rapport Delevoye a été saluée par le patronat. « C’est une récompense du travail qui est faite », s’est réjoui Geoffroy de Roux de Bézieux, président du Medef, qui a indiqué que son organisation « soutiendra les grands principes de cette réforme ». En revanche, ce point est jugé particulièrement explosif pour certains syndicats qui y voient une manière de repousser l’âge de départ à la retraite à 64 ans. « Nous sommes en total désaccord avec l’âge d’équilibre [à 64 ans] et le système de décote/surcote. Très clairement on est dans une logique où l’équilibre financier sera assuré par le recul, au fur et à mesure des contraintes budgétaires et économiques, de l’âge effectif de départ », a déploré le secrétaire général de FO Yves Veyrier. Même son de cloche du côté de la CGT : « Ce système, c’est d’abord beaucoup d’enfumage avec des titres pompeux qui ne règle en rien un certain nombre de problèmes qui sont liés au manque d’emploi, à la précarité », a asséné Philippe Martinez, secrétaire général de la formation syndicale.
Si les préconisations de Jean-Paul Delevoye incitent « au prolongement de l’activité » et la garantie de « l’équilibre du système » en place dès 2025, elles constituent un défi pour les seniors. Car à 60 ans, seuls 42,2% des Français sont encore au travail, comme le révèle une enquête Emploi de l’Insee, réalisée sur la période 2015-2017. Sur son site, L'Express explique que les choses se dégradent encore plus à 62 ans : à cet âge, il n'y a plus que 20% des Français qui travaillent encore, sans compter les 5% qui cumulent retraite et emploi. Et 3% sont au chômage. Par ailleurs, de 2008 à 2018, le nombre de seniors demandeurs d'emploi a augmenté de... 179% - contre 21% pour les 15-54. Et ces travailleurs âgés alimentent les rangs de chômeurs de longue durée : 60% des plus de 55 ans sont sans emploi depuis plus d'un an, quand ce taux est à 41% pour les plus jeunes. Peu d'entreprises sont prêtes à embaucher quinquas et sexagénaires.
Quoi qu’il en soit, en début d’après-midi, après la remise du rapport, Matignon a annoncé que la semaine prochaine une première phase d’écoute des organisations syndicales et patronales sera engagée. Alors que la CGT et FO prévoient déjà de se mobiliser en septembre contre une réforme qui pénalisera, selon eux, les plus précaires.
Ce rapport de Jean-Paul Delevoye annonce-t-il une réforme a minima ou une véritable révolution ? Le gouvernement doit-il craindre un automne social ? Au niveau des retraites, comment se place la France par rapport à ses voisins européens ?
Invités :
•Dominique Seux - Directeur délégué de la rédaction des Echo
•Bernard Vivier - Directeur de l'Institut supérieur du travail
•François Ecalle - Président de Fipeco et ancien de la Cour des Comptes
•Bernard Vivier - Directeur de l'Institut supérieur du travail
•François Ecalle - Président de Fipeco et ancien de la Cour des Comptes
•Sophie Fay - Grand reporter à L’Obs
Présenté par : Caroline Roux