Macron/Merkel : ont-ils perdu la main ?
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Des heures de tractations et de négociations, une nuit blanche puis une matinée encore à discuter, et toujours rien. Les dirigeants des 28 se retrouvent ce mardi à Bruxelles, pour le troisième jour consécutif, afin de tenter de démêler l'un de ces casse-têtes dont l'Union européenne a le secret : trouver enfin qui occupera la présidence de la Commission, et les autres postes clés des institutions communautaires (présidences du Parlement et du Conseil, de la Banque centrale européenne, Haut représentant aux Affaires étrangères).
Un troisième round après la suspension du sommet extraordinaire de dimanche et lundi qui s'est soldé, de l'aveu même d'Emmanuel Macron, par un « échec ». La candidature du social-démocrate Frans Timmermans, sur laquelle le chef de l'État et la chancelière allemande s'étaient mis d'accord à Osaka en marge du sommet du G20, avait dès le début soulever la bronca des pays de l’Est. Motifs ? Ce commissaire néerlandais a récemment lancé une procédure de sanction contre la Hongrie de Viktor Orbán. D’autre part, les principaux leaders du PPE ne peuvent admettre que la présidence de la Commission revienne à un social-démocrate alors que le PPE demeure, bien qu'affaibli, la première formation politique du Parlement européen.
Dans l’exercice, au-delà des querelles d’ego et des chauvinismes nationaux, les difficultés à s'entendre tiennent au fait que l'autorité d'Angela Merkel n'est plus ce qu'elle était au sein du PPE, mais aussi beaucoup à la complexité des équilibres politiques nés du scrutin du 26 mai dernier : fini le temps des accords entre les conservateurs du PPE et les sociaux-démocrates du S & D, jusqu'alors majoritaires à eux deux. Sans parler du mode de désignation qui fait l'objet d'un âpre bras de fer entre Angela Merkel et Emmanuel Macron ou encore de la parité femmes-hommes qui doit être respectée… Au final, il s’agit d’un puzzle complexe que les 28 ne sont toujours pas parvenus à résoudre à ce stade.
De quoi exaspérer Emmanuel Macron qui hier s’est agacé de « réunions trop longues qui n'aboutissent à rien ». « Notre crédibilité est profondément entachée », a-t-il fustigé, dénonçant un processus « mal pensé », et ces « heures passées en palabres ».
D’autant que de nombreux autres dossiers, sur lesquels l’Union européenne a bien du mal également à s’entendre, attendent, à commencer par la question des migrations ou encore l’accord obtenu avec les pays du Mercosur. Ainsi alors que le compromis conclu vendredi soir continue à susciter de nombreuses critiques en France et en Europe, la porte-parole du gouvernement Sibeth Ndiaye a affirmé ce mardi que « la France pour l'instant n'est pas prête à ratifier » ce texte.
Alors pourquoi l'Europe se déchire-t-elle sur le choix de ses dirigeants ? Quels sont les enseignements de cet épisode ? Enfin pourquoi l’accord commercial UE-Mercosur provoque-t-il autant de critiques ?
Invités :
Philippe Dessertine - Directeur de l’Institut de Haute Finance
Françoise Fressoz - Editorialiste au Monde
Marion Van Renterghem - Grand reporter et auteure de Mon Europe, je t’aime moi non plus
Jean-Dominique Giuliani - Président de la Fondation Robert Schuman et de l’ILERI
Présenté par : Caroline Roux, Laurent Bazin