Homéopathie... pourquoi tant de haine ?
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Le remboursement de l'homéopathie, c'est bientôt fini. La ministre de la Santé Agnès Buzyn a annoncé officiellement qu'elle suivait l'avis de la Haute Autorité de Santé (HAS) et décidait la suppression totale de la prise en charge par la Sécurité sociale des produits concernés à partir de 2021. Remboursées à 30 % aujourd’hui, les granules passeront à 15 % l’an prochain avant d’être totalement déremboursées et réaliser ainsi une économie de 130 millions d’euros à la Sécurité sociale.
« Nous devons être rigoureux pour que l'argent public soit dépensé à bon escient pour des médicaments qui sont utiles aux Français », a expliqué la ministre dans les colonnes du Parisien. « La HAS vient de rendre une évaluation indépendante et estime, après analyse de 800 études sur le bénéfice pour les patients, que ces granules ont une efficacité équivalente à un placebo. Je suis donc son avis qui recommande le déremboursement ». D’autre part, « profitons du débat sur l'homéopathie pour mener une réflexion plus globale sur le médicament. L'objectif est d'arriver à en consommer moins. Il est possible de sortir d'une consultation médicale sans prescription ! », a souligné Agnès Buzyn.
Après des mois de bras-de-fer, le gouvernement n’a donc pas cédé aux arguments des laboratoires, des médecins homéopathes et des usagers qui sont aujourd’hui vent debout. Le groupe Boiron, leader mondial du secteur, a ainsi dénoncé ce lundi « un grand amateurisme du côté de la HAS », évoqué un « massacre organisé » et demandé à être reçu par le président de la République.
Parallèlement, le ministère de la Santé a présenté, lundi 8 juillet, des pistes destinées à améliorer l’approvisionnement en médicaments, alors que les pénuries ne cessent d’augmenter. Selon les projections de l'ANSM, cette année plus de 1 200 traitements ou vaccins seront concernés par des situations de rupture ou tensions d'approvisionnement. « C'est 60 % de plus qu'en 2018 et 30 fois plus qu'en 2008 », s'inquiète l'association de défense des patients, France Assos Santé.
Un sujet d'autant plus sensible que les ruptures portent sur des produits d'utilisation courante ou de première importance, comme des antibiotiques, des vaccins, des anticancéreux ou encore des traitements contre la maladie de Parkinson. Sans compter ces dernières semaines les difficultés d'approvisionnement concernant les corticoïdes qui ont provoqué l'inquiétude de médecins et de patients.
Alors pourquoi y a-t-il une telle pénurie de médicaments ? À qui la faute ? Qu’est-ce que l’homéopathie ? Qu'est-ce qui la différencie des médicaments traditionnels ? Et quelles seront les conséquences de son déremboursement ?
Invités :
• Dominique Seux - Directeur délégué de la rédaction du journal Les Échos.
• Gérald Kierzek - Médecin urgentiste.
• Camille Gaubert - Journaliste en charge des questions de santé pour Sciences et Avenir.
• Gérard de Pouvourville - Économiste de la Santé.
Présenté par : Caroline Roux